Dieselgate : un investisseur se retourne contre Mercedes
Daimler va-t-il lui aussi payer au prix fort des manipulations illicites effectuées sur des véhicules neufs pour tromper les contrôles antipollution ? Nous n'en sommes pas encore là, mais déjà, un actionnaire majeur du groupe allemand s'est retourné contre lui en justice pour tromperie.
Avec une nouvelle affaire de logiciels frauduleux, ce sont les actionnaires qui ont gros à perdre. Depuis quelques mois, Mercedes est soupçonné par le KBA (autorité automobile allemande) d'avoir installé un dispositif de contournement des tests pollution sur des centaines de milliers d'autos. La transposition sur la bourse a été rapide : en trois mois, l'action Mercedes est passée de quasiment 70 € à 56 € aujourd'hui.
Le cabinet d'avocat Tilp, mandaté par un gros investisseur en Allemagne, poursuit donc le groupe Daimler. Le dossier du plaignant s’appuie sur un élément simple : alors que le dieselgate éclate au grand jour en septembre 2015, le patron de Mercedes, Dieter Zetsche, affirme à cette époque que "contrairement à Volkswagen, Daimler n'a pas installé de logiciel fraudeur dans ses véhicules".
Aujourd'hui, Daimler est contraint de rappeler près de 800 000 autos en Europe pour les mettre à jour. Il conviendra au KBA et à la justice allemande de déterminer si la modification du système de dépollution avait pour but de préserver la mécanique (comme cela avait été expliqué par Renault) ou plutôt de vraiment contourner les tests. Rien n'est encore joué pour Mercedes, donc.
L'investisseur poursuivant Daimler en justice estime que le préjudice serait d'au moins "12,5 % du prix par action achetée". Jusqu'à maintenant, si l'on considère la chute depuis les premiers éléments révélés concernant Mercedes, c'est même plus que ça.
Le cabinet Tilp n'est en tout cas étranger à ce genre d'affaire, puisqu'il représente déjà plus de 2000 plaignants dans l'affaire du groupe Volkswagen.
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