En France, l'Ineos Grenadier se retrouve en état de siège

L’Ineos Grenadier est un 4x4 un peu hors normes sur le marché automobile actuel. Ne proposant aucune motorisation hybride ou électrique, il possède un châssis et des groupes motopropulseurs très loin d’être optimisés pour la limitation de ses émissions de CO2 même s’il utilise tout de même une technologie de moteur moderne (celle de BMW).

Lors de son lancement en 2022, Ineos annonçait vouloir vendre pas moins de 15 000 Grenadier en 2023 et même 30 000 en 2024. Un objectif impressionnant pour un tout nouveau constructeur automobile qui s’appuie pour sa fabrication sur l’usine d’Hambach en Moselle qu’il a racheté à Smart, surtout qu’on parle d’un modèle qui n’a pas une vocation grand public.

Le voilà en tout cas qui se heurte, d’après les communicants d’Ineos, à un problème de taille : la mise en faillite de l’Allemand Recaro qui fabriquait justement les sièges de ses modèles. D’après l’AFP, Ineos stoppe la production du Grenadier dès aujourd’hui en plaçant 1 300 employés au chômage partiel, faute de pouvoir équiper ses autos actuellement en construction avec des sièges Recaro. La production pourrait rester perturbée jusqu’en 2025 Mais Ineos assure que « la demande reste forte » et que cet arrêt de la production est simplement dû à ce problème d’approvisionnement de son fournisseur.

Une demande qui n’atteint pas les niveaux prévus ?

D’après les journalistes de l’Informé, en revanche, l’Ineos Grenadier « se vend deux fois moins bien que prévu ». De quoi inquiéter les salariés de l’usine française qui auraient, toujours d’après cette source, demandé qu’une expertise sur les finances du patron d’Ineos Jim Ratcliffe soit faite. Rappelons qu’il est l’homme le plus riche du Royaume-Uni grâce à sa compagnie Ineos spécialisée dans l’industrie pétrochimique.

En Europe d’après les chiffres de Dataforce, il s’est vendu très exactement 870 Grenadier sur les huit premiers mois de l’année 2024 contre 1 336 sur la même période de 2023.