Honda et Nissan, la nouvelle Alliance ?
Les deux constructeurs japonais ont décidé de s'allier pour partager une future plateforme électrique. Les prémices d'une nouvelle super-Alliance ou plutôt une uniformisation à venir de l'automobile si Renault, Volkswagen, Nissan et Honda partagent tous une même mécanique ?
Et si Carlos Tavares avait raison? Il y a quelques semaines, le boss de Stellantis évoquait de grandes manœuvres à venir dans l’industrie automobile. On a immédiatement songé à son propre groupe et à d’éventuelles fusions avec d’autres entités à ce moment-là.
Sauf que, pour le moment, les rapprochements sont pour les autres. En commençant par Renault et Volkswagen, qui pourraient faire front commun dans les petites électriques, et en continuant par le mariage entre Nissan et Honda annoncé ce vendredi.
De quoi sera constitué la dote d’un mariage sans échange capitalistique pour l'instant ? D’une volonté de part et d’autre de bâtir en commun des plateformes complètes, allant des batteries aux logiciels en passant par les moteurs. Bref, toute la mécanique qui constitue une auto électrique.
Une bonne nouvelle pour les deux constructeurs
L’annonce a été reçue 5/5 par les marchés boursiers et le cours de Nissan a fait un rebond de 3,19 %, pour un plus faiblard 1,74 % pour Honda. Ce qui reste une jolie performance dans un marché globalement en baisse de 0,26 %.
Le bon accueil que les traders ont fait à cette annonce est évidemment lié à une année un peu morose pour les deux marques, puisque Honda, malgré un joli succès aux États-Unis, souffre en Chine, de la même manière que son nouveau partenaire Nissan.
Reste que cet accord, dont on sait encore peu de choses, pose quelques questions. Car il concernerait les petites autos, notamment les kei-cars japonaises, mais pas que, et pas seulement pour le marché japonais. Car l’Europe est elle aussi dans l’attente de petites électriques, même si elles sont un peu plus grandes que les puces nipponnes.
Les citadines, notamment du segment A, avaient déjà du mal à être rentabilisées du temps du thermique, mais aujourd’hui, à l’ère de l’électrique, ce sont les autos du segment B, les citadines polyvalentes, qui sont concernées. Elles aussi ont du mal à dégager du cash lorsqu’elles sont fabriquées en solo, d’où ces alliances qui fleurissent.
Car un autre accord industriel existe déjà et il est lié, lui aussi, à ce type de modèle. Il concerne là encore Nissan qui s’allie à Renault pour l’usage de la plateforme AmpR Small que l’on retrouve sur la R5 e-tech lancée dans quelques mois, et sur la future Nissan Micra dévoilée l’an prochain. Cet accord est réalisé sous l’égide d’Ampère, l’entité de Renault dans laquelle le Japonais a pris une participation.
Vers une future auto franco-germanico-japonaise ?
Le losange est-il vexé par l’accord japono-japonais dévoilé ce vendredi ? Pas le moins du monde, du moins pas officiellement. Renault assure être au parfum de la manœuvre et des tractations entre Honda et Nissan depuis le début. Ce qui paraît logique, étant donné que le Français dispose de 15% des parts du Japonais et participe aux décisions prises par le conseil d’administration ou il siège.
Renault, via Ampère, pourrait même tirer ses marrons du feu et rechercher un accord tripartite. Les analystes financiers misent sur un tel scénario, ou Renault, Nissan et Honda se partageraient une même plateforme, au bénéfice de chacun. Volkswagen pourrait-il lui aussi entrer dans la danse ? Lui qui cherche à rentabiliser sa future ID1 en 2027 s'est rapproché de Renault pour y parvenir ? Si un tel accord géant est signé un jour, on risque d’assister à une uniformisation des autos les plus vendues sur le vieux continent comme jamais auparavant.
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