Covid-19 : sans surprise, ouvrir les fenêtres de votre voiture réduit fortement le risque de contamination
Quel est le risque de transmission du Covid-19 à l'intérieur d'une voiture ? Une étude des flux d'air donne quelques indications qui intéresseront les conducteurs comme les passagers.
Près d'un an après le début de la pandémie, nous connaissons désormais les règles de base pour éviter la contamination : porter un masque, se laver plus fréquemment les mains, limiter ses interactions avec d'autres personnes et, quand ce n'est pas possible, garder ses distances ainsi qu'aérer fréquemment les pièces où l'on se trouve.
Et ce dernier conseil s'applique bien évidemment aussi à l'automobile. L'intérieur d'une voiture présente en effet des risques importants : c'est un espace réduit où la distanciation sociale est impossible mais aussi étanche, piégeant les aérosols vecteurs de virus. Même en portant un masque, de petites quantités de ces derniers sont relâchées à chaque expiration et, dans le confinement d'un habitacle, leur densité augmente petit à petit. À tel point qu'il a été démontré qu'un trajet de 20 minutes avec une personne malade était plus risqué qu'en être voisin dans une salle de classe ou de restaurant pendant plus d'une heure.
Dans une nouvelle étude de l'Université de Brown, située à Providence, dans l'état du Rhode Island, des physiciens se sont basés sur des simulations par ordinateur pour déterminer précisément comment des aérosols peuvent naviguer à l'intérieur d'une voiture. Leur conclusion, parue dans le magazine Science Advances de ce mois-ci, peut paraître évidente : il faut ouvrir les fenêtres pour limiter les risques de transmission de virus. Mais ce sont les détails qui sont intéressants.
Pour mener cette étude, l'équipe de chercheurs a utilisé un logiciel de simulation de dynamiques des fluides, permettant d'étudier comment se font les mouvements d'air et de liquide pour réduire la résistance d'une voiture de course ou pour augmenter la portance d'une aile d'avion par exemple. La configuration choisie est celle qui se rapproche le plus de celle d'un taxi, c’est-à-dire une Toyota Prius et roulant à 80 km/h avec un conducteur à l'avant gauche et un passager à l'arrière droit. Le premier élément trouvé est que l'air circulant autour de la voiture crée une pression supplémentaire à l'intérieur de la voiture et que cette pression est légèrement inférieure à l'avant qu'à l'arrière de l'habitacle, ce qui fait que la circulation de l'air tend à aller de l'arrière vers l'avant. Un détail intéressant à transmettre à votre chauffeur s'il rechigne à baisser sa vitre.
Ensuite, les chercheurs ont modélisé les différents flux d'air – et donc les mouvements des aérosols - suivant si les vitres sont ouvertes ou fermées, la climatisation étant enclenchée dans toutes les situations. Sans surprise, ils ont déterminé que le recyclage de l'air était au plus bas quand les quatre fenêtres étaient fermées. Dans ce scénario, entre 8 et 10 % des aérosols expirés par l'un des occupants de la voiture atteignent l'autre personne. Ouvrez les vitres au maximum et c'est alors compris entre 0,2 et 2 %.
Viennent-ils donc d'enfoncer des portes ou plutôt des fenêtres ouvertes ? Cela correspond en effet aux recommandations habituelles de renouveler l'air dans les espaces clos. Mais c'est parfois compliqué de les suivre dans une voiture, surtout en hiver. Et c'est la raison pour laquelle l'équipe de chercheurs a modélisé d'autres options. Elle a ainsi découvert que la solution la plus logique, c'est-à-dire que conducteur et passager baissent leurs vitres respectives, est efficace mais moins que d'ouvrir les fenêtres opposées à chaque occupant. Cette configuration permet en effet à l'air frais de circuler d'une ouverture à l'autre et de créer ainsi une barrière entre chauffeur et client. Autre information intéressante : ouvrir deux fenêtres seulement à moitié donne sensiblement le même effet que totalement, mais seulement au quart le réduit fortement, tout comme ne baisser qu'une vitre, même en grand.
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