Bordeaux : la folle idée d'une rocade à sens unique

Voilà une idée pour le moins curieuse. La rocade de Bordeaux est réputée pour être l'une des plus embouteillées de France. Afin de fluidifier le trafic, Jean-Luc Gleyze, le président socialiste du Conseil départemental de la Gironde, a selon le journal Sud Ouest demandé à ses services d'étudier la possibilité de la mettre en sens unique. Nous sommes en octobre, donc bien loin du 1er avril : la proposition n'est pas une farce.

Tous les automobilistes tourneraient dans le même sens sur les voies intérieures et extérieures. La rocade deviendrait ainsi un immense rond-point, peut-être le plus grand du monde puisque le périphérique bordelais mesure 45 km, une dizaine de km de plus que celui de Paris.

Le projet a rapidement fait réagir Alain Juppé. Le maire de Bordeaux a notamment pointé du doigt un souci qui semble évident : l'allongement des distances à parcourir, avec des conducteurs qui seraient obligés de faire quasiment un tour complet suite à la mise en place du sens unique. « L'allongement amènerait les métropolitains à déserter la rocade et encombrer encore plus les axes intérieurs ».

Juppé préfère construire un grand contournement

Alain Juppé évoque également la pollution supplémentaire que cela peut engendrer et le coût des travaux. Il faudrait connecter les deux côtés de la rocade, qui est actuellement selon les portions à 2x2 ou 2x3 voies. Le Maire est plus favorable à la création d'un syndicat mixte des transports pour mieux connecter les cars du département, les trains TER et les tramways ou bus de Bordeaux. Il milite aussi pour la construction d'un grand contournement de l'agglomération par l'Est, avec des barreaux qui relieraient les autoroutes existantes (A89, A65 et A63).

Mais Jean-Luc Gleyze ne croit pas en ce projet, qu'il juge cher et difficile à faire accepter par les populations des communes concernées. Sur France-Bleu Gascogne, il a déclaré qu'il voulait « lancer un pavé dans la mare » étant conscient que sa proposition de sens unique n'était « pas une solution miracle », avec « des difficultés dans son application ». Il est cependant content que ce sujet soit de nouveau discuté à Bordeaux.