La fin du Trophée Andros, une institution française
Cet hiver se tiendra la toute dernière édition du Trophée Andros. Les organisateurs citent l'augmentation de la température dans les circuits de glace utilisés par le championnat comme principale raison à cet arrêt historique d'une compétition lancée en 1990.
Rassembler les meilleurs pilotes français aux heures d’hiver pour les voir en glisse au volant de surpuissantes petites autos à quatre roues motrices dans les plus célèbres stations de sports d’hiver du pays. Voilà le concept de base du Trophée Andros, lancé en 1990 après le rapprochement du pilote Max Mamers et du patron de la société Andros. Le premier voulait trouver un moyen d’occuper le monde du sport automobile en dehors des saisons de course (généralement organisée du début du printemps jusqu’à la fin de l’automne), le second cherchait un peu d’exposition médiatique pour son entreprise alors pas autant connue qu’aujourd’hui.
De là est né le Trophée Andros, sorte de championnat de rallye-cross sur glace qui s’est tenu depuis tous les hivers avec des manches dans de très nombreuses stations de ski disposant d’un circuit (mais aussi sur le stade de France lors des grandes années). Pilotes de rallye, spécialistes des circuits et même champions du monde de Formule 1, tous les professionnels du pilotage se sont rués sur ce championnat vraiment très beau à suivre avec ses courses spectaculaires et souvent disputées. Les machines utilisées, d’abord des voitures de rallye comme la Peugeot 205 T16 puis des autos spécialement conçues pour l’épreuve avec des châssis de type « silhouette », contribuaient aussi au spectacle.
Mais voilà, le Trophée Andros va s’arrêter. Max Mamers vient d’annoncer que l’édition 2023/2024, dont la première manche se tiendra le 9 décembre prochain à Val Thorens, sera la dernière. Les spectateurs et les médias se seraient-ils lassés du championnat qui fait désormais courir des voitures électriques à quatre roues motrices de 340 chevaux ? Pas du tout d’après l’organisateur, qui cite plutôt le changement climatique comme principale raison : « La décision d’arrêter, elle a été prise il y a cinq ans. Les hivers se raccourcissent, les pistes constituées uniquement d’eau fondent certaines nuits parce qu’il ne fait plus assez froid. L’avenir climatique à moyen terme ne permet plus d’avoir un Trophée sous cette forme », explique-t-il aux journalistes de La Montagne.
Yvan Muller restera le pilote le plus titré de la discipline
Fort de dix titres de champion dans la catégorie la plus élevée décrochés entre 1996 et 2006, Yvan Muller restera le pilote le plus titré de l’histoire du trophée Andros devant Jean-Philippe Dayraut (6) et Jean-Baptiste Dubourg (6) dans un palmarès qui compte aussi Alain Prost (2) ou Aurélien Panis (2).
Max Mamers n’exclut en revanche pas de monter un jour un autre championnat à la place du Trophée Andros, mais sous une forme différente pour s’adapter à l’évolution des conditions de glace (et sans doute aussi de la perception du sport automobile par le public). Mine de rien, c’est une petite page de l’histoire du sport automobile français qui va se tourner avec sa disparition même si le grand public ne s’y intéressait pas beaucoup…
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