Symbole de hautes performances, résolument tourné vers l’avenir et les technologies de pointe, Porsche reste cependant fidèle à l’héritage et au génie créatif d’un homme né à l’époque de la Vienne impériale et des voitures à cheval.Le Professeur Ferdinand Porsche compte parmi les plus illustres et les plus féconds ingénieurs de l’automobile du XXe siècle. Cet inventeur au sens plein du terme, ce “touche-à-tout” hors du temps et des événements est devenu à trente ans, directeur technique chez Austro-Daimler. Il connut la notoriété chez Mercedes, puis la célébrité chez Auto Union où son nom est associé aux plus grandes victoires de la marque en Grand Prix. On lui doit aussi la conception de celle qui allait devenir la VW Coccinelle, qui l'a fait entrer dans l’histoire. Il dispensa longtemps son génie sur commande, comme un nomade, avant de se poser au crépuscule de sa vie et de voir enfin, des voitures produites à son nom.La 356 était le 356e projet de Porsche depuis 1931Appelé très jeune à seconder son génie de père, Ferdinand, dit “Ferry”, a fondé la marque au lendemain de la seconde Guerre mondiale. A Zell-am-See, une bourgade autrichienne accrochée à flanc de montagne, où la famille Porsche s’est regroupée après la capitulation allemande, Ferry relança un semblant d’activité en se chargeant de l’entretien des Volkswagen saisies par les troupes d’occupation. Le rétablissement de la production des “Coccinelles” dans la zone britannique s’accompagna d’un règlement juridique qui accordait une royaltie de cinq marks pour la famille Porsche sur chaque modèle sortie des chaînes.Cette trésorerie permit le démarrage de l’aventure Porsche. Ferry regroupa à Gmünd en Autriche tous les anciens ingénieurs ayant participé à la grande épopée Auto Union en Grand Prix et les installa dans de modestes ateliers.Malgré l’inconfort et la précarité de ses moyens, cette équipe conçut d’abord une monoplace de Formule 1 pour la marque italienne Cisitalia, puis se lança dans la fabrication d’un spider à carrosserie aluminium et à mécanique VW baptisé 356 (ce chiffre correspond au 356e projet du bureau d’étude Porsche depuis sa fondation en 1931).Vendue à plus 80 000 exemplaires pendant une quinzaine d’années, la 356 a établi la fortune et la notoriété de Porsche en tant que constructeur. Cette notoriété alla en s'accroissant au fil des années car elle s’accompagna d’une incroyable moisson de succès dans les épreuves d’endurance, les rallyes et plus épisodiquement en monoplace. C’est toutefois la 911, dessinée par “Butzi”, le fils aîné de Ferry qui donna à Porsche sa véritable dimension industrielle.Le mythe de la 911 donne sa dimension à PorscheDès 1963, elle s’est imposée comme l’une des meilleures sportives. Elle tient toujours le haut de l’affiche et tout l’édifice Porsche repose sur elle. En plus de trente ans, elle a subi un développement constant et méthodique visant à améliorer sans cesse ses performances et ses qualités routières. Cette longévité du modèle fétiche de Porsche est unique dans l’histoire de l’automobile. La 911 (lire notre sujet sur les 911 d’occasion) illustre à elle seule l’essentiel du mythe de la marque. Après avoir longtemps joué aux apprentis sorciers en souhaitant sa disparition, la firme de Stuttgart a renoncé à assurer une impossible succession. De modèle, la 911 est devenu au fil du temps un label, puis enfin un concept. Aujourd’hui, les ultimes modèles toujours plus sophistiqués et puissants doivent impérativement se prévaloir du précieux héritage pour avoir la moindre chance de succès commercial.L’histoire du logo“Ferry” Porsche a dessiné le logo en 1952 et l'a apposé sur les voitures de la marque dès l’année suivante. En forme de blason, il reprend les armoiries du Duché de Wurtemberg avec en son centre, le cheval cabré emblème de la ville de Stuttgart, siège de la firme depuis 1950.Lire aussi :BMW : des autos sérieuses depuis le début des années 60