Essai Yamaha T-Max 500 ABS : Maxi-Scoot Toujours !
Le phénomène des maxi-scooters n'a cessé de prendre de l'ampleur au cours de ces dernières années. De plus en plus nombreux sur nos routes, pilotés par des motards de tous les ages, en ville comme sur les longues nationales, l'invasion des gros scooters est un fait. Que l'on profite du permis auto pour s'offrir un scooter 125 et gagner de précieuses minutes sur le trajet jusqu'au travail, c'est une chose. Mais lorsqu'on a fait la démarche de passer le permis moto gros cube pour finir sur un scooter, là j'avoue que quelque chose m'échappait. Pour mieux comprendre les motivations de tous ces motards qui ont troqué leur sportive ou leur roadster contre un gros scoot, il fallait se mettre dans leur peau !
Pour s'essayer au "maxi-scoot", il fallait choisir "la" référence. Pour ça, notre dévolu a été jeté sur le pionnier d'entre-eux, à savoir le T-Max 500, sorti en 2001 et qui stagne au top des ventes de la catégorie depuis. Nous voilà donc à la concession Yamaha MG3 de la Valentine, qui ce jour-là marquait son désaccord avec la ville de Marseille en boycottant le salon de la moto, ce qui n'est pas pour nous déplaire puisqu'ils nous ont accueilli très chaleureusement. Tellement gentils qu'ils nous ont proposé d'essayer le T-Max mais aussi le petit frère, à savoir le X-Max 125. Le temps de leur faire une beauté et de signer quelques papiers, et les deux scooters nous attendaient sur le parvis.
Je n'ai pas trop eu à me battre pour avoir le gros scoot, Nico a déjà le sourire d'une oreille à l'autre à l'idée de faire le zouave et d'avaler du virolo avec le 125. Le T-Max a fière allure. Rien à voir avec les petites cylindrées, il en impose et on lui sentirait presque un petit air hautain, comme s'il savait que c'était lui le roi. Il présente ensemble moins mastoc que son concurrent direct, le Suzuki Burgman 650. Une jolie peinture métallisée l'habille et renouvelle un peu son look que Yamaha n'a pas vraiment changé depuis sa première sortie.
Les phares ovoïdes lui donnent une bouille sympathique, suivie de lignes agréables autour de la large selle. Une silhouette typique du modèle qui nous permet de le reconnaître d'un simple coup d'œil lorsqu'on le voit de face, de profil comme de derrière. Sans agressivité, le T-Max joue plutôt la carte de la polyvalence et de la sérénité. Un compromis qui a su séduire beaucoup de motard. On ne va pas changer une équipe qui gagne.
Un nouveau coloris a fait son apparition en 2006, appelé le Black Max, pour convaincre les plus sportifs de la clientèle. Basé sur une robe noire mate avec des éléments rouges comme des pièces de la selle, les logos Yamaha et T-Max et les étriers de freins, ainsi que des bords de jante polis, on lui trouve tout de suite un petit côté racing très sympa.
En ce qui nous concerne, nous avons droit à un joli gris métallisé, plus sage et plus passe-partout. Côté technique, le T-Max bénéficie de l'injection électronique depuis 2004, une jante arrière de 15 pouces, une fourche de 41 mm. Un double disque est présent à l'avant et notre modèle dispose de l'ABS.
Il est équipé d'un anti-démarrage électronique, accessoire fort utile vu la cible privilégiée que représente ce genre d'engin aux yeux des voleurs. Des petits espaces de rangement sont disponibles, en plus de l'espace disponible sous la selle. Le côté pratique que représente le scooter par rapport à la moto est indéniable, il faut le reconnaître.
Le poste de pilotage est très accueillant, un subtil mélange de tableau de bord auto et moto. On y retrouve à gauche le tachymètre analogique, et à droite le compte tour, pour optimiser le passage des rapports alors qu'il n'y a pas de vitesse (sic). Au centre, un écran digital assez complet incluant la montre, le kilométrage total et deux trips partiels, une jauge à essence et le kilométrage parcouru sur la réserve.
Mon premier souci était de pouvoir caser mes longues quilles dans l'emplacement prévu à cet effet. Première surprise donc de voir que tout se passe correctement, ce scooter n'a pas l'air d'être prévu pour les petits gabarits, à moins de prévoir les semelles compensées et autres techniques de talon-pointe au feu rouge.
Installé au poste de commande, ça fait... bizarre. Eh oui, je ne fais pas partie de ceux qui ont eu des BW's et autres Boosters à la période de l'âge ingrat. Mes parents consciencieux préféraient que j'aille m'amuser en deux roues sur des terrains en plein cœur de la nature, et sûrement pas au milieu de la dangereuse circulation routière. Je ne suis pas habitué à cette position de conduite. On a l'impression d'être resté dans son canapé de salon, le séant parfaitement installé sur le siège confortable. Les bras sont dans une position sans contrainte, les jambes allongées comme sur un transat... Une position pour "cruiser" en toute quiétude. Autant vous dire que mes a priori sont intacts !
Contact et démarrage, on est parti. Oula, c'est vrai que l'on a un variateur, donc pas d'embrayage. La poignée gauche sert à actionner le frein arrière. Voilà encore quelque chose auquel il va falloir s'habituer. Allez, on sort de la concession pour aller rejoindre l'autoroute. Là par contre, quelque chose vous frappe immédiatement, c'est la maniabilité. Le centre de gravité étant très bas, les 205 kg de la machine passent totalement inaperçus et le gros scoot fait preuve d'une agilité impressionnante. Effectivement, on dirait qu'il y a un bon potentiel de fun là-dessous.
Sur la voie d'entrée d'autoroute, j'arrive au cul d'un ZX-6R flambant. Avec mon attirail de pistard sur le gros scooter, j'ai bien envie de le faire marrer. Je visse la poignée pour suivre le rythme, passant entre les voitures, jusqu'à ce que je me souvienne que les 15 cv du X-Max de Nico doivent le pénaliser dans cet exercice. Je me rabats sur la voie de droite histoire d'attendre un peu, et je le vois débouler poignée dans l'angle, groupé et planqué derrière la bulle, accrochant tant bien que mal un joli 120 km/h, ah si j'avais eu un polaroïd !
On sort de l'autoroute et on regagne la départementale sinueuse vers La Ciotat. L'accélération du T-Max est progressive sur le départ, mais une fois les tours pris, on sent le bicylindre à l'aise et offrant de bonnes sensations. Les 44 chevaux permettent d'atteindre une vitesse de croisière bien adaptée aux balades dominicales, mais si le pilote en décide autrement, ils pourront aussi donner assez de répondant pour attaquer et donner du fil à retordre aux poursuivants. En ce qui me concerne, c'est plutôt de la balade, puisque Nico me suit sans mal avec son 125. La loose !
La position de conduite me déboussole, le freinage aussi. Le frein avant est beaucoup moins puissant que sur une moto traditionnelle. Forcément, il serait moins maîtrisable vu que le poids de l'ensemble n'est pas basculé sur l'avant. Mais attention, ça freine quand même. L'ABS est là pour rassurer le pilote, qui peut donc pincer l'étrier à outrance sans se demander s'il va goûter au bitume ou pas. C'est certainement, une fois de plus, une question d'habitude. Il ne faut pas hésiter à actionner les deux leviers de frein pour avoir un freinage coulé et efficace.
Ah, enfin une côte, je vais pouvoir prendre de l'avance. C'est quand même une honte d'en arriver là ! Le T-Max avale la route sans sourciller, on sent que la santé du twin n'est pas en reste. Nico a de nouveau adapté la position de la carpe derrière son pare-brise, j'en ai presque un sentiment de culpabilité. Je commence à comprendre un peu mieux comment fonctionne cet engin. C'est vrai que la position est confortable et que quand on sait s'en servir, ça doit commencer à vraiment devenir marrant... mais je n'en suis pas encore là. Je m'amuse à enrouler les virages sans stress, à jouer sur la prise d'angle et les reprises du moulin. C'est très prenant.
Un ciel bleu éclatant, une route sinueuse, et ce T-Max qui enroule tranquillement les virages. En effet, dans ce contexte là, je comprends tout à fait que l'on ait échangé les clés d'une sportive qui fait mal au dos et aux poignets, d'un roadster qui nous envoie du vent en pleine face, contre celles de ce gros scooter agile, véloce et confortable. Ceci a du réconcilier madame avec le deux-roues, qui se laissera guider, bien assise à l'arrière, avec une poignée passager large et rassurante. Par contre, elle devra garder son casque à la main car le coffre du T-Max ne peut en loger qu'un seul, dommage.
Par contre, concernant le mode arsouille, la petite heure d'essai ne m'a pas permis d'y goûter. Cependant, je comprends qu'avec un peu d'habitude, on puisse tirer partie de cette agilité et ces reprises pour se procurer de bonnes sueurs, couchés dans les virages et essorant la poignée en sortie. Le châssis est très sain, il doit encaisser sans aucun problème un rythme élevé, et le freinage ABS est là pour parfaire tous les excès d'optimisme. Alors oui, je le reconnais, mes a priori sur les gros scooters n'étaient pas fondés. Ils représentent un excellent compromis pour les motardes et les motards qui souhaitent gagner en confort sans pour autant perdre les sensations. De plus, le moteur du T-Max est en fait un trois cylindres dont un ne sert pas, et une rumeur de plus en plus présente laisse entendre que Yamaha sortirait prochainement une version 3 cylindres 750 cm3. Déjà qu'avec cette version, des pilotes font des temps plus que correct au Moto-Tour, alors que va-t-il rester aux motards lors de la sortie de ce futur T-Max ?
Merci beaucoup à l'équipe de MG3 pour nous avoir permis de réaliser cet essai :
Concessionnaire Yamaha MG3
Camp Major Ouest
Chemin Départemental 2
13400 Aubagne
04 42 18 76 40
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