Dieselgate : Piëch refuse d'aller devant la commission parlementaire
Le parfum du scandale du dieselgate commence à envelopper les hauts dirigeants de Volkswagen qui se voient contraints de s’expliquer devant la justice et autres commissions d’enquête. Il en est une en Allemagne qui tente de faire son office et elle est d’ordre parlementaire. Pour travailler, elle doit procéder à des auditions. Or on apprend que l'ex-président du directoire puis du conseil de surveillance de Volkswagen Ferdinand Piëch refuse de s'exprimer devant elle.
Une fin de non-recevoir qui en dit long sur l’ambiance actuelle autour de ce dossier sensible. Les dirigeants et collaborateurs d’hier sont à présent adversaires et chacun semble jouer sa partition pour sauver sa situation. Les parlementaires veulent entendre Ferdinand Piëch sur le rôle éventuel des autorités allemandes dans le scandale du trucage des émissions polluantes du groupe automobile.
Et pour cause. Selon le journal Bild am Sonntag, Piëch avait informé plusieurs administrateurs du groupe des soupçons de trucage des tests antipollution aux États-Unis six mois avant que n'éclate le scandale en septembre 2015. Le même Piëch aurait évoqué le sujet avec Martin Winterkorn, alors président du directoire de Volkswagen, en mars 2015 avant d'informer des membres du comité de direction du conseil de surveillance. On rappellera que Ferdinand Piëch a été évincé de la présidence du conseil de surveillance en avril 2015. Soit un mois après.
Martin Winterkorn, qui a démenti avoir été informé de l'existence du dispositif de trucage des tests antipollution bien avant septembre 2015. De son côté, Volkswagen a déclaré envisager des mesures à l'encontre de Piëch à la suite de la publication de ces informations, réfutées depuis par plusieurs représentants des salariés au conseil de surveillance ainsi que par Stephan Weil, le représentant au conseil du Land de Basse-Saxe, deuxième actionnaire du groupe.
C’est dans ce contexte tendu que Ferdinand Piëch a déclaré qu’il n'avait pas l'intention de "s'exprimer en public sur les informations qui circulent au sujet du contenu supposé de ses auditions". La commission d'enquête parlementaire doit entendre ces prochains jours Stephan Weil ainsi que le ministre des Transports, Alexander Dobrindt.
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