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L’État développe pour les taxis une plateforme électronique

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André Lecondé

Les taxis continueront à dire après ça que l’État ne fait rien pour eux et ce sera une grande injustice. Mis à mal par une concurrence débridée dont la nature a inventé le nouveau concept dit d’ubérisation, les taxis vont se voir accorder des méthodes de travail qui ont été sanctionnées pour des concurrents qui révisent de fond en comble le métier du transport à la personne. Mieux, ces processus combattus par l’État vont être financés par lui pour les taxis. Ainsi en est-il de la technique de la maraude électronique.

L’État développe pour les taxis une plateforme électronique

Cette technique permet au citoyen lambda d’utiliser son smartphone pour héler via une application un chauffeur qui assurera son transport. Une possibilité que les sociétés de véhicule de transport avec chauffeurs (VTC) ont largement contribué à faire connaître. Une activité tout ce qu’il y a de privé et, a priori, loin d’une mission de service public. Une opportunité, enfin, très contestée par des taxis dont la plupart ont raté cette révolution technologique, si bien que l’État, pour freiner la concurrence, a légiféré pour la contrecarrer.

Certes, mais dans le même temps, il a aussi débloqué des fonds publics et mis des fonctionnaires dessus pour mettre au point une application. Celle-ci s’appelle « le.taxi » et elle a été mise en service mardi à Montpellier, après trois mois de test. Un essai transformé puisque plusieurs centaines de courses ont été réalisées via cette plateforme et plus des trois quarts des quelque 200 chauffeurs locaux s'y sont déjà enregistrés. Un bilan qui enthousiasme les représentants des ministères des Transports et de l'Intérieur dont on découvre cette nouvelle mission.

Après Montpellier, "le.taxi" sera mis en service au fil des semaines dans les villes où un nombre suffisant de chauffeurs se sera inscrit. À ce jour, moins de 2 000 se sont enregistrés au niveau national, sur un total d'environ 60 000. Lyon, Marseille, Lille et Rennes sont parmi les premières agglomérations visées, les concepteurs de la plateforme espérant un lancement à Paris mi-avril. Un sacré geste pour les taxis et de quoi se poser des questions pour les enseignes privées dont le développement de ce type d’application mobile est leur raison d’être.

Il en existe déjà plusieurs en téléchargement pour iPhone ou Android. Mais aucune ne jouit de l’argent public pour exister. Développée depuis mars 2015 par l'administration publique, la plateforme "le.taxi" a quant à elle coûté 250 000 euros, auxquels s'ajouteront 500 000 euros par an de frais d'exploitation, ces montants incluant les salaires de quatre fonctionnaires affectés à ce projet. Pour le coup, c’est l’État qui ubérise.  

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