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Brexit - Achat d'une voiture, emplois : quelles conséquences pour l'automobile ?

Le Royaume-Uni pourrait quitter l'Union Européenne dans les prochains jours. Et si cela se fait sans accord, l'industrie automobile sera fortement impactée. Les Anglais seront forcément les plus touchés, mais les conséquences devraient aussi se faire sentir chez nous.

Brexit - Achat d'une voiture, emplois : quelles conséquences pour l'automobile ?

Le Brexit va-t-il finalement avoir lieu cette semaine ? À ce jour, il est prévu que le Royaume-Uni quitte l'Union Européenne le 12 avril. Mais Theresa May, la première ministre britannique, veut un nouveau report de la date de sortie, espérant tout de même qu'un accord de retrait soit ratifié au plus vite par le Parlement britannique.

Un Brexit sans accord aurait des conséquences importantes des deux côtés de la Manche. L'industrie automobile est particulièrement concernée. Ses acteurs alertent sur ses risques depuis le référendum ! Effet qui pourrait être le plus visible : le prix des voitures risque d'augmenter pour les Anglais. Une sortie sans accord de libre-échange avec les pays d'où proviennent les autos serait synonyme de taxe douanière gonflant le prix des véhicules. Sur ce point, Porsche a pris les devants, annonçant en janvier à ses nouveaux clients qu'ils pourraient avoir à remettre la main au porte-monnaie lors de la livraison de leur bolide.

Selon les données de JATO, spécialiste des statistiques automobiles, le Royaume-Uni a importé 1,85 million de véhicules depuis le reste de l'Europe l'année dernière (voitures particulières et utilitaires légers). Les incertitudes liées au Brexit ne poussent pourtant pas les Britanniques à changer au plus vite de voiture. C'est même le contraire, les ventes étant en berne. 2,37 millions de voitures particulières ont été immatriculées l'année dernière au Royaume-Uni, un résultat en recul de 6,8 %, alors que les ventes dans l'Union étaient stables (+ 0,1 % et 15,16 millions de ventes).

Des emplois et usines menacées

Cette baisse de régime a déjà des effets visibles pour l'industrie britannique, le Royaume-Uni étant un important producteur de véhicules. Plusieurs constructeurs ont décidé de mettre en pause leurs usines pendant quelques jours. Cette semaine, Jaguar et Land Rover ne produisent pas à Castle Bromwich et Solihull. Il en est de même pour Mini à Oxford. Honda a aussi prévu des jours d'arrêt au printemps.

Les craintes portent évidemment sur l'emploi automobile. Une trentaine de sites assemble des moteurs et des autos ou utilitaires. Selon l'ACEA (association des constructeurs européens), le secteur représente 856 000 emplois dans le Royaume-Uni. Un « hard Brexit » aurait un impact important. Jaguar-Land Rover a déjà annoncé en janvier la suppression de 4 500 postes dans son effectif global, mais le Royaume-Uni paiera forcément le plus lourd tribut. Les incertitudes ont poussé Nissan à abandonner son projet de fabriquer la prochaine génération du X-Trail dans son usine de Sunderland. Honda a carrément annoncé qu'il va quitter Swindon en 2021.

Honda produit la Civic 5 portes en Angleterre. Mais la marque a annoncé que le site fermera ses portes quand l'actuelle génération prendra sa retraite.
Honda produit la Civic 5 portes en Angleterre. Mais la marque a annoncé que le site fermera ses portes quand l'actuelle génération prendra sa retraite.

Les constructeurs qui fabriquent de l'autre côté de la Manche suivent avec grande attention le Brexit, et beaucoup se disent prêts à quitter le Royaume-Uni s'il le faut. Car une très grosse partie de la production anglaise est écoulée dans le reste du monde. Selon l'ACEA, sur 1,52 million de voitures assemblées en 2018, 1,24 million ont été exportées. Jato précise que 730 000 l'ont été en Europe. Le souci, c'est que pour produire ces voitures, beaucoup de pièces sont importées du continent, notamment d'Allemagne. Près de 60 % de la valeur est importée de l'UE. Si ces éléments sont touchés par un droit de douane, alors les voitures seront plus chères à produire.

Des voitures plus chères en France ?

On comprend mieux alors pourquoi cela peut concerner les automobilistes en dehors du Royaume-Uni. Avec des droits de douane, les modèles qui sont pour l'instant exclusivement fabriqués au Royaume-Uni pourraient bien devenir plus onéreux chez nous. Et cela ne se limite pas seulement aux modèles de constructeurs britanniques comme Jaguar. Honda assemble la Civic Outre-Manche. Chez Nissan, cela impacterait le Juke, le Qashqai et la Leaf. Les clients français pourraient donc avoir une mauvaise surprise avec des modèles généralistes qu'ils convoitent… ce qui risque de les pousser vers d'autres marques.

Pas de panique toutefois à court terme nous dit Honda France. La marque nous a expliqué qu'il n'y a pour l'instant pas d'impact sur les prix des modèles fabriqués en Angleterre : "Le prix à la commande est garanti et tous les portefeuilles de clients sont protégés". Faut-il par ailleurs craindre un rallongement des délais de livraison ? Honda précise : "nos stocks ont été significativement augmentés ces derniers mois et nous avons un stock 'tampon' pour répondre aux livraisons des prochaines semaines et mois". L'incertitude peut demeurer pour ceux qui veulent une configuration précise. Mais pour le plus long terme, la marque ne cache pas qu'elle ne peut en dire plus pour l'instant, faute de visibilité.

Le Brexit risque d'avoir également un effet boule de neige sur notre industrie. Car l'emploi en France peut aussi être impacté. En effet, comme une accélération de la chute des ventes au Royaume-Uni est à craindre, d'autant qu'un effondrement la livre sterling pourrait pousser les constructeurs à augmenter les prix Outre-Manche pour protéger les marges, des modèles assemblés sur le continent pourraient voir leur vente baisser, entraînant un ralentissement de nos usines.

Selon une étude du cabinet Deloitte, les voitures made in France ont représenté 5 % de part de marché au Royaume-Uni en 2016, soit 160 000 immatriculations. L'étude estime qu'un Brexit dur entraînerait une baisse des exportations de 36 %, soit 83 000 autos de moins par rapport aux 230 000 initialement prévues sans coup dur en 2019. Et Deloitte estime que cela pourrait causer la perte de 1 800 emplois en France.

Cela reste une estimation. Car dans le dossier du Brexit, rien n'est simple et rien n'est sûr, même à quelques jours de la date fatidique.

Quelles sont les voitures fabriquées au Royaume-Uni ?

Les joyaux de la couronne produisent l'ensemble de leur gamme Outre-Manche : Aston Martin, Bentley, McLaren, Rolls Royce. Pour Land Rover, il y a eu du changement, avec la délocalisation de la production du Discovery en Slovaquie l'année dernière. Le reste de la gamme est encore assemblé au Royaume-Uni. Chez Jaguar, les E-Pace et I-Pace sont construits en Autriche, le reste l'est à domicile. Mini assemble chez lui les Hatch et le Clubman, le Countryman étant produit aux Pays-Bas.

Pour les firmes non britanniques, il y a Honda avec la Civic, Nissan avec les Juke, Leaf et Qashqai, Toyota avec la Corolla. PSA est aussi présent via les sites de Vauxhall (jumeau anglais d'Opel), avec l'Astra et le nouveau Vivaro.

 

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