Essai du Kawasaki ZX 6R 2005
J'ai rendez-vous à la concession Kawasaki de Grenoble un lundi après midi ensoleillé. Je rentre dans le magasin et le 6 R me saute aux yeux. Il est splendide. Une ligne rageuse, le pot sous la selle est superbement implanté, rien à redire sur le design.
Nous remplissons les papiers, le chèque de caution puis le vendeur démarre la moto. Très aiguë comme sonorité en origine on verra bien en faisant monter l'aiguille dans le haut du compte tours.
Petites explications du concessionnaire au niveau du bridage : il se ressent à 7000 tours. En gros, le coup de pied sera un peu présent mais grandement moins fort qu'en version full.
Il m'explique aussi que le freinage est une tuerie : l'équipement est meilleur que sur le 10 R puisqu'un maître cylindre radial fait son apparition sur la 636. Il va falloir faire attention.
La pression monte, En attendant que l'huile chauffe, je monte sur la bête. Le bloc compteur est joli mais le compte tours reste peu lisible. Le système analogique ne permet pas de voir gravir l'aiguille à toute vitesse : dommage.
La bulle ne monte pas très haut, la protection ne devrait pas être optimale, on verra en dynamique. Je cherche les bracelets : Il faut des grands bras pour les attraper. Je suis littéralement couché sur le réservoir et je dois sacrément relever la tête pour voir la route. La position est vraiment radicale. La moto continue de chauffer doucement. Je me décide à engager la première pour faire un tour de parking et doser le freinage : la moindre pression sur le levier fait stopper net la moto. Ne reste plus qu'à tester ça en conditions routières.
Cette fois c'est parti pour 1 heure d'essai : direction le circ... la montée de Saint-Nizier. Tout doucement sur la poignée, faut être gentil avec la dame car elle répond du tac au tac. Petite ligne droite en ville, je balance la moto de gauche à droite, elle tourne toute seule tellement elle est légère. J'ai déjà la banane sous le casque tellement c'est bon et j'ai fait 500 m.
J'arrive dans la fameuse montée,je dose l'accélérateur très facilement, aucun à coups, la moto réagit aussitôt à la moindre sollicitation. Le 4 cylindres est bien entendu très souple. Il reprend tranquillement dès les plus bas régimes mais manque grandement de gouache. Il faudra rouler plus haut dans les tours pour avoir des reprises raisonnables (aux alentours de 6000 tours)
Je profite des premières courbes pour faire chauffer tranquillement les pneumatiques. Le 6R est comme téléguidé. A peine, je regarde la sortie du virage que la moto penche toute seule. Une fois sur la trajectoire, elle n'en bouge plus d'un centimètre.
L'enchaînement de virages se termine par une épingle à droite. Je me rate dans l'entrée en arrivant un peu vite. Je n'ose toucher le freins avant tellement c'est puissant. Pas grave, un coup de frein arrière et il n'y paraîtra plus. Et là, c'est le drame, pas de frein arrière. Il est inexistant. Un peu plus d'angle et le virage est négocié.
J'attaque une nouvelle série de courbes serrées qui s'enfilent telles des perles sur un collier. La moto est impressionnante de facilité. Elle se balance de droite à gauche puis à nouveau à droite en un rien de temps. Les pneus et moteur sont chauds, je vais pouvoir tirer un peu plus sur le moteur et sur les freins.
Petite ligne droite, qu'a-t-elle dans le ventre cette 636 ? Je tourne la poignée et ça pousse à n'en plus finir. Je prends une fessée à 8000 tours et vois le shift light (une seule led) s'allumer à 13000 tours. Il en reste encore 2000 avant l'entré dans la zone rouge. Et je n'ai que la version bridée entre les jambes. La version full doit être encore plus jouissive.
Une épingle à gauche pointe son nez, j'attrape les freins. Wouahou, quelle puissance. La moto plonge un peu sur l'avant. L'attaque et le dosage sont géniaux. Dès que l'on tire sur le levier, les plaquettes mordent les disques. Le dosage est précis mais je suis sur le sec. Le freinage de cette machine doit être assez délicat sur le mouillé. Il faudra prévoir un petit réglage de la fourche pour éviter de trop plonger.
J'arrive déjà à Saint-Nizier et prends la direction de Lans-en-Vercors pour rentrer par Sassenage. Cette deuxième partie d'essai se fait en descente. La position très en avant se fait tout de suite ressentir surtout sur les freinages.
Un bout présentant des courbes à plus grands rayons permet de se rendre compte de la rigidité du cadre. Aucune réaction ne parasite une fois sur l'angle. La moto est scotchée à la trajectoire.
Je termine l'essai par un bout d'autoroute. La bulle n'offre aucune protection à moins de se coucher sur le réservoir. La tête bouge dans tous les sens, c'est très désagréable.
Il est maintenant temps de rendre la moto au concessionnaire. C'est vraiment une moto qui pousse au crime en permanence. Le fait de devoir rouler assez haut dans les tours incite à rouler vite tout le temps.
Conclusion :
C'est une superbe moto, très jolie et d'une facilité terrible.
Châssis : Très bon, ça ne bouge pas d'un poil, la position est terriblement sur l'avant. Vive le mal de dos et de poignets. Les suspensions sont très bonnes, un poil mou de l'avant mais un réglage aurait dissout le problème. On ne saute pas trop sur les mauvaises routes.
Frein : Du bonheur pour l'avant : puissance énorme et un feeling au top. Il faudra quand même faire attention dans des conditions d'adhérence plus précaires. L'arrière quant à lui est inexistant.
Moteur : Bien que bridé à 100 Ch, c'est démoniaque, ça pousse à n'en plus finir et le coup de pied au derrière à 8000 tours est dantesque. Moteur très creux en dessous de 5000 tours. Et un bruit de casserole qui casse vite les oreilles.
Autres : La protection offerte par la bulle est nulle. Je prends tout le vent dans les épaules et la tête bouge pas mal à haute vitesse. C'est désagréable.
Un immense merci à la concession Kawasaki de Grenoble pour cet essai.
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