Demain tous à 30 km/h ?
En vigueur dans plusieurs villes de France, la limitation de la vitesse à 30 km/h divise. L’association Prévention Routière, qui souhaite la généraliser à tous les centres urbains vient d’ailleurs de lancer une pétition en faveur de l’extension des 30 km/h en ville, ce que refuse catégoriquement "40 millions d'Automobilistes".
Roulerons-nous tous demain à 30 km/h maximum dans toutes les villes françaises ?
Déjà en application dans certaines agglomérations de l’hexagone (Bordeaux, Lille, Lyon, Montpellier, Paris ou encore Niort, etc.), l’abaissement de la vitesse maximale à 30 km/h contre 50 km/h comme le prévoit l’article R413-3 du Code de la route n’est pas encore une norme nationale.
À l’origine utilisée dans des circonstances bien définies : proximité d’une école, d’un hôpital, présence de nombreux piétons, rues avec visibilité réduite, etc., la limitation de la vitesse maximale à 30 km/h se généralise aujourd’hui à l’ensemble des centres-villes de certaines agglomérations françaises, perdant ainsi ce caractère exceptionnel qui éveille la vigilance des automobilistes comme des motards.
Un effet de mode sur lequel souhaite maintenant surfer l’association Prévention Routière, qui a récemment lancé, à grand renfort de communication dans différents médias, une pétition pour « Exiger la généralisation du 30 km/h dans chaque ville de France » avec comme argument choc et imparable : « A 30 km/h un piéton a près de 90 % de chance de survie en cas de collision avec un véhicule, et seulement 20 % à 50 km/h ! »
À l’heure où nous écrivions ces lignes, ce mardi 28 mai, la pétition comptait toutefois moins de 1 700 signatures.
Face à cette « exigence », et non une demande d’ouverture de dialogue sur le sujet, l’association "40 millions d’Automobilistes" n’a pas tardé à réagir avec une contre-pétition demandant expressément l’inverse : « Non à la généralisation des 30 km/h en ville », et avance : « dans les villes où cette règle a été mise en place, aucune amélioration notable de la sécurité routière n’a été observée. De plus, d’un point de vue environnemental, cette mise en place n’améliore pas la situation, bien au contraire : un moteur consomme plus en basse vitesse, donc la circulation d’une voiture qui roule à une vitesse inférieure à 30 km/h en ville pollue nettement plus qu’une voiture qui circule à moins de 50 km/h. Cette mesure n’a donc aucun intérêt, ni sécuritaire, ni environnemental » poursuit Pierre Chasseray, délégué général de l’association.
« 40 millions d’Automobilistes » interroge : « les usagers de la route peuvent se poser la question des motivations derrière une telle mesure, lorsque l'on sait que la généralisation de la limitation de la vitesse à 30 km/h a fait exploser les amendes à Paris. » En effet, une enquête exclusive menée par notre consœur de Caradisiac, Stéphanie Fontaine, a récemment révélé les chiffres des PV dressés à Paris depuis l’abaissement de la vitesse maximale à 30 km/h, multipliés en moyenne par 10, et même jusqu’à 140 dans une rue de la Capitale.
Plus qu’une simple limitation de vitesse, il semble bien que deux visions s’opposent concernant la place qu’occupent, et que doivent occuper, les différents usagers de la route dans les villes.
Et à en juger par les différentes mesures prises récemment par l’Exécutif comme par les municipalités, cela penche rarement en faveur des automobilistes et motards…
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