Interview : Louis Rossi doit trouver un budget pour revenir en GP en 2010
Louis Rossi, un de nos espoirs tricolores de la vitesse, a fait une saison en GP 125 en 2008 une peu compliquée.
Parti en Espagne en championnat CEV, Louis forme une équipe en un temps record, avec une 125 KTM pour 2009.
Dès la 1ère course à Albacete, Louis fini 2ème devant des pilotes beaucoup mieux équipés que lui. Au vu de ce résultat, tout espoir d'un podium final est permis, mais les évènements et le manque de budget changeront la donne.
Ses résultats ne passent pas inaperçus, il est contacté dès la fin de l'été par des Teams pour 2010 mais les budgets restent le problème majeur.
Louis, il y a un an, tu cherchais à continuer en GP 125, mais faute de guidon, tu te diriges vers l'Espagne.
Après la fin de saison 2008, on a tout fait pour rester dans le circuit du championnat du monde. On a eu des propositions avec des Teams en 250, en 125, mais nous ne sommes pas parvenus à réunir le budget qui était conséquent.
Malgré ma fin de saison difficile, il y avait pourtant des Teams qui croyaient en moi. On s'est donc rapproché de Laurent Pradon qui était chef mécanicien et qui fait du développement sur les moteurs, avec qui j'avais roulé en championnat de France pour obtenir une 2ème place.
On est donc parti à monter un projet ensemble avec des KTM, et les KTM, personne pouvait en avoir, c'était plutôt sympa.
Nous avons pris avec nous Frédéric Terrier qui est entraîneur pour une saison 2009 en championnat d'Espagne, l'anti-chambre des GP.
Tu mets en place AX'CLR, ton Team 2009.
On a tout créé en fait, on a formé une équipe avec les deux déjà nommés et Eric Raynaud, le mécanicien.
Ensuite, ma mère m'a apporté beaucoup de soutient avec les communiqués de presse et ma copine m'a beaucoup aidé, elle était là sur toutes les courses.
Première course à Albacete et premier podium pour toi, 2ème , impressionnant.
On a été très surpris, on avait des ambitions dans ce championnat mais de là à faire un podium d'entrée de jeu et en plus une deuxième place. C'était incroyable avec l'hiver que l'on venait de passer, on avait eu la moto très tard, c'était une des premières fois que je roulais dessus, les conditions de piste étaient séchantes, c'était délicat de ne pas faire d'erreur.
En suite, ça va plus mal à Jerez.
Là, il y a un pilote qui tombe devant moi, je sors dans le bac pour l'éviter et je repars dernier et la moto marche mal toute la course. Après, on essaie de sauver les meubles.
Valence arrive et là tu es de nouveau sur le podium, çà redonne espoir.
Valence a été une course particulière, on n'a fait que casser, casser, que des problèmes, on était complètement perdu lors des essais.
On a tout changé le samedi soir, ce qui ne se fait jamais.
Dans la nuit du vendredi soir, ma mère a du faire 600 kms pour aller chercher un cylindre à Madrid.
On a eu le cylindre juste à temps pour le mettre dans la moto et juste à temps pour partir.
Et on fait une troisième place sachant qu'on avait cassé le vilebrequin, on a remis un vieux, toute l'équipe se mordait les doigts pendant toute la course avec ce vilebrequin qui avait déjà trop roulé.
L'épreuve suivante, tu te fais percuter au premier tour, terminé pour le week-end et 25 points pour Moncayo. Avec cela, les espoirs de titre s'envolent.
Moi, j'ai pas pensé au titre, je ne regardais pas le classement, je pensais course par course, moi j'étais là pour faire des coups d'éclats et donner le meilleur de moi-même et pas pour assurer par rapport à une position. On s'était malgré tout donné de finir dans les dix.
En Catalogne, ça continue, c'est ton pot qui te lâche.
Oui, la série continue. Je prend un bon départ et je me retrouve dans un groupe qui va de la 8ème à le 5ème place, j'ai pris la tête de ce groupe et je commençais à m'échapper pour aller rejoindre le 4ème et le pot a cassé. On ne sait pas pourquoi, trop de vibrations, une faiblesse, un choc. Le groupe que j'avais passé me reprend et dans les lignes droites, je me faisais passer. Je termine 8ème.
Jerez 2, c'est la bougie qui casse.
On a eu que des problèmes, que des problèmes, aux essais, çà n'arrêtait pas mais c'est quelque chose qui peut encore arriver.
La dernière, c'est Valence 2 et ça va pas bien non plus.
A Valence, se sont des problèmes plus sur le châssis, et une petite erreur sur le réglage du moteur.
La moto n'avançait pas et j'avais du mal à tourner, c'était difficile.
En course un pilote chute devant moi, j'ai failli me prendre les pneus et je repars dernier, loin derrière. La moto n'allait pas du tout, on avait cassé des pignons de boite la veille, j'avais pas les bons rapports avec du vent de face, la moto ne repartait pas.
Tu finis 5ème malgré tous ces ennuis, comment se présente 2010 ?
On est en discussion avec de très bons Teams comme ISPA, Matteoni et CBC Corse.
Mais là dessus, il faut du budget et on se sent un peu seul. Il faut que l'on soit aidé, le message, il est clair, net et précis, on peut passer à coté de quelque chose, parce que, il nous manque 20-30 000 euros.
J'ai envie d'avancer, nous entrons dans l'hiver, on se bat dans tous les sens, mais à la fin, c'est difficile.
J'ai bien compris que c'est un véritable appel de ta part et j'espère que tu vas être entendu et que tout va se finaliser rapidement pour toi. Merci Louis de m'avoir accordé un peu de ton temps.
site de Louis Rossi : Louisrossi.com
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération