La croissance du marché français portée par les entreprises, loueurs et véhicules de démonstration
Que serait le marché automobile européen sans les entreprises et ventes tactiques ? Probablement pas grand-chose, puisque les chiffres de l'année 2017 pour la France montrent que la croissance a été en partie portée par ces catégories, qui restent des ventes "malsaines" pour les constructeurs, préférant les particuliers. Et à ce jeu, c'est Suzuki qui s'en sort le mieux.
Le marché automobile français a donc connu un très bon cru en 2017 avec une hausse des ventes de 4,7 %. Bingo, se disent les constructeurs ? Pas forcément tous. L'étude des chiffres de ventes dites par "canal" montre que la tendance est à un marché de plus en plus tourné vers les professionnels et, pire, vers les ventes tactiques.
L'an dernier, 48 % des ventes totales automobiles ont été faites aux particuliers. Un chiffre qui est finalement remonté dans la seconde partie d'année après le 46 % du mois de mai, mais qui reste toujours inférieur aux années précédentes où la part des particuliers dépassait les 50 %. Cela peut s'expliquer par de nombreuses raisons : hausse du tarif moyen du véhicule neuf en France (25 878 € en 2017), malus toujours plus conséquent, et surtout hésitation du public vis à vis de la voiture à choisir, compte tenu des décisions gouvernementales pour réduire le nombre de diesels et, plus généralement, de voitures à moteur thermique. 2017 n'est cependant pas totalement décevante puisque le segment particuliers a tout de même progressé, profitant de la bonne dynamique du marché automobile français et européen.
Tous les paramètres cités plus haut font en tout cas que les ventes sont de plus en plus tournées vers un autre monde, qui n'est pas toujours sain pour les constructeurs. Si les loueurs longue durée restent un juteux marché pour certains, notamment dans le premium, c'est aussi un secteur porteur pour les généralistes. Globalement, ce segment est en hausse de plus de 7 % en 2017 et représente tout de même 22,1 % des ventes. En France, le roi se nomme Peugeot (pour les loueurs longue durée) et Renault (pour les flottes d'entreprises).
La mauvaise nouvelle vient de la forte hausse des ventes dites "tactiques", comme les véhicules de démonstration. C'est tout simplement l'une des catégories qui progresse le plus en 2017 avec plus de 13 points de gagnés et 16 % de parts de marché. Et les disparités sont nombreuses : certaines marques obtiennent d'excellents résultats en limitant fortement ces ventes, comme Suzuki (le japonais vend à plus de 75 % aux particuliers !), Seat ou encore Alfa Romeo (nous vous en parlions plus tôt dans l'année), qui ont su conserver un socle important de clients particuliers. D'autres font moins bien, comme Opel, Fiat ou encore Mazda et Honda, les deux nippons affichant une part non négligeable de véhicules de démonstration dans leurs ventes, à plus de 25 %...
Rappelons que ces ventes sont néfastes pour les constructeurs puisqu'elles font clairement chuter les rentabilités du réseau de distribution. Ces véhicules de démonstration sont ensuite revendus dans le marché de l'occasion, mais entre temps, la marque a perdu une grande partie de la marge qui aurait été récupérée à la vente sur commande.
Chiffres AAAData/Journalauto
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