Commentaires - Etude : le changement climatique provoquera davantage de crises d’asthme

Non, non, non ! Un réchauffement climatique seul ne provoquera pas une recrudescence des crises d'asthme et de réactions allergiques. Si l'auteur de l'article de la revue scientifique Journal of allergy and clinical immunology pense que les rejets de CO2 en hausse et le dérèglement des saisons, avec des printemps plus précoces et donc une saison de production de pollen plus étalée dans l’année seront responsable de l'augmentation des allergies, il se trompe d'ennemi. Deux raisons peuvent être avancées qui démontrent que ce réchauffement n’est pas en cause. D’abord chaque plante qui produit du pollen ne le produit que pendant la duré nécessaire à la fécondation, et par conséquent, si la production de pollen est plus précoce en saison, sa durée restera la même. La fructification sera donc également avancée. Ensuite, d'autres études statistiques ont clairement montré que c'est à la campagne, loin des villes, que l'on observe le minimum d'allergies, et pourtant c'est là qu'il y a le plus de pollen tout au long de la période végétative. Depuis des millénaires la sélection naturelle s'est chargée d'éliminer les organismes trop sensibles à leur environnement. C'est peut être pour cette raison que les habitants des campagnes, relativement sédentaires, sont assez peu atteints par les allergies aux pollens des plantes indigènes. D’autre part les villes mal ventilées, sujettes à la stagnation d’une atmosphère polluée, comme par exemple Strasbourg ou Grenoble, favorisent les allergies et en particulier l’asthme. Les polluants responsables sont mal connus mais en tout cas ce n’est pas le CO2 . C’est certainement une synergie entre les divers et nombreux produits de l’activité humaine. Ce sont les poussières de toutes sortes (particules de suie, métalliques et minérales, provenant du chauffage ou des incinérateurs, de la circulation, y compris les transports en commun, de l’usure des chaussées etc.), les rejets gazeux de toutes sortes (hydrocarbures, émanation du goudron, photocopieuses, solvants, aérosols, produits ménagers etc.). On sait maintenant que beaucoup de matériaux et produits chimiques modernes situés ou utilisés à l’intérieur des habitations, (au même titre que la poussière de maison chargée de déjections d’acariens et la fumée de cigarette) sont en partie responsables de la progression des allergies. En extérieur, c’est la concentration en polluant qui est nocive. Cette concentration est liée à de très nombreux paramètres qui sont en particulier la taille de la ville, le climat local (chauffage ou non), incinérateur d’ordures, situation sur les axes de circulation, industries locales, vents dominants. Si les habitants d’un pays étaient régulièrement répartis sur le territoire dans des petites villes bien situées les unes par rapport aux autres dans des régions raisonnablement ventilées il y aurait déjà moins d’allergie. Malheureusement par une sorte de mégalomanie les municipalités pensent que l’optimisation des moyens par l’augmentation de la population est le but ultime. Et ce, alors que l’on sait que la qualité de vie et la santé des populations ne suit pas cette progression mais qu’au contraire les problèmes d’eau, d’éliminations d’ordures, d’épidémies annuelles, de transports, de traitement des eaux usées deviennent sinon insurmontables mais en tout cas très coûteux à résoudre.