Insolite : motards, roulez avec votre bouclier !
C’est un différentiel qui n’a de cesse de poser question : les deux-roues totalisent 21 % de la mortalité routière alors que les motards ne représentent qu’1,5 % du trafic. 669 motards ont été tués en France en 2017. Auxquels il faut ajouter 117 pilotes de cyclomoteurs. Notre vulnérabilité dans la circulation quotidienne est un fait. Les équipements de sécurité sont là pour faire au mieux et limiter la casse. Certains vont même plus loin dans la réflexion. Comme un certain Philippe Girardi.
C’est dans les colonnes du Régional l’Echo que l’on découvre Philippe Girardi. Ce dernier a décidé de lancer un équipement qui vise à réduire la gravité des accidents pour les utilisateurs de deux-roues. Et pas n’importe lequel. Un bouclier… Carrément ! « Notre démarche consiste à aller à la rencontre d’entreprises dont des employés se rendent au travail à deux-roues. C’est une responsabilité sociale pour les entreprises. Elles ne peuvent pas ne pas se sentir concernées par la sécurité routière de leurs salariés », argumente Philippe Girardi, fondateur de l’association Sirems.
Cet ingénieur dans le milieu de l’automobile a lancé un équipement en s’appuyant sur des études sur les conséquences des accidents à moto. Il s’agit du concept Torga, un bouclier relié au châssis. « Les essais de choc à 50 km/h, prouvent que l’impact frontal, comme celui sur le côté d’une voiture, est mortel. Encore plus avec les modèles de véhicules plus haut, type Suv. La tête du motard tape sur la partie supérieure, au niveau du pavillon, là où la carrosserie est renforcée », détaille le spécialiste.
Avec l’équipement, qu’il compte proposer aux constructeurs de moto, le pilote ne serait plus projeté. Il lui reste à convaincre. Une partie qu’il sait compliquée… « Il y a d’abord les débutants qui deviennent souvent des motards sportifs, qui ont soif d’adrénaline et que je peinerai à convaincre d’adhérer à mon idée. Il y a aussi les motards du week-end, plutôt « on the road again », qui se baladent sans prendre de risques. Je vise surtout ceux qui utilisent un deux-roues de petite cylindrée, sans besoin d’un permis pour se déplacer plus facilement, mais qui ne sont pas formés aux risques de la circulation avec ce type d’engin. C’est eux que l’association peut tenter de convaincre. Il y a ensuite les professionnels à deux-roues : taxi moto, livreurs, coursiers, forces de l’ordre, que mon concept peut intéresser », espère Philippe Girardi.
Son projet est piloté par son association qui a pour but de rassembler des adhérents et des fonds pour développer l’invention, dont le brevet est déposé. « J’ai rencontré deux constructeurs qui sont prêts à m’aider ». A suivre donc...
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