En France, la LOA fait désormais la loi
L'INFO DU JOUR. La location avec option d'achat a représenté plus de 91% des volumes de financement du marché des voitures neuves l'an dernier. Cette formule accélère aussi sur le marché de l'occasion, avec déjà plus du tiers des financements.
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Les formules locatives représentent le principal moteur du marché automobile, en neuf et (probablement bientôt) en occasion. PHOTOPQR/L'ALSACE/MAXPPP
Le bon vieux prix facial des voitures a-t-il encore un sens ? De moins en moins, sachant que les formules de location avec option d’achat ont représenté la quasi-totalité des volumes de financements de voitures neuves (91,43%) en France l’an dernier !
Telles sont les données établies par l’Association française des sociétés financières, desquelles il ressort plus précisément que le montant total de financement par crédit s’est établi à 929 millions d’euros, valeur en baisse de 28,7% par rapport à 2023, contre 9,918 milliards pour la LOA (+7,3%), qui semble donc avoir clairement gagné la partie.
A dire vrai, cette évolution était inéluctable tant les prix des voitures ont augmenté ces dernières années. La moindre Renault Clio, archétype de la voiture populaire française, étant facturée 19 600 € (avec un petit moteur 65 ch), l’intérêt d’une acquisition "à l’ancienne" devient très faible. Mieux vaut alors se tourner vers une formule locative, qui présente l’avantage, en ne finançant qu’une partie du prix de la voiture neuve, d’assurer des mensualités raisonnables avec un budget automobile connu à l’avance, et de ne pas avoir à se soucier de la revente une fois le contrat arrivé à son terme : on rend alors la voiture et on repart - ou non - sur un autre modèle. Et comme les constructeurs communiquent quasi-exclusivement sur le montant des loyers, tout le parcours est fléché vers la LOA.
Une LOA dont on rappellera qu’elle présente tout de même quelques inconvénients : elle impose de respecter un kilométrage prévu au départ, faute de quoi des pénalités s’appliquent, et de rendre une voiture présentant bien, au risque de se voir infligé des frais de remise en état parfois carabinés.
Enfin, précisons que l’acquisition à crédit revient moins cher malgré tout : sur une voiture achetée neuve que vous revendrez vous-même à un particulier au bout de trois ans, vous récupérez une partie de la mise initiale, ce que ne permet pas la LOA. Vous pouvez certes aussi vendre vous-même votre voiture en LOA et solder votre financement en conservant éventuellement une partie de l’argent, mais le gain sera plus faible et ce n’est de toute façon pas trop l’esprit de la formule.
Nécessité fait LOA, même sur l’occasion
Reste que la LOA a de beaux jours devant elle dans un contexte d’électrification qui permet aux constructeurs de justifier - de façon bien commode - l’augmentation continue du prix des voitures.
On observe par ailleurs que le marché de l’occasion carbure lui aussi de plus en plus à la location, ce qui permet de remédier à des prix sont souvent élevés - même si la tendance se tasse un peu après la flambée post-Covid. Si le crédit y représente encore 62,35% des volumes financés l’an dernier (à 3,538 milliards), le volume des montants financés de la sorte a baissé de 17,6%. Dans le même temps, les flux générés par la LOA croissaient de 30,4% pour s’établir à 2,136 milliards, soit déjà plus d’un tiers du total. Au rythme où vont les choses, la LOA pourrait donc être majoritaire sur ce marché aussi dans les deux à trois ans.
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