BMW SERIE 7 745I TURBO - 1984
le 29 nov. 2014 à 11h44
Avis général
BMW 745i e23
La BMW e23 est la première génération de série 7. Apparue en 1977, elle remplace alors les modèles types e3 vieillissants.
L’e23 est toujours dotée de 6 cylindres. La 745i vient coiffer la gamme, en offrant une puissance élevée pour l’époque sur une voiture de série (252cv), offrant à la voiture la possibilité de croiser à haute vitesse dans un confort de haut vol.
La 745i est dans un premier temps dotée d’un moteur 3205cm3 turbo, et impose la boîte automatique à ses riches clients. Avec le 3205cm3, et l’injection L-jetronic, la voiture est équipée de la boîte auto 3 rapports 3HP22, douce mais déjà limite face à la concurrence agressive venue de Stuttgart notamment, qui propose bien souvent un rapport supplémentaire.
BMW corrige le tir en 1983, en montant une 4HP22, une boîte 4 rapports avec prise directe permettant de baisser la consommation. Même si la puissance ne change pas, le moteur gagne en cylindrée : 3430cm3 cette fois. L’injection change, et le système Motronic plus performant est retenu par la firme bavaroise. Le turbo est bien sûr toujours de rigueur, un KKK K27.
Extérieur :
C’est une auto imposante (4m86 de long et 1m80 de large), qui dégage une personnalité stylistique marquée. La face avant nez de requin, flanquée de quatre phares est un subtil mélange de classicisme emprunt d’une subtile agressivité. On reconnait la patte de Paul Bracq dans le dessin, avec de belles surfaces vitrées, même si ce modèle n’est pas un modèle de finesse comme une série 5 e12 par exemple. Ici, vous avez affaire avec une voiture virile et qui en impose, surtout que la silhouette est plutôt basse.
Intérieur :
Vaste, confortable et lumineux, on s’y sent bien. La visibilité est très bonne, dans toutes les directions, et le gabarit de la voiture n’est de ce fait pas difficile à prendre en compte. La voiture peut recevoir selon les options choisies par le propriétaire des équipements intéressants : le cuir, la climatisation, le régulateur de vitesse, un ordinateur de bord (très complet) et même des sièges électriques. Certaines versions plus rares de la 745i, comme l’Executive ou un cran au-dessus la très exclusive version Highline offrent plus de cuir et d’équipement. Ce que vous devez retenir, c’est que quelque soit la place que vous occupez, vous vous sentirez toujours bien dans une 745i, même ‘’normale’’. L’insonorisation a été améliorée par rapport aux versions moins puissantes, le moteur est discret voire presque inaudible en conduite coulée. Au volant, vous profiterez d’une ergonomie bien étudiée, d’une excellente position de conduite, réglable au millimètre. Aux autres places, confort de haut niveau de rigueur, et c’est encore plus vrai à l’arrière où le confort est, osons le dire, exceptionnel.
La 7 est par ailleurs douée d’un réel sens pratique : les vide-poches sont généreusement dimensionnés, tout comme la boîte à gants. L’accoudoir central arrière quant à lui s’ouvre pour accueillir une trousse de soins ou autre. Dans le coffre, immense, la roue de secours est positionnée à la verticale. Certes, cette solution fait perdre un peu de volume de rangement, mais au moins si vous crevez et que votre coffre est rempli, vous n’aurez pas à tout vider, ni à vous ruiner le dos pour sortir la roue. Ingénieux ! Vous retrouverez aussi le traditionnel coffret à outils, grand modèle sur 745i, fixé sur l’intérieur du couvercle de malle. Vous aurez rapidement constaté que même le coffre a bénéficié de soins de finition surprenants : pas de tôlerie apparente, que de la belle et épaisse moquette.
Conduite : main de fer dans un gant de velours
Conduire une 745i, c’est bénéficier d’une auto parfaitement docile. Les commandes sont douces, précises, la voiture braque très bien, à tel point qu’un créneau est un jeu d’enfant. En ville donc, vous pourrez évoluer en toute quiétude, et l’insonorisation remarquable vous préservera du bruit extérieur. A ce titre, les voitures de haut de gamme d'aujourd’hui ne font pas mieux dans ces conditions.
La voiture permet d’avaler les kilomètres dans une ambiance feutrée, sans bruits parasites ni bruits d’air... à moins de rouler vraiment vite.
En conduite sportive, la 745i est capable de surprendre même si son terrain de jeu privilégié reste l’autoroute. Plutôt agile malgré son gabarit, son comportement est rassurant sur les phase 2. Il est paraît-il plus délicat sur phase I, car le châssis est différent et de conception plus ancienne, tout comme les trains roulants.
Ma 745i est dotée en commande spéciale d’un châssis sport. La voiture demeure heureusement très confortable, mais ne se vautre pas autant sur ses appuis qu’une 745 avec châssis normal lors d’une courbe prise à grande vitesse. Elle demeure stable, bien campée sur ses appuis et garde le cap m même si le revêtement de la route est dégradé. Pour votre sécurité cependant, si vous envisagez une conduite musclée, prenez garde à remplacer l’ensemble des silentblocs des trains roulants, car s’ils sont en mauvais état, le comportement de la voiture sera flou.
Sous la pluie, la tenue de route est de bon niveau tant que l'on roule en douceur. Je vous déconseille néanmoins de chercher à jouer si la route est mouillée: la voiture est grosse et lourde (1600kg environ à vide)et la boîte auto, imposée sur 745i, limite votre champ d'action quand il faudra rattraper la voiture.
L'accélération est réellement impressionnante une fois le turbo en marche, le kick-down est très efficace. Pratique pour s'extirper d'une situation délicate! Et autant le dire tout de suite, cette voiture passe la barre des 200km/h avec une décontraction telle(sur autobahn bien sûr)qu'on peut être surpris.
La 745i bénéficie d’un pont autobloquant, et la boîte automatique travaille plutôt bien même si elle n’offre presque pas de frein moteur. Pour les freins, ils sont efficaces mais je ne les ai jamais amenés jusqu’au fading. Au passage, un avantage appréciable sur une ''ancienne'': la présence d'un ABS.
Concernant la consommation, sachez qu'elle est élevée.
N'espérez pas descendre sous les 12L/100 en conduite paisible et sur route.
En ville, je tourne à 18L/100. En conduite sportive, aux alentours de 25L.
Acquérir une 745i :
C’est une longue quête qui vous attend. Les beaux exemplaires sont très rares de nos jours, la plupart ayant fini dévorés par la corrosion. Il y a aussi de nombreuses autos qui n’ont pas reçu les soins qu’elles méritent et qui nécessiteront tôt ou tard une coûteuse remise à niveau. En d’autres termes : prenez votre temps.
Privilégiez une 745i saine en carrosserie . Mieux vaut un vernis qui s’écaille sur une caisse vierge qu’une belle peinture cache-misère. Inspectez particulièrement les points suivants : bas de caisse, joues intérieures d’ailes, ailes, bas de portières, bac à batterie, bac de roue de secours, baie de pare-brise, pourtour de lunette arrière, points d’ancrage du cric, tourelles d’amortisseurs, pointe des ailes avant. Méfiez-vous des entourages d’aile chromés qui apparaissent parfois sur e23, car ce sont souvent des nids à rouille.
La mécanique est complexe sur ce modèle. Le moteur exige des soins importants sur les premières versions équipées du 3.2 (M102), avec des soucis de fiabilité dus notamment à des culasses fragiles. La 745i a été dotée de nombreux équipements mécaniques qui lui sont spécifiques et qui peuvent donc être difficiles à trouver en cas de panne. Même chose concernant l’électronique sur les Phase I.
Le moteur 3.4L (M106) est fiable, ainsi que l’électronique qui l’accompagne. Le M106 reste tout de même toujours aussi coûteux à remettre en état face au M102 . Privilégiez donc un exemplaire suivi par un vrai spécialiste, le réseau n’étant de loin pas la meilleure adresse vers qui se tourner… Heureusement, les pièces mécaniques se trouvent facilement. Il vous faudra trouver la bonne, car il existe de nombreuses références pour certains éléments en fonction du millésime. Mais si votre moteur est sain, alors dans ce cas soyez tranquille : vous pouvez dévorer les kilomètres sans crainte.
Les freins peuvent gripper en cas de trop faible utilisation, les silentblocs partir en confettis. Le système de refroidissement doit être en parfait état, notamment parce que des écarts de température entre l’avant et l’arrière du moteur peuvent être fatals au bloc. La distribution se fait par chaine, le jeu aux soupapes est à faire régulièrement (en général une vidange sur 2).
Concernant le turbo, pas de crainte à avoir, il est robuste. Respectez simplement les règles élémentaires de temps de chauffe et d’arrêt propres aux mécaniques turbocompressées.
Niveau pneus, les 745 étant souvent montées en TRX, ces éléments coûtent cher. Opter pour des jantes ‘’nid d’abeille’’ de BMW plus récentes permet de rester dans le thème oldschool, sans se ruiner, grâce à des pneus de taille ‘’normale’’.
Huile : 15W50 de qualité. Intervalles de vidange : voir ordinateur de bord. En général tous les 10000 km environ.
Jeux aux soupapes à faire une vidange sur deux. (1h)
Bonne chasse!
PS: la notation avec étoiles est établie par rapport aux standards actuels
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Détail de la note
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