Didi Auto Alliance : la révolution chinoise du VTC et de l'autopartage ?
C’est une nouvelle démonstration que l’univers automobile est en pleine mutation. Une révolution accélérée par le développement des nouveaux usages rendus possibles par l’évolution des communications et de la technologie. Des services inédits qui entrent dans les mœurs et qui s’accommodaient, jusque-là, des voitures existantes. Mais leur progression est telle qu’ils sont à présent en position d’exiger leur type de modèle adapté à leur vocation. Un basculement qui va d’autant plus s’accélérer que c’est le plus grand marché automobile du monde qui en fait la demande : la Chine.
L’effet de levier est l’apanage de l’enseigne Didi Chuxing, dont il convient de rappeler la puissance construite en peu d’années. Il s’agit du géant chinois des VTC et de l’autopartage. Didi Chuxing, qui avait racheté l'an dernier les opérations d'Uber en Chine, affirme contrôler 90 % du marché des VTC dans le pays et compter 21 millions de chauffeurs. Une dimension qui lui a permis de mettre la main sur la grande richesse d’aujourd’hui : les données sur ses utilisateurs. Didi peut ainsi s'appuyer sur ses 450 millions d'utilisateurs, leurs données et leurs itinéraires pour demander aux industriels de programmer des fonctionnalités d'intelligence artificielle. Il peut également demander des moteurs moins puissants mais suffisants pour le centre-ville, plus légers et économes.
Pour que ces exigences ne restent pas lettre morte, Didi a créé Didi Auto Alliance. Sous cette bannière, il s’est allié à une trentaine de partenaires dans l'industrie automobile, dont Renault et Volkswagen, pour développer des véhicules dédiés aux services de mobilité partagée. Des équipementiers, des start-ups technologiques, des constructeurs chinois (SAIC, Changan, Dongfeng, Geely…) et étrangers (Volkswagen, Renault-Nissan-Mitsubishi et Toyota) se retrouvent ainsi réunis.
L'objectif ? "Collaborer pour développer des modèles de véhicules" spécifiquement dédiés aux services de mobilité partagée, "en combinant l'expertise des industriels et l'expérience de Didi", explique le groupe. Le groupe entend "s'appuyer sur ses ressources pour proposer avec ses partenaires des solutions intégrées pour la location de véhicules, l'autopartage et la maintenance automobile" via autant de plateformes électroniques.
"La Chine peut jouer un rôle pivot pour transformer la structure du secteur automobile qui existe depuis un siècle", affirme le patron de Didi, Cheng Wei, cité par le communiqué. D’autant plus que les régulations locales, soucieuses de désengorger les centres-villes et d'endiguer la pollution devraient contribuer à façonner ce modèle économique.
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