Industrie : des Français plus compétitifs font fermer des Allemands
Ce n'est pas la fin. Ce n'est même pas le commencement de la fin, mais, c'est peut-être la fin du commencement disait l’autre à une période plus troublée. Une vue d’esprit qui pourrait bien être appliquée à cet événement dans un monde industriel et commercial dominé par une constante : la victoire de l’Allemagne sur la France. Sauf que là, les tricolores ont dominé leurs voisins d’outre-Rhin au point qu’ils ont été contraints de fermer une usine sous la pression de la concurrence française.
Cela s’est passé près de Mulhouse et le Bade-Wurtemberg n’en revient toujours pas. En 2008, une usine avait été construite à Neuenbourg sous l’enseigne Johnson Controls. La raison ? Un contrat signé avec le groupe automobile français PSA pour fabriquer des sièges automobiles. À l’époque, le constructeur compatriote arguait vouloir diversifier ses fournisseurs tout en reconnaissant être las des 35 heures comme curseur du temps de travail hebdomadaire. Par ailleurs, des mouvements sociaux à répétition avaient fini par faire pencher la balance vers l’Allemagne.
Nous voilà en 2016. A priori, la conjoncture et l’ambiance comme la réglementation n’ont pas changé en France. Vraiment ? Sur le site industriel Sielest à Pulversheim près de Mulhouse, un accord de compétitivité de 2014 avec gel temporaire des salaires tandis que du côté de Siedoubs à Montbéliard dans le Doubs, on a travaillé sur la qualité.
Des efforts communs au sein de ces deux entités du groupe Faurecia qui ont convaincu PSA à revenir sur le sol natal. L’effet en Allemagne a été immédiat : le 31 décembre, l'usine de sièges automobiles de Johnson Controls basée à Neuenburg fermera. Elle emploie 320 salariés et on n’oubliera pas que, parmi eux, il y a des Français, partis se faire reclasser de l’autre côté de la frontière lors de la crise de 2008.
Côté allemand, on l’a mauvaise. On dit que cette décision de PSA est avant tout politique. En période électorale, il faut faire baisser le chômage en France et il y a l’entrée de l’État au capital de PSA, par ailleurs actionnaire de référence de Faurecia. « Je n’identifie pas de raison économique valable », a soutenu M. Bittner, représentant du syndicat IG Metall du site.
Ses collègues Français ne sont pas d’accord. Fabien Pernot, secrétaire (CFDT) du comité d’entreprise de Sielest explique que l’accord de compétitivité a ramené le site à un coût égal voire inférieur à celui de Neuenbourg. Il a fait gagner en productivité.
En outre, Sielest n’a plus connu de grève depuis sept ans, a relevé M. Pernot. Il convient aussi de signaler que 450 contrats à durée indéterminée sont recensés à Sielest et à Siedoubs, ce qui est loin des plus de 1 000 permanents qu’ils employaient en cumul avant l’arrivée de Johnson Controls. Mais bon, impossible n’est pas Français.
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