En Russie, les Renault bientôt remplacées par des voitures chinoises
L'usine Renault de Moscou, revendue un rouble symbolique à l'état russe en mai, va redémarrer sa production en décembre. Et ce sont les Chinois qui devraient en profiter.
Le 16 mai dernier, Renault a décidé de revendre son usine de Moscou pour un rouble symbolique à une branche de l'état russe. Conformément aux décisions de la plupart des Etats européens et au consensus occidental, le constructeur français renonçait ainsi à son usine (et même à toutes ses activités dans le pays en cédant aussi ses parts d'Avtovaz). Une décision lourde de conséquence pour Renault qui signait, encore en 2021, d'excellents résultats commerciaux en Russie avec pas moins de 247 millions d'euros de marge l'année dernière.
Très vite, l'Etat russe et la ville de Moscou ont annoncé que l'usine de Renault serait reconditionnée pour accueillir la production de nouvelles autos en ressuscitant l’appellation Moskvitch, disparue en 2006. D'après les journalistes d'Automotive News, l'organisation de la nouvelle usine prévoit que la production de ces Moskvitch démarre dès le mois de décembre prochain. Ce démarrage s'annonce timide, puisqu'on évoque le chiffre de 600 voitures sur le dernier mois de l'année dont 200 modèles électriques. Mais la production grimpera ensuite à 50 000 unités sur l'année 2023 d'après le plan des autorités russes.
Des Moskvitch chinoises ?
Comme les derniers modèles vendus par Moskvitch au début du siècle jusqu'à la faillite en 2006 (équipées de mécanique de la marque au losange), ces nouvelles Moskvitch bénéficieront-elles de la technologie Renault ? Compte tenu des relations diplomatiques actuelles entre la Russie et la France, rendant improbable toute collaboration de ce genre, il faudra évidemment renoncer à une telle solution. Voilà pourquoi ce sont plutôt les Chinois qui vont très probablement profiter de la situation.
Missionné par les autorités pour reprendre la gestion de l'usine Renault (moyennant un investissement de 5 milliards de roubles), le constructeur de camions Kamaz avait déjà annoncé en mai dernier sa volonté de trouver un partenaire chinois. L'idée ? Produire une version locale de certains véhicules de l'Empire du Milieu, en reprenant toute leur plateforme technique. C'est le groupe JAC (Jianghuai Automobile Co) qui a été approché par les Russes pour cela, un constructeur commercialisant aussi bien des berlines que des SUV avec des versions thermiques et 100% électriques.
Pour l'instant, le partenariat n'a pas été officialisé mais si elle veut réellement produire des voitures modernes thermiques et électriques, la nouvelle entreprise russe n'aura pas d'autre choix que de racheter la technologie de constructeurs étrangers. Dans ce cas précis, les malheurs de Renault devraient faire le bonheur d'un constructeur chinois. Et maintenant que Nissan a annoncé son départ de Russie pour les mêmes raisons que Renault, on imagine qu'il pourrait y avoir un accord du même genre pour son usine de Saint-Petersbourg.
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