L'Agence française de sécurité sanitaire et de l'environnement et du travail (Afsset) a comme objectif de contribuer à assurer la sécurité sanitaire dans l'ensemble des milieux de vie en évaluant les risques sanitaires liés à l’environnement en général et à l'environnement professionnel en particulier (la maison, l'école, le bureau...). Elle a organisé le 14 février 2008 une journée de rencontres scientifiques et de discussions intitulée "Pollution de l'air intérieur : sources, polluants et impacts sanitaires." Des études démontrent que l'exposition aux polluants atmosphériques provoquerait des maladies respiratoires chez l'enfant et un développement plus réduit du foetus chez la femme enceinte.Rémy Slama a dirigé une équipe de l'Inserm sur le sujet suivant : le foetus et son environnement pollué. Il détaille l'étude : "L'enfant à naître est exposé aux polluants atmosphériques de l'environnement de sa mère qui franchissent la barrière placentaire. S'intéressant à l'effet sur la croissance foetale du benzène (composé organique volatil (COV) présent dans les vapeurs d’essence), un cancérogène reconnu, l'exposition à proximité immédiate de la femme enceinte a été mesurée avec un échantillonneur porté par 284 femmes de Nancy et de Poitiers durant sept jours. Le périmètre crânien a été mesuré durant la grossesse et après la naissance, en ajustant les données en fonction d'éléments tels que le sexe de l'enfant ou l'exposition au tabagisme passif. Les femmes étaient non fumeuses, pour ne pas fausser le résultat. Il est apparu une diminution de "3 à 4 mm" du périmètre crânien de l'enfant pour les femmes les plus exposées au benzène par rapport à celles qui l'étaient le moins. Cette diminution pourrait être due aussi à d'autres polluants environnementaux corrélés à l'exposition au benzène, notamment les polluants atmosphériques issus du trafic routier."Isabella Annesi-Maesano, épidémiologiste, a encadré d'autres scientifiques de l'Inserm pour une étude sur l'impact de la pollution sur les écoliers. Le bilan : "L'étude, réalisée à Créteil, Reims, Strasbourg, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Marseille, a concerné plus de 5 000 enfants. Elle a fait apparaître une corrélation entre la pollution de la classe et la santé allergique et respiratoire des enfants. Un sur trois était fortement exposé en classe aux polluants atmosphériques. Cette forte exposition est significativement liée à un problème de santé : rhinites allergiques pour le dioxyde d'azote, asthme pour les particules fines... J'ai noté en particulier un taux très élevé de formaldéhyde dans une classe de Strasbourg qui a dû être fermée."Isabelle Momas, de Paris V, a mené une autre étude. Voici les résultats : "Cette étude, qui a concerné 200 bébés franciliens, a évalué l'environnement domestique d'un nouveau-né et a établi la concentration de huit aldéhydes (éthanol) dans l'air de sa chambre. La quantité de ces polluants augmente nettement s'il y a des meubles en panneaux de particules ou des sols vitrifiés ou stratifiés depuis moins d'un an. Elle s'élève aussi quand il fait chaud dehors, si la pièce est humide et si elle manque d'aération." Retrouvez toutes les études de l'Afsset sur son site Internet : www.afsset.fr.(Source : Afsset, AFP Photo : Extrapol)