Gordon Murray T.50s Niki Lauda : 735 ch pour 852 kg et 3,61 millions d'euros
663 ch vous paraissent un peu faiblards pour déplacer les 980 kg de la GMA T.50 ? Qu'à cela ne tienne, le sorcier britannique vient de présenter la T.50s Niki Lauda, un monstre taillé pour la piste à la fois plus puissante et plus légère.
C'est en janvier 2022 qu'auront lieu les premières livraisons de la T.50, dont 100 exemplaires à 2,36 millions de livres (2,75 millions d'euros) sont prévus, les deux tiers étant déjà vendus, mais Gordon Murray, patron de Gordon Murray Automotive (ou GMA pour les intimes) et père, entre autres et excusez du peu, de la McLaren F1 et de la Brabham BT46B au célèbre système à effet Venturi, pense déjà à la suite. Et cette suite s'appelle T.50s Niki Lauda, une évolution dédiée à la piste de la voiture de route reprenant le nom du pilote autrichien qui avait mené à la victoire la F1 citée ci-dessus au Grand Prix de Suède de 1978. La voiture a de plus été dévoilée le jour de l'anniversaire du triple champion du monde. 25 unités seront produites dès la dernière T.50 assemblée au prix de 3,1 millions de livres (3,61 millions d'euros).
Les évolutions aérodynamiques de la T.50s lui permettent d'annoncer jusqu'à 1 500 kg d'appui.
L'expérience de Gordon Murray
concentrée dans une voiture
Si la ligne de la T.50s semble proche de celle de la T.50, Gordon Murray annonce pourtant qu'une aucune pièce de carrosserie n'est partagée entre les deux. Même la structure monocoque est différente. Les changements les plus évidents sont cette spectaculaire épine dorsale et ce colossal aileron fixe. Technologie chère au britannique après son expérience en F1, le ventilateur arrière, dont le travail sera d'extraire rapidement l'air se trouvant sous la voiture à la façon d'un aspirateur, est conservé mais trône au-dessus d'un diffuseur plus grand. Le spoiler avant gagne du volume et reçoit de plus le renfort de canards à ses extrémités. Le résultat global de ce travail aérodynamique ? 1 500 kg d'appui. Au cours du développement, ce chiffre a même atteint 1 900 kg mais il a été réduit pour s'adapter au profil de la clientèle qui devrait être plus proche du pilote amateur que du professionnel accompli.
Le système à effet Venturi de la T.50s, une des technologies préférées de Gordon Murray depuis plus de 40 ans.
N'ayant plus à satisfaire des normes d'homologation pour lui permettre de rouler sur routes ouvertes, la T.50s a pu se permettre un régime drastique, notamment à base de panneaux de carrosserie exclusivement en fibre de carbone et de vitrages plus fins, faisant baisser la masse de l'ensemble de 980 à seulement 852 kg. À bord, l'un des deux sièges passagers entourant celui du conducteur, configuration pourtant favorite de Gordon Murray, laisse sa place à un extincteur, ce qui donne le ton à un habitacle à l'ambiance plus monacale que dans la version de route, avec un volant rectangulaire en carbone plus simple et une instrumentation unique.
L'habitacle abandonne le confort pour l'efficacité et le gain de poids.
Une puissance maximum
atteinte à 11 500 tr/min !
Passons maintenant au joyau mécanique qu'est le V12 3,9 atmosphérique développé avec Cosworth et installé en position centrale arrière. Avec des culasses revues avec de nouveaux arbres à came, un taux de compression de 15:1 et une ligne d'échappement libérée de ses catalyseurs et de la majorité de ses silencieux, la puissance et le couple passe de 663 ch et 467 Nm à 711 ch et 485 Nm obtenus aux mêmes régimes stratosphériques de respectivement 11 500 et 9 000 tr/min. Mais ça n'est pas tout puisque l'admission avec entrée d'air dans le toit permet même d'atteindre jusqu'à 735 ch et que l'abandon de la distribution variable permet de gratter 16 kg supplémentaires, le moteur ne pesant plus désormais que 162 kg. Au final, le rapport poids/puissance de la T.50s Niki Laura est de 1,16 kg/ch, ce qui est comparable à celui des LMP1 non hybrides.
La boîte de vitesses manuelle de la T.50 a été remplacée par un modèle automatisé à six rapports commandés par palettes et développé spécifiquement par Xtrac pour la T.50s. La vitesse maximum devrait se situer entre 320 et 340 km/h mais un modèle tirant plus court sera aussi disponible, avec des accélérations améliorées et une pointe à 275 km/h.
Sous cet angle, la T.50s ressemble beaucoup à son aînée, la McLaren F1 GTR.
La configuration des suspensions à double triangulation en aluminium forgé à l'avant comme à l'arrière est conservée mais la T.50s a droit à des amortisseurs, une barre antiroulis et une crémaillère de direction spécifiques. La garde au sol a été aussi réduite de 87 mm à l'avant et de 116 mm à l'arrière.
Comme pour la T.50, les clients de la T.50s Niki Lauda pourront personnaliser leur voiture avec la couleur de leur choix et se verront proposer des cours de pilotage avec un professionnel pour leur permettre une prise en main plus facile. Tous les modèles seront uniques et chacun sera baptisé du nom d'une victoire de Murray en , un livre commémoratif sur la course en question étant livré avec le véhicule. Le premier s'appellera Kyalami 1974 et les suivants suivront ensuite l'ordre chronologique.
Un championnant
monotype prévu
La T.50s a été développée avec le sport mécanique comme objectif et l'objectif est de créer un championnat monotype, Murray travaillant de plus parallèlement avec Stefan Ratel pour la faire participer à une journée circuit dédiée aux GT1 qui aurait lieu en marge des courses du GT World Challenge Europe.
Laissons maintenant le mot de la fin à Gordon Murray : « La T.50s Niki Lauda permettra une connexion viscérale entre le conducteur, la voiture et la piste. Imaginez-vous tourner sur votre circuit favori, assis au centre avec le V12 libéré hurlant juste derrière vous, l'expérience sera extraordinaire. »
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