Coronavirus : des automobilistes ont-ils tenté de sortir de Paris pour partir en vacances ?
Pierre-Olivier Marie , mis à jour
Le ministre de l'intérieur l'avait dit "On ne part pas en vacances pendant la période de confinement." Pourtant, vendredi soir, des milliers d'automobilistes se sont présentés devant les barrages filtrants des policiers pour sortir de Paris par les autoroutes. Vacanciers ou automobilistes rentrant chez eux ? Quoi qu'il en soit, samedi midi, les forces de l'ordre étaient encore présentes.
A ceux d’entre nous qui espéraient changer d’air le temps des vacances scolaires, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner avait délivré un message très clair sur LCI : « On ne part pas en vacances pendant la période de confinement. Je demande à celles et ceux qui envisageaient de se déplacer pour les vacances de se rendre compte qu'à la fois, ils s'exposent et exposent leurs proches. Et puis, il exposera aussi le territoire ou il se rendra. » Et le même d’ajouter avoir demandé aux préfets des zones touristiques de vérifier les niveaux de location des villes, et aux forces de l’ordre d’opérer des contrôles très stricts au départ des grandes villes ce vendredi.
A ce chapitre, Christophe Castaner a précisé que 5,8 millions de contrôles avaient été réalisés durant les 15 premiers jours du confinement, ce qui avait donné lieu à 359 000 PV pour non-respect des consignes.
De fait, des policiers et gendarmes ont bloqué dès vendredi soir les automobilistes qui tentaient de sortir de Paris, notamment par l'autorouite A6 et les autoroutes A10 et A13. Conséquence : le périphérique parisien s'est retrouvé embouteillé.
Ces automobilistes ont-ils de bonnes raisons de sortir de Paris ? A priori oui, car les caméras de Sytadin, structure permettant d'analyser le trafic, montraient vendredi soir une circulation sans aucun embouteillage en Ile de France, preuve que c'était bien les barrages routiers des policiers qui occasionnaient des ralentissements sur le périphérique. Dans leur grande majorité, les parisiens n'ont donc pas tenté de quitter Paris vendredi soir. Quoi qu'il en soit, sans bonne raison, impossible de sortir de Paris en ce moment.
Rappelons au passage que l'amende pour non-respect des mesures de confinement (déplacement sans attestation ou avec une attestation incomplète) s’élève à 135 € ; et passe désormais à 200 euros en cas de récidive, puis 450 € si elle n’est pas réglée dans les temps.
Pourtant, la dernière livraison du baromètre Harris Interactive des Français confinés montre que 55% d’entre nous pensent que le confinement ne prendra pas fin avant le mois de mai, et que seulement 52% estiment qu’il leur sera facile de continuer à vivre comme ils le font depuis le début des mesures sanitaires.
Par ailleurs, le confinement entraîne une baisse spectaculaire du trafic. Selon des données du navigateur Waze recueillies en exclusivité par Caradisiac, le nombre de signalements de bouchons a baissé de 80% la semaine dernière comparé à celle du 16 mars. On est ainsi passé de 91 400 le 10 mars à 4 500 le 15, pour tomber sous la barre des 900 depuis le 20 mars. Et lundi 30 mars, on était même tombé à 605 bouchons signalés, soit une baisse de 99,3% par rapport au 10 mars.
A Paris, entre les 10 et 30 mars, on est passé de de 4 500 signalements de bouchons à 22. Et à Marseille, l'une des villes les plus embouteillées de France, de 1 200 à…6! Et ce n'est hélas pas un poisson d'avril.
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