Eric Palante, pilote de rallye, un Belge au moral d'acier
Il est hélas impossible de vous raconter l'histoire de chaque pilote du Dakar, on pourrait en faire des livres entiers.
Les gros médias parlent toujours des top pilotes, ce sont souvent les histoires des autres qui sont passionnantes.
Mercredi, étant au Havre, j'ai pu m'intéresser à quelques uns, trop peu à mon goût, la barrière de la langue n'aide pas, ces pilotes privés qui ont écrit la légende du Dakar.
Un colosse d'un mètre 90 arrive devant moi et j'engage la conversation. Eric Palante, ce Belge de 48 ans fait parti lui aussi du décor du rallye.
Premier problème pour lui mercredi, ASO lui a enlevé son N° 122 et donné le 86. Il n'est pas le seul à avoir eu des problèmes de numéro !
D'un optimiste hors du commun, comme la plupart des participants, il m'explique rapidement son parcours, avec l'accent Belge, un bonheur, une fois !
Son premier Dakar lui réussi plutôt bien puisqu'il va au bout en 2003.
Les années d'après vont êtres plus douloureuses.
Eric est un pur, il trouve que cette course est devenue beaucoup trop « électronique ».
En 2005, sa première journée est un enfer et il manque d'abandonner. A bout de force tous les jours, de galères en galères, la course a raison du Belge le 11ème jour, proche de l'arrivée, une gamelle et un tibia-péroné cassé.
De retour en 2006, une mauvaise chute à 130 km/h sur une piste roulante, les médecins inquiets pensent à un problème aux cervicales.
Rapatrié en Belgique, on s'aperçoit qu'il n'a rien.
En 2007, le quatrième jour est le dernier, une nouvelle mauvaise chute, deux vertèbres fracturées.
Arrivé au CHU de Liège, Eric y reste 10 jours, fête son anniversaire à l'hôpital avec infirmières et amis, puis rentre chez lui.
Quelques longues semaines allongé sur le dos, n'entament pas le moral en acier du Belge.
Le 4 janvier 2008, Eric est à Lisbonne quand la nouvelle tombe, Dakar annulé. Le pilote est très triste, il pense à tous ces villages Africains qui comptaient sur le rallye pour les retombées économiques qu'engendre le passage du Dakar.
Il fera comme beaucoup la Transorientale cette même année.
Pour le premier Dakar sud-américain en janvier dernier, il fini 86ème.
Mercredi, j'ai pu discuter avec Eric, l'homme est d'un calme olympien, d'une gentillesse grande comme lui, il repart avec sa 450 CRF-X.
Il m'explique qu'il a remplacé les soupapes en titane par des aciers. Il a fait rebobiner l'allumage avec du fil plus gros pour alimenter le phare xénon.
Malgré les 26 000 kms de son 450 Honda, il a juste changé piston et chaîne de distribution, il garde le moteur et son embrayage d'origine.
Je suis très surpris, ces moteurs modernes n'ont pas la réputation d'une grande fiabilité, n'étant pas d'origine fait pour l'endurance, mais la performance.
Il part cette année sans assistance avec sa malle et ses roues.
Je lui ai souhaité bon vent pour cette nouvelle édition et surtout de rejoindre Bueno-Aires.
Good luck, Eric.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération