Billet d'humeur: la voie Royal au temps du roi soleil
Dans une conjoncture où l'on déplore un état plus que moyen d'un réseau routier de fait accidentogène, cette démonstration écologique d'une route solaire émeut. Il n'y a pas de sous pour rendre nos routes meilleures et moins dangereuses, mais nos dirigeants ont dépensé cinq millions d'euros d'argent public pour rouler pendant un kilomètre sur 2800 m2 de panneaux solaires posés sur une seule de ces routes. La ministre de l'Environnement a sa voie royale dans la plus pure tradition du roi soleil.
L'aristocratie écologique, ça existe. D'Anne Hidalgo à Ségolène Royal, elle a ses égéries. Pendant ce temps, le peuple paye et subit. Les routes françaises sont dans un état déplorable par faute de moyens dit-on. Mais la France se targue d'avoir une route solaire. Enfin, une portion d'un kilomètre seulement. Ce n'est pas le même budget. Bien sûr que si puisque c'est de l'argent public et donc nos impôts qui ont été engloutis dans cette coûteuse inutilité. Et qui n'iront pas ailleurs.
Les chiffres de ce projet solaire donnent le coup de chaud : le mètre carré de panneau solaire « futuriste » sur route revient à près de 1 800 €. Pour quel résultat ? On ne sait mais les experts savent que les deux couches de revêtement « de nouvelle génération » ajoutées sur le dessus des panneaux pour résister à l'écrasement devraient diminuer leur capacité de production en énergie.
Mais la ministre a dit : « je suis sûre qu'un jour on pourra rouler sur une route solaire avec des voitures électriques qui se rechargeront en roulant sur la route solaire ». Or, chaque mètre carré restitue environ 100 watts à midi en été, quand il y a du soleil. Une voiture moyenne a besoin d'une puissance de 20 000 watts à 80 000 watts.
Par ailleurs, ces panneaux fonctionnent à pleine puissance moins de 1 500 heures par an sur 8760 heures dans une année. Les voitures électriques ne vont donc pas rouler souvent. Au contraire de nous, mais sur des routes défoncées.
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