États-Unis : Nissan et Honda attendent la charge de Trump
La General Motors et Toyota menacés, Ford en pleine retraite du Mexique, ce n’est rien de dire que l’élection de Donal Trump à la tête des États-Unis va peser sur l’ambiance entre les États-Unis et ses voisins frontaliers. Quant à l’industrie automobile, la voilà prise au piège.
Le futur Président des États-Unis en a fait son cheval de bataille durant la campagne électorale et il semble aujourd’hui en faire sa prochaine première mesure dès qu’il sera investi dans ses fonctions le 20 janvier prochain. Les constructeurs automobiles qui vendent des voitures chez l’Oncle Sam devront les produire chez lui avec des ouvriers américains. Sinon, gare aux sanctions douanières.
L’affaire est sérieuse puisque la General Motors et Toyota ont été clairement menacés alors que Ford a déjà obtempéré en renonçant à un lourd investissement industriel au Mexique. Logiquement, Honda et Nissan devraient subir les foudres de Trump.
Pourtant, ces constructeurs ne font rien d’illégal. Ils profitent des dispositions de l'Alena, un accord signé en 1994 qui institue une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. Il permet, sous certaines conditions, d'exporter vers les États-Unis et sans droits de douane des marchandises produites au Mexique.
Pour le président élu, il s’agit de produire à bas coûts de l'autre côté de la frontière, ce qui pénalise l'emploi aux États-Unis. General Motors et Ford sont donc priés de rentrer au bercail alors que Toyota est appelé à choisir entre le Mexique et les États-Unis. Une situation qu’observent aussi Honda et Nissan.
Honda a deux usines au Mexique, l'une à Celaya, l'autre à Guadalajara, dont sortent chaque année 260 000 voitures et 100 000 motos. Avec Toyota il a aussi une usine au Canada. La plupart des véhicules produits au Mexique et au Canada sont exportés aux États-Unis, le premier marché des fabricants japonais. De son côté, au cours de son exercice fiscal qui s'est achevé en mars, Nissan a produit 800 000 véhicules dans ses trois usines mexicaines, dont près de la moitié a été vendue aux États-Unis.
Sur cette tension, le président-directeur-général de Honda, Takahiro Hachigo a déclaré : "nous produisons des voitures au Mexique pour des marchés incluant l'Amérique du Nord et l'Europe et nous n'avons pas de plan dans l'immédiat pour changer cela". À suivre donc…
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération