L'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi se relance dans l'urgence
Au ralenti depuis trop longtemps, l'Alliance a défini de nouvelles règles pour se relancer au plus vite. Chaque grande marque prendra la main sur une région clé et sur le développement d'une nouvelle technologie, qu'elle partagera.
Renault, Nissan et Mitsubishi ont défini un nouveau cadre pour leur Alliance, afin de "renforcer davantage son modèle économique et consolider sa structure de gouvernance". Une nouvelle fois, les trois membres ont rappelé que leur association est "essentielle à la croissance stratégique et à l'amélioration de la compétitivité de chacune d’entre elles".
Ils espèrent ainsi tordre définitivement le cou aux rumeurs de divorce, encore récemment entendues, des bruits de couloir évoquant il y a quelques jours la volonté de Nissan de couper les ponts avec Renault. À l’issue d'une réunion du conseil opérationnel de l’Alliance (des rencontres régulières mises en place après l'éclatement de l'affaire Ghosn), Jean-Dominique Senard, président de Renault, a fait savoir que le partenariat demeure solide… mais que les composantes de l'Alliance partagent un sentiment d'urgence. Les querelles ont fait perdre beaucoup de temps, alors que la concurrence ne s'est pas arrêtée.
En octobre dernier, Jean-Dominique Senard n'avait pas hésité à dire qu'il avait trouvé l'Alliance en beaucoup plus mauvais état qu'il l'avait imaginée, lors de son arrivée à la tête du Losange début 2019. Il faut dire que le partenariat tournait déjà au ralenti avant la chute de Ghosn, les Japonais étant de plus en plus méfiants face à un projet de grande fusion.
Les trois membres remettent les choses à plat, afin de simplifier les stratégies et permettre aux sociétés de profiter des atouts des autres. Il a notamment été décidé que chaque entreprise sera référente dans une zone où elle est déjà forte : l'Europe pour Renault, la Chine pour Nissan et l'Asie du Sud-Est pour Mitsubishi.
Côté ingénierie, l'Alliance met fin aux doublons. Si Nissan et Renault travaillent enfin ensemble sur l'électrique, ils ont chacun développé une hybridation ! Désormais, c'est clair avec un schéma dit "leader/follower" : une entreprise prendra la tête de l'Alliance pour le développement de chaque technologie clé, qui sera ensuite répartie entre les partenaires de l'Alliance. Cela concernera les plates-formes, les moteurs ou encore les équipements. Renault devrait aussi prendre le dessus pour les utilitaires, avec la confirmation de la fabrication en France d'un utilitaire Mitsubishi sur la base du Trafic pour le marché de l'Océanie.
Les trois marques ont donné rendez-vous en mai pour la présentation de leur nouveau plan stratégique qui prendra en compte ces nouvelles méthodes.
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