Interview: Jean-Luc Borgetto, l'autodidacte aux mains d'argent
Jean-Luc Borgetto a, depuis qu'il a pris sa retraite, fabriqué cinq machines exceptionnelles. La dernière, une six cylindres, n'est pas sans rappeler la fameuse Honda Six du célèbre Mike Hailwood. Rencontre avec cet autodidacte passionné.
Caradisiac Moto. Bonjour Jean-Luc. On commence par une petite présentation?
Jean-Luc Borgetto. Bonjour. Je m'appelle Jean-Luc Borgetto. Avant, je travaillais dans le secteur du tourisme. Une fois à la retraite, j'ai un ami qui m'a donné un moteur de Honda CB 250 RR en provenance du Japon puisque cette moto a été commercialisée uniquement dans ce pays. À partir de là, j'ai créé ma première moto.
Je suis passionné de mécanique depuis tout jeune. J'ai eu des cyclos, puis des motos, notamment des anglaises. Je me suis découvert un talent caché. J'ai construit mon premier châssis et mon premier carénage en aluminium. Je n'avais jamais fait ce genre de chose et je me suis mis à frapper l'alu. J'ai donc construit ma première moto avec ce quatre cylindres standard. Puis on m'a procuré un quatre cylindres provenant d'une Yamaha R6 de 2000. J'ai donc construit une moto trois cylindres se rapprochant de l'esprit des fameuses MV3 avec les mêmes spécifications techniques comme, par exemple, le calage à 120°pour avoir le même son.
La maladie étant bien rentrée dans le corps, j'ai continué avec une machine à cinq cylindres à nouveau sur la base d'un CB 250 RR. J'ai créé toute la partie cycle et fabriqué tout l'ensemble selle, réservoir et carénage tout en alu frappé au marteau car je n'ai pas de roue anglaise et je n'en veux pas. De là, j'ai fait un petit trois cylindres qui tourne à 18 000 trs/mn. À part le 500cc trois cylindres qui, lui, tourne autour de 15 000/16 000 trs/mn, toutes les autres tournent à 18 000 trs/mn. Pour terminer, j'ai fait la six cylindres et la boucle était bouclée.
C M. Justement, cette six cylindres, ça représente combien d'heures de travail?
J L B. Autour de 1 100 heures. Tout est fait maison, à part les vilebrequins que je fais usiner par un professionnel, et les arbres à cames. Pour ces derniers, je fais l'ébauche et c'est un professionnel qui me taille les cames et qui me fait les traitements. Pour le reste, c'est moi qui soude les châssis, l'alu etc... Les peintures, je les fais à l'extérieur car je n'ai pas de cabine.
C M.Et à la base, vous avez quelle formation?
J L B. À la base,je n'ai pas de formation du tout car j'ai quitté l'école très jeune et j'ai travaillé dans l'entreprise familiale dans le secteur du tourisme.
C M. Au total, vous avez fabriqué combien de motos?
J L B. Donc j'ai construit cinq machines entièrement à part la quatre cylindres qui a un moteur d'emprunt.
C M. Des projets pour l'avenir?
J L B. Déjà, il faut les entretenir car ce sont des protos et pour les faire tourner, il faut démonter de temps en temps pour voir si tout va bien. Et puis, il y a toujours quelques petites améliorations à apporter. Et il y a aussi la famille, donc il faut aussi garder un peu de temps pour eux.
C M. Et si on souhaite vous contacter pour des expositions, des démonstrations ou autres?
J L B. Maintenant, c'est un peu plus difficile parce qu'il faut faire beaucoup de kilomètres et ça a un certain coût. Mais j'essaye d'être disponible car ma passion, c'est à 50% la construction et le pilotage de mes motos et 50% de rencontres et de partages avec des gens passionnés. Et quand on me demande de démarrer une moto, je suis toujours partant à 200%.
C M. Quelque chose à rajouter?
J L B. Oui. Il faut entretenir notre passion et garder cet esprit des années 60/70, cet esprit de liberté, parce que le motard est un rebelle et qu'il faut entretenir ce mal.
C M. Merci Jean-Luc.
J L B. Merci à toi.
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