La version GT ?
Commercialisée par Yamaha Motor France à partir de fin 1998 jusqu’en 1999,
la Yamaha XJ 900S Diversion « GT » est dotée d’un carénage adaptable complet, car
l’importateur projetait à l’époque de proposer cette moto à la Police Nationale, qui en
testa différents exemplaires, sans la retenir.
Par la suite, si Yamaha Motor France abandonna cette série spéciale, mais continua de la
commercialiser dans son réseau.
Différents accessoires permettent de transformer cette moto discrète, en grande
routière. Parmi ceux-ci, le bas de carénage et la bulle haute se montrent particulièrement pertinents puisqu’ils renforcent notablement l’agrément de la moto sur les longs parcours.
Le haut du buste et les jambes bénéficient ainsi d’une protection honnête pour tailler la
route sans fatigue et sans bruit d'air.
Le comportement de la moto, pour sa part, reste fidèle à ses habitudes. Sa prise au vent
supérieure, due à sa grande bulle, génère des pompages à haute vitesse, notamment à
l’avant, mais qui s'effacent grâce à l'ajout d'une rehausse.
Deux anti-brouillard en bas de carénage et deux grands vide-poches la différencient de ses sœurs, ainsi qu'un guidon plus large.
Je l'ai achetée pour la promenade en duo, sur les routes à faible trafic routier, aux vitesses légales et seulement quand il fait beau.
J'ai 46 ans de permis moto et mon épouse et moi avons décidé de nous en servir pour découvrir la campagne.
Elle affiche 67000 km et son amortisseur arrière est toujours en bon état, même en duo, rien à dire, le confort de roulage est garanti, ce qui est un minimum pour une routière.
Ça démarre toujours du premier coup.
Quatre carburateurs, quatre bougies, une boîte à cinq rapports, une quatre pattes quoi.
La consommation, à 80 km/h tourne autour de 5 L/100, sans jamais ouvrir à fond, afin de conserver l'affection de ma passagère qui est tout de même retenue par un gros top case à dosseret… Elle boit du sp95 ou du sp98 sans se plaindre. 24 Litres le plein, on peut rouler longtemps.
Alors à cette allure-là, la tenue de route ne peut pas être prise en défaut, ni son freinage non plus. Aucune peur, elle se rattrape aussi très bien en virage quand on est un poil trop optimiste.
Comme dit plus haut, une rehausse de bulle a supprimé les turbulences et les pompages, ainsi que les remous sur nos casques, nous sommes complètement à l'abri.
Rien n'est trop compliqué en ce qui concerne son entretien, rien n'est cher non plus.
Attention, elle est trop vieille pour avoir connu l'ABS, ce qui demande de bien réfléchir à ce qu'on fait quand on freine fort. Passer d'une moto moderne à cette vieille dame demande d'en être averti.
Son poids de 285 kg (G1 sur la carte grise) est à respecter à l'arrêt, mais dès qu'elle roule à 25 km/h tout est oublié : elle est agréable comme tout. Sa selle mérite d'être changée pour une selle confort chez un sellier, pour avoir les pieds bien à plat au sol aux feux, un petit renflement qui fasse butée et une rehausse pour le passager qui aura autre chose à regarder que l'arrière de votre casque en étant un peu plus en hauteur.
Ses commandes aussi sont très douces ; j'ai lu que son nom "Diversion" lui avait été donné pour qu'elle soit un vrai plaisir à rouler, qu'elle fasse diversion dans l'esprit de son pilote, qu'elle l'aide à s'évader. Je trouve qu'elle porte bien son patronyme.
J'ai du mal à la béquiller sur la centrale, je me suis fait une cale de bois de 8 cm d'épaisseur que je place devant la roue arrière pour l'y faire monter et alléger l'effort.
Ses deux rétroviseurs sont bien placés et ne vibrent pas, le tableau de bord, c'est celui d'une voiture, il y a même l'heure et la jauge à carburant. Ah ben non, il n'y a pas de cendrier !
Coupure moteur si on oublie la béquille latérale.
La boîte ? Du classique, on cherche souvent la 6ᵉ tant son moteur est généreux.
Bien que tranquille, ce n'est pas pour autant un veau, dès 5000 tours, elle devient plus rageuse, ce qui permet de pouvoir se sortir d'une mauvaise situation à l'occasion. Poignée des gaz à rotation quart de tour, donc on ne se casse pas le poignet à l'accélération.
Bon et puis, le son du moteur, on en parle ? De la bonne grosse quatre pattes qui vous ronronne sa musique dès sa mise en marche... bien qu'elle possède toujours ses pots d'origine, même pas piqués après 24 ans d'existence. On en parle de ce plaisir-là ?
On a aussi l'avantage, avec ce genre de moto (beaucoup fabriquée) de trouver facilement sur Le Bon Coin beaucoup de pièces de rechange.
Sa notice fournie par le constructeur est très bien faite et permet d'effectuer toutes les opérations d'entretien courant.
Sous la selle, Yamaha a prévu le rangement d'un grand antivol en U, ce genre de gros truc dont on ne sait jamais que faire et qui trouve ici son logement naturel.
J'ai passé toutes les prises électriques cachées sous le carénage et ses deux commodo, à la bombe contact (celle des électroniciens) qui refait briller les métaux fatigués et qui rétablit la continuité électrique du faisceau. Je n'ai aucun faux contact, (ce qui est courant sur une japonaise).
Un très gros top-case qui contient deux casques modulables a été ma seule modification.
Pas chère à trouver sur le net, ne la choisissez pas pour autre chose que ce qu'elle est.
Si vous comprenez sa philosophie, elle sera une amie fidèle et fiable.