Bernie Ecclestone: "je ne paierais pas pour voir de la F1"

S'il voulait braquer les projecteurs sur la Formule 1 à un mois de la reprise du championnat (le 20 mars en Australie), c'est parfaitement réussi. Bernie Ecclestone, patron et grand argentier de la FOM (Formula One Management) vient de liver une savoureuse interview au Daily Mail, dans le style tonitruant dont il a le secret. Des propos 100% garantis sans langue de bois.

Au sujet de la Formule 1:

"Je n'ai pas besoin de ce job (patron de la FOM, NDLR). Je n'ai pas besoin de cet argent. La plupart des gens qui participent au championnat ne pensent qu'à ce qui peut leur profiter à court terme. Le long terme, pour eux, ne va plus loin que trois courses plus tard. Le résultat, c'est que la F1 n'a jamais été pire. Je ne dépenserais pas mon argent pour emmener ma famille voir une course. Hors de question."

Au sujet du suspense en course:

"Quel est l'intérêt, lorsque vous savez de manière presque sûre, que Lewis Hamilton va probablement placer sa monoplace en pole et gagner la course, que l’autre Mercedes sera sur le podium avec peut-être une autre voiture motorisée par eux ? Je garderai le format de qualification tel qu’il est, celui qui réaliserait le meilleur temps garderait sa pole sur son palmarès sauf que pour la course, il partirait du 10e rang par exemple. Je ne suis pas pour une grille totalement inversée car cela serait contre-productif mais inverser les places dans le Top 10, oui, cela pourrait rendre les courses plus animées.»

Au sujet de Jean Todt, Président de la FIA:

«Jean est hélas devenu un diplomate. Il veut que tout le monde soit content. C'est gentil, mais ça ne marche pas: on ne pas rendre heureux tout le monde. Il fait un très bon travail pour la sécurité routière, mais son intérêt pour la Formule 1 est simplement lié à sa fonction à la tête de la FIA .... Il ne cherche pas à faire tout ce qu’il pourrait. Le mieux serait qu’il continue à se consacrer aux autres trucs, et qu’il laisse la main sur la responsabilité de la Formule 1 à quelqu'un d'autre. Je compte d'ailleurs lui en parler.»

A propos de Vladimir Poutine:

"Il est l'homme qui devrait diriger l'Europe. Il fait ce qu'il croit juste et il s'y tient. Je lui parle dès que j'en ai besoin. J'aime parler affaires avec les gens qui sont aux manettes, pas avec l'assistant de l'assistant. C'est la seule façon de faire avancer les choses. J'ai déjà eu l'occasion de dire que je n'apprécie pas vraiment la démocratie, car rien n'avance jamais."

A propos de Michael Schumacher:

"La dernière chose que je souhaite est de lui rendre visite. Je me rends rarement à des funérailles. je préfère me souvenir des gens quand ils sont vivants et en bonne santé. Je reçois des nouvelles contrastées au sujet de Michael, mais je ne le verrai que quand nous pourrons avoir une discussion face-à-face."

A propos de son héritage:

"Je ne partirai pas tant que je n'aurai pas tout dépensé. Pour la suite je m'en moque. On peut même me mettre dans une boîte, avec des sponsors sur les côtés, et hop au four."

 Bernie Ecclestone et ses filles, Petra et Tamara.