La Chine assouplit à nouveau les règles d'accès à son marché automobile

Le marché chinois est pris d'assaut par les constructeurs étrangers. Ils représentent un peu plus de la moitié des immatriculations. La marque la plus vendue dans l'Empire du Milieu est d'ailleurs Volkswagen. Pourtant, le parcours jusqu'à la Chine semblait jusqu'à présent semé d'embûches, avec deux règles importantes : un droit de douane de 25 % sur les véhicules importés et une obligation de fonder une coentreprise avec une marque locale pour produire sur place.

Mais au début du printemps, le président chinois Xi Jinping a confirmé sa volonté d'assouplir les règles pour avoir un marché automobile plus ouvert, avec notamment l'objectif de favoriser la production de voitures hybrides et électriques. Du pain béni pour les marques européennes et américaines, qui voyaient déjà la Chine comme un Eldorado. Plus de 25 millions de voitures y ont été écoulées en 2017 ! L'Empire du Milieu fait déjà partie des marchés les plus importants pour de nombreux constructeurs. C'était par exemple le deuxième de Citroën au 1er trimestre 2018, et même le premier pour Audi.

Le mois dernier, la Chine annonçait une première mesure importante pour les coentreprises. Jusqu'à présent, les constructeurs étrangers ne peuvent en détenir plus de 50 %. Ce plafonnement va être supprimé par étapes. La nouvelle règle va d'abord s'appliquer pour les véhicules hybrides et électriques. Puis ce sera au tour des véhicules commerciaux en 2020 et de l'ensemble des véhicules de tourisme en 2022.

Aujourd'hui, on apprend que ce sont les droits de douane qui vont être abaissés. Comme vient de l'annoncer le ministère des Finances, ils vont reculer de 25 à 15 % à partir du 1er juillet 2018. Avec cette mesure, le prix des voitures fabriquées en dehors du sol chinois va donc baisser. Cela concernera également les pièces détachées.

Selon Bloomberg, 1,2 million de voitures ont été importées en Chine en 2017, soit une faible part des ventes totales. Preuve que les constructeurs sont pénalisés par le droit de douane, notamment les généralistes, et qu'ils doivent fabriquer sur place pour réussir. Illustration avec Renault, qui reste un petit acteur du marché chinois avec un peu plus de 70 000 ventes en 2017. Mais c'était moins de 25 000 en 2015 et la hausse fait suite à l'ouverture d'une première usine en coentreprise avec Dongfeng début 2016.

L'abaissement des droits de douane va surtout profiter aux firmes premiums qui importent des modèles de moins grande diffusion. Bloomberg indique que les premiers importateurs sont BMW et Mercedes, avec plus de 180 000 autos chacun en 2017. Dans une moindre mesure, les spécialistes de l'ultra luxe seront aussi heureux, même si pour eux, la clientèle n'est plus à quelques milliers d'euros de taxes près !

L'un des grands gagnants sera Tesla, qui ne produit pas encore en Chine. 10 points en moins sur la taxe d'importation, cela représente un beau coup de pouce pour la firme d'Elon Musk. Si on le souligne, c'est parce que ces assouplissements font suite à un armistice dans la guerre commerciale que se livraient les États-Unis et la Chine. Donald Trump pointait régulièrement du doigt ce droit de douane pour critiquer la politique commerciale protectionniste de la Chine.