Fin des voitures thermiques ? Même pas peur, répondent les équipementiers
Leur syndicat a fait ses comptes. D'ici 2030, les affaires des équipementiers, du moins celles qui concernent les pièces de rechange, seront plutôt satisfaisantes. Et même dans le cas d'une hypothèse ou dans 8 ans, 40 % des voitures vendues seraient électriques, ils pourraient bien engranger 14 milliards de chiffres d'affaires d'ici-là et même bien au-delà.
En toute logique, le couperet de 2035, et l'obligation du tout électrique qui devrait s'appliquer à partir de cette date, devrait faire frissonner la profession. Les adhérents de la FIEV (Fédération des Industries des Équipements pour Véhicules) qui réunit la plupart des grands sous-traitants de l'automobile et, à ce titre, fabrique les pièces de rechange de nos voitures le savent bien : les autos électriques sont mécaniquement plus simples, et donc plus fiables que les thermiques. Ce qui risque de leur poser un gros problème financier.
Les voitures vieillissent et tombent plus souvent en panne
Or, selon une étude que la Fédération a réalisée à l'occasion du salon Equip'auto qui les réunira tous au mois d'octobre prochain, en parallèle du Mondial de l'automobile, il n'en est rien. Du moins le plongeon attendu n'est-il vraiment pas pour tout de suite. Le syndicat a fait ses petits calculs en partant d'un constat d'aujourd'hui. Les 38,3 millions de voitures en circulation en France sont désormais âgées de 10,8 ans en moyenne. Une aubaine pour les fabricants de pièces, puisque les vieilles autos en réclament plus que les voitures récentes.
Et dans l'avenir ? Les équipementiers envisagent le scénario du pire pour eux, à savoir une évolution des ventes de voitures électriques de 25 % chaque année au cours de cette décennie, avec un pic de 40 % de VE vendus en 2029. Sauf que même avec des tels chiffres de réussite pour le 100 % électrique, la FIEV estime que le parc auto hexagonal sera toujours thermique à 86,6 % à cette date. De quoi fournir pas mal de pièces mécaniques, et de réaliser un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros au cours des 8 années à venir. Pas mal pour un secteur en perdition.
Mais le syndicat se projette plus avant dans le temps. En notant au passage que les hybrides rechargeables vieilliront et rouleront toujours à l'horizon 2035. Elles seront "équipées de systèmes complexes qui nécessiteront un entretien particulier" et réclameront des pièces de rechange spécifiques.Traduisons les termes de l'étude : les PHEV vieillissants coûteront plus cher à l'entretien qu'un simple carrosse atmosphérique.
En parallèle, la FIEV note l'arrivée dans ces premières années électriques d'autres systèmes, électroniques et informatiques ceux-là, liés à la connectivité et à l'autonomie des autos du futur qui, elles aussi, auront besoin de pièces et de réparation. Pour Claude Cham, président du syndicat et aussi à la tête du salon Equip'auto, "les résultats de cette étude apportent réassurance et confiance pour l'avenir de la filière". En clair, les futures autos continueront de tomber en panne.
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