Bientôt la fin des panneaux signalant les radars ?
Symbole de la politique répressive menée sur nos routes, les radars automatiques sont aujourd’hui encore majoritairement signalés sur les bords des routes. Toutefois, la généralisation des nouveaux panneaux annonçant la possibilité de croiser un radar sur une distance de plusieurs kilomètres pose questions sur le but final de la Sécurité routière.
La Sécurité routière souhaite-t-elle la fin de la signalisation des radars de vitesse ?
Alors qu’en France, 58 % des excès de vitesse relevés par les radars concernent un dépassement de moins de 5 km/h de la vitesse maximale autorisée, les automobilistes et motards sont de plus en plus incités à rouler les yeux collés sur le tableau de bord de leur véhicule.
Si les radars automatiques étaient jusqu’ici signalés plusieurs centaines de mètres en amont, incitant ainsi à lever le pied et se détendre le poignet, la campagne de suppression des panneaux implantés aux abords des radars fixes s’est accélérée ces derniers mois.
En effet, l’ancienne signalisation est ainsi progressivement remplacée par de nouveaux panneaux, indiquant non plus qu’un appareil de contrôle-sanction automatique de la vitesse est situé quelques centaines de mètres plus loin, mais qu’il existe une probabilité de croiser un tel dispositif (radar-tourelle, radar-tronçon, radar-chantier ou même radar-leurre) sur une distance de plusieurs (dizaines de) kilomètres.
Un grand remplacement que dénonce l’association « 40 millions d’automobilistes », dénonçant : « une manœuvre de la Sécurité routière visant à piéger les usagers de la route en rendant moins visible et moins fréquente la signalisation des radars automatiques […] et que la Cour des comptes appelle à changer urgemment de logiciel pour renouer avec une baisse de l’accidentalité routière ».
« Mais cette verbalisation à outrance rapporte gros à l’État, plus de 700 millions d’euros en 2021, rien que pour les amendes forfaitaires, et c’est finalement ce qui lui importe avant toute autre chose », résume ainsi Pierre Chasseray, délégué général de « 40 millions d’automobilistes ».
Cette nouvelle mesure, prise en 2015 pour accompagner « la création de zones de contrôle de la vitesse […] au sein desquelles des radars seront susceptibles d’être ou non présents » prévoit l’installation de pas moins de 22 000 nouveaux panneaux de signalisation de radars (en remplacement des anciens). Une signalisation qui ne permet plus à l’automobiliste ou au motard de savoir exactement où se situe un radar automatique, ni même d’ailleurs s’il circule sur une route réellement équipée d'un radar.
Et Daniel Quéro, dirigeant de l’association de conclure : « En France, on préfère piéger les automobilistes et les sanctionner à tour de bras pour des infractions mineures non-accidentogènes, dont ils découvrent l’existence dans la boîte aux lettres plusieurs jours, voire plusieurs semaines plus tard. C’est écœurant et inacceptable, et il est urgent de mettre fin à tout cela. D’abord en réorientant radicalement la politique de la Sécurité routière vers la lutte contre l’alcool et les stupéfiants au volant, le téléphone tenu en mai, etc., qui sont des comportements infiniment plus accidentogènes que les petits excès de vitesse involontaires. »
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