Avis BENTLEY EIGHT

Une Bentley, rien que ça. Le monde de l'automobile classique vous semble soudainement bien fade, l'exception britannique ( même si elle partage sa ligne avec les RR flying spirit ) dans toute sa splendeur, avec cette aura de classe intemporelle.

Mais soyons objectif : l'engin ne possède pas une ligne audacieuse. Comme me le confiait un collègue " on dirait une énorme renault 9". Certes, un brin vexé, mais ce n'est pas faux. Ligne tricorps, sans génie.

Mais entrez donc à l'intérieur. On sent à l'ouverture de la lourde porte que le constructeur n'a pas regardé au poids d'acier, de bois et de cuir. Ce ne sont pas des sièges, mais des fauteuils. Le tableau de bord a du valoir un procès du WWF.

Moteur en route, inaudible. Le 6.75 ronronne, boite auto sur P. Il est temps de prendre la route.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas un foudre de guerre. 200 Cv la dessous, poids de 2.3 tonnes, grosse inertie. Vous êtes dans les temps d'une fiat panda. Mais son intérêt n'est pas de coller les passager aux dossiers. Quant à la consommation, elle est en rapport : comptez 15 litres sans forcer.

Attention, madame est large, longue, lourde, les transferts de masse sont sensibles. Vous n'emmenez pas votre grand mère sur le dance floor.

Mais si vous n'êtes pas obligé de prendre la voiture au quotidien (de toute façon, elle est garé à coté de la clio "quotidienne", je me vois mal aller au supermarché drive avec ça), les kilomètres se dégustent comme un whisky de 18 ans d'âge. Et pour le prix d'une berline très moyenne pourvue d'inutiles options, vous repartez avec la quintessence automobile.

Attention, à acheter avec un dossier d'entretien complet. Si l'entretien "classique" est facilement réalisable et les pièces relativement peu chères, la moindre petouille peut vous flanquer sur la paille pour un bon moment. Certaines pièces ont un prix absolument mythologiques.

Et évitez donc de vous garer dans la rue...