Entre 2005 et 2008, General Motors a perdu la bagatelle de 86 milliards de dollars. Frappé par la crise économique de plein fouet, le colosse aux pieds d'argile faisait alors l'objet d'un véritable feuilleton que vous avez pu suivre sur Caradisiac : en décembre 2008, après une baisse de ses ventes de 41% le mois précédent, GM demandait 18 milliards au Congrès américain pour survivre, mais n'en obtenait finalement que la moitié, avant d'obtenir une rallonge de George Bush. Pour faire des économies, le groupe se séparait de sa collection et prenait la décision de se séparer de Pontiac, Saturn, Saab et Hummer. Las, les ventes de janvier 2009 subissent à nouveau un recul de 49%, les premières rumeurs de dépôt de bilan naissent alors. GM présente alors un plan de restructuration de la dernière chance pour montrer sa bonne volonté au Trésor américain et ainsi obtenir une nouvelle enveloppe. Les licenciements commencent à pleuvoir, avec le projet de supprimer 47 000 postes dont 26 000 en dehors des Etats-Unis. Le PDG du groupe Rick Wagoner est remplacé par Fritz Henderson sous l'impuslon de Barack Obama. En avril 2009, GM reçoit 5 milliards de dollars supplémentaires de l'Etat américain et prévoit de fermer ses usines pendant neuf semaines durant l'été. Au premier trimestre 2009, les pertes s'établissent à 6 milliards de dollars, tandis que 1000 concessions ferment leurs portes. En mai 2009, le spectre de la faillite resurgit alors que le groupe confesse l'échec de son programme de restructuration, un spectre qui devient officiellement réalité le 1er juin : GM est placé sous le chapitre 11. Le nouveau plan de restructuration est validé par le juge des faillites le mois suivant, un plan qui s'étalera sur plusieurs mois, alors que la crise économique commence à s'estomper.Mais tout ça est de l'histoire ancienne. Effectuant un come back digne d'une super production hollywoodienne après avoir dégagé un bénéfice de cinq milliards de dollars sur les dix premiers mois de l'année 2010, General Motors refait aujourd'hui une entrée fracassante à Wall Street en effectuant la plus grosse introduction en bourse de l'histoire des Etats-Unis : à 33 dollars l'action, l'offre totale sera de 20,1 milliards de dollars. Elle pourrait même être de 23,1 milliards de dollars si des actions supplémentaires devaient être émises en cas de très forte demande, ce qui constituerait cette fois-ci un record mondial.Une grande victoire pour Barack Obama, dont le plan avait été vivement critiqué à l'époque, mais aussi pour le Trésor américain, premier actionnaire du groupe, qui a là l'occasion de rentrer dans ses frais.