Hausse du CO2 : plus un problème de taille et poids que de carburant ?
L'objectif des 95 g/km de CO2 pour 2020 s'éloigne pour les constructeurs automobiles qui ont vu leur taux moyen augmenter en 2018, sous l'effet de la baisse du diesel. Pour l'agence européenne de l'environnement, plus que le basculement vers l'essence, c'est surtout la prolifération des voitures lourdes et toujours plus grandes qui font exploser la note.
Nous arrivons dans une année charnière pour l'industrie automobile qui se retrouve face à un gros problème : l'énorme chute des ventes de voitures diesels, et l'augmentation du taux moyen de CO2 des flottes au pire moment. En effet, il faudra que l'industrie auto respecte les 95 g/km de moyenne d'ici 2020, sans quoi de lourdes amendes pourraient tomber. Et malheureusement, selon les derniers chiffres de l'agence européenne de protection de l'environnement, en 2018, le taux moyen de CO2 a augmenté, pour passer à 120,4 g/km. En clair, il manque plus de 25 g/km aux constructeurs.
Pour l'EEA (european environment agency), la raison est toute simple : la baisse du diesel pour l'essence, mais aussi et surtout la prolifération des véhicules lourds et toujours plus gros. Si, sur le papier, l'EEA note que l'écart moyen entre les véhicules diesels et essence (toute catégorie confondue) n'est que de 1,5 g/km, la donne est bien différente lorsqu'on regarde uniquement les SUV, où l'écart diesel/essence... est de 13 g/km ! En clair, un moteur essence dans une petite citadine légère n'est pas un problème et un diesel n'a pas de grand intérêt en matière de réduction CO2, mais sous le capot d'un SUV/Crossover, c'est une tout autre histoire. Et puisqu'ils représentent désormais plus de 30 % des ventes en Europe, ceci explique la hausse des émissions moyennes de CO2 en Europe en 2018.
C'est donc en partie ce qui explique que la plupart font des annonces à tour de bras pour sortir des voitures électriques et hybrides rechargeables le plus vite possible. Sauf que ça ne sera probablement pas suffisant pour bon nombre de constructeurs en retard : avoir tout un tas de voitures à batteries au catalogue, c'est bien, mais les vendre en masse, c'est mieux, et ce n'est pas encore gagné.
En effet, entre la difficulté d'approvisionnement en batterie, les contraintes liées à l'électrique et les prix toujours élevés (par rapport au budget moyen d'un acheteur, qui est de 26 000 € en France pour une voiture neuve), il n'est pas sûr que la sauce prenne dès 2020. C'est pourtant ce qu'il faudra pour éviter les amendes...
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