Grégory Guilvert, champion de la Peugeot THP Spider Cup 2009, a récemment pu tester la Peugeot 908. C’était le 28 octobre dernier. Dans un tout récent communiqué de presse, il revient sur cette expérience, manifestement bénéfique…Question : Dans une récente publicité, Peugeot proposait à ses clients d’essayer toute la gamme, sauf la 908, bien sûr… Mais pour toi, le rêve est devenu réalité. A quoi as-tu pensé en prenant la piste au Paul Ricard au volant de la 908 ?Grégory Guilvert : Je ne m’attendais à rien de précis. Je savais que j’avais affaire à une auto extrêmement rapide, alors en sortant des stands, j’ai juste pensé à bien suivre la procédure. Mais quand tu enquilles première, deuxième à fond, tu te rends compte que ça marche vraiment fort. Le premier ressenti, c’est quand tu lèches les freins, ça te jette littéralement dans le pare-brise, là tu te dis qu’il va falloir augmenter le rythme, pour essayer de trouver de bonnes sensations…Question : Comment se sont passés les jours qui ont précédé le test ?Grégory Guilvert : Ce test est arrivé plus vite que prévu. Comme j’ai assuré le titre en THP Spider Cup dès le Grand Prix d’Albi début septembre, Peugeot Sport a pu profiter des séances d’essais programmées au circuit Paul Ricard HTTT pour me faire rouler le 28 octobre. J’ai été prévenu quinze jours avant et je me suis d’abord rendu à Vélizy pour régler ma position de conduite. J’ai récupéré le baquet de Christian Klien, qui ne m’allait pas mal. L’ingénieur Christophe Besse m’a expliqué le fonctionnement de la voiture, comment il faut procéder pour quitter les stands, les cartographies moteur, le traction control… Et j’ai révisé tout cela le mardi, la veille du test. Ce jour-là, Nicolas Minassian emmenait des passagers dans une 908 pour des baptêmes. Quand il a terminé, il m’a dit : « bon, vas-y, prend le volant ! » J’ai pu faire trois tours la veille du véritable test. Après, j’ai très bien dormi !Question : On en arrive donc au Jour J…Grégory Guilvert : J’ai abordé cette journée comme un cadeau, une découverte, mais on a vite commencé à travailler sur les acquisitions de données. Bien qu’il s’agisse d’une initiation, on se prend au jeu car à chaque fois qu’on descend de la voiture, on débriefe, on regarde les courbes des datas et les chronos. Il ne faut surtout pas casser la voiture, mais ils veulent que tu fasses un temps !Question : Justement, que penses-tu de ta progression et de tes chronos ?Grégory Gulivert : J’ai découvert l’importance des appuis aérodynamiques, qui n’étaient pas très présents dans les autos que j’avais pilotées jusque là. Les possibilités qu’offre la 908 en terme de vitesse de passage en virage sont impressionnantes. La courbe de Signes, par exemple, passe à environ 280 km/h. Les sensations sont venues petit à petit. Nicolas Minassian, qui était mon « coach » pour ce test, m’as dit de garder mon attaque des freins, qui était bonne, mais ensuite de relâcher, pour profiter de l’aéro et garder de la vitesse, de bien laisser l’auto s’inscrire dans le virage, et de remettre les gaz. Je pense que j’ai bien compris et appliqué ces conseils puisqu’en fin de journée, après une petite trentaine de tours, j’ai tourné à 1’’2 des temps de Nico, malgré une cartographie moteur moins performante et avec des pneus usagés. C’était vraiment une journée extraordinaire, dans une auto fantastique et avec des gens adorables.Question : Quels sont tes projets pour l’année prochaine ?Grégory Guilvert : Je voudrais refaire un test avec la 908 ! Après trois saisons et le titre 2009, j’estime que j’ai fait un peu le tour de la question en THP Spider Cup. J’aimerais voir autre chose, la Mégane Trophy m’attire, mais j’ai toujours le projet de courir en GT3. J’y pense depuis quelques temps, j’ai déjà participé à deux meetings en 2008 avec une Porsche et une Ferrari, et il se pourrait que ça se concrétise pour de bon l’année prochaine. J’ai quelques contacts, l’équipe Lompech Sport, avec qui j’ai partagé de nombreux succès, voudrait se lancer… Il existe une ouverture de ce côté-là, à condition de boucler le budget.