La Renault Mégane E-Tech à l’épreuve pendant une semaine : à une poignée de kilowatt-heures près
Elle ne s’est pas hissée en tête du classement des ventes de voitures électriques. Pourtant, cette Renault Mégane E-Tech possède des arguments convaincants et a récemment vu ses tarifs à la baisse. Peut-être lui manque-t-il un petit quelque chose…
Note
des propriétaires
Toute énergie confondue, la Renault Mégane E-Tech ne figure pas dans le top 10 des ventes en France. Elle s’est classée à la 28e position l’année dernière (17 623 exemplaires). En revanche, il s’agit de la cinquième voiture électrique, un chiffre qui lui permet de figurer dans notre essai longue durée. Comme à notre habitude, nous avons retenu la version la plus plébiscitée par la clientèle, en l’occurrence la EV60 220 ch en finition Techno.
Carte d’identité de la Renault Mégane E-Tech essayée : EV60 220 ch Techno (22 kW) : 42 000 € bonus écologique non déduit.
- Date de commercialisation : janvier 2022
- Lieu de production : Douai (Hauts de France)
- Motorisations : moteurs synchrones de 130 et 220 ch
- Batteries : capacité de 40 et 60 kWh
- Transmissions : automatique, aux roues avant
Lundi : le parcours autoroutier
Volant ajusté, assise réglée, hauteur du siège défini, c’est avec aisance que l’on trouve sa position de conduite. Une position qui n’est pas obligatoirement haut perché, pas évident puisque c’est de plus en plus le cas. Il est ici possible de privilégier une assise assez basse, bon point pour les grands gabarits. Hormis le sentiment de confinement (ceinture de caisse haute et faible surface vitrée), on se sent rapidement à son aise. La grande dalle devant le conducteur et le grand écran d’infodivertissement n’y sont pas étrangers, tout comme les nombreux rangements.
Pour notre trajet qui comporte un peu plus de 230 km, le planificateur nous indique une recharge. Malgré une batterie pleine, la conduite uniquement sur autoroute ainsi que la température peu élevée (9°) ne lui sont pas favorables. Atteindre Caen sans arrêt serait visiblement possible, mais la prise de risque n’est aucunement nécessaire.
Les premiers kilomètres parcourus sont convaincants. Les suspensions sont douces, le moteur ne manque pas de ressources, même lors des reprises à haute vitesse et, surtout, l’insonorisation est de qualité. Les bruits d’air et de roulement sont parfaitement maîtrisés, un point plus délicat à gérer pour une voiture électrique.
Les aides à la conduite participent également au confort de conduite. L’aide au maintien dans la voie assure parfaitement son rôle. En effectuant des corrections constamment, mais de façon discrète, elle évite l’effet « ping pong », comme c’est trop souvent le cas. Quant au régulateur adaptatif, il ne devient pas hésitant à l’approche d’un poids lourd dans une courbe.
Lors de ce trajet, la recharge ne fut pas un calvaire. Cependant, la halte de 18 minutes ne nous a permis de récupérer qu’un peu plus de 15 kWh, un mauvais résultat peut être dû à l’infrastructure de recharge…
Mardi : en milieu urbain
Sur ce terrain rencontré au quotidien, ou presque, la Mégane souffle le chaud et le froid. Le premier aspect positif est bien évidemment son gabarit compact, ce qui n’est pas gagné pour une voiture électrique qui souhaite garantir un bon rayon d’action. Avec une longueur de 4,20 m, soit deux centimètres de moins qu’un Renault Captur, il n’est pas difficile de dénicher une place pour se stationner. De plus, le rayon de braquage est assez faible, même si des modèles thermiques, pourtant moins favorisés, font mieux. Enfin, la suspension gomme idéalement les différentes imperfections qu’elle peut rencontrer. Un point positif par rapport aux nombreux dos d’âne qui peuplent nos villes.
En revanche, le coup de crayon réussi de sa carrosserie pénalise fortement la vision périphérique. La vue de trois-quarts arrière est franchement mauvaise et manœuvrer peut devenir compliqué. Radars et caméra de recul sont une aide précieuse, mais le rétroviseur central qui, au choix, fait office d’écran via une caméra n’apporte rien.
La gestion du freinage, c’est-à-dire le passage entre le régénératif et la friction, est souvent peu idéale sur une voiture électrique. C’est aussi le cas pour la Mégane. Rien de rédhibitoire, mais on aurait aimé une transition plus douce afin d’éviter de la corriger soi-même. À noter qu’elle donne le choix entre trois niveaux de régénération, mais la fonction one pedal n’est pas disponible.
Mercredi : sur le réseau secondaire
C’est sur ce type de route que la Mégane prouve qu’une voiture électrique n’est pas synonyme d’ennui au volant. Évidemment, le plaisir mécanique est réduit à sa plus simple expression : l’accélération. Avec ses 220 ch, la sensation de poussée est réelle. Surtout, elle ne fond pas au-delà d’une certaine vitesse. Néanmoins, l’antidérapage ne chôme pour tenter de faire passer toute la puissance au sol.
Ensuite, Renault a particulièrement soigné le châssis et les trains roulants de sa berline. Le poids de 1 700 kg ne se fait pas sentir, d’autant que les changements de cap sont rapides et précis. Le train avant est parfaitement directionnel tandis que l’arrière suit sans sourciller. Adopter un rythme soutenu ne pose aucun souci, il faut toutefois garder en tête que la limite de grip latéral des pneumatiques est relativement vite atteinte. Et pour ne rien gâcher, la Mégane distille un véritable confort de suspension.
Jeudi : les aspects pratiques dans le détail
Vendredi : un point sur la fiabilité
Quelques propriétaires rapportent des cas de remplacement de moteur et de batterie, pris en charge dans le cadre de la garantie. Pour le reste, les dysfonctionnements sont moins graves, mais agaçants. La trappe de recharge peut ne pas s’ouvrir ou au contraire s’ouvrir de façon inopinée. Ce sont surtout les bugs électroniques qui surviennent. Ils sont multiples (mode de conduite, Bluetooth, messages d’erreur). Il suffit parfois de verrouiller puis de déverrouiller pour que cela disparaisse. Dans la plupart des cas une mise à jour ou une reprogrammation est nécessaire.
Week-end : on fait les comptes
Consommation :
Voici un sujet ô combien important lorsque l’on possède une voiture électrique. En ville et sur route, elle a consommé environ 16 kWh/100 km, un chiffre moyen qu’il convient de relativiser du fait de la température qui n’a jamais dépassé les 9°. Sur l’autoroute, la Mégane n’est pas dans son élément puisque l’appétit a oscillé entre 23,6 (par temps sec) et plus 28,7 kWh (sous la pluie). Avec le chauffage réglé à 19°, l’autonomie fond alors comme neige au soleil. Pour un novice de la voiture électrique, il faut garder à l’esprit que la façon de conduire a davantage de conséquence sur la consommation par rapport à une voiture thermique.
Tarifs :
Renault a récemment revu à la baisse ses prétentions au niveau tarifaire. Auparavant vendue à partir de 38 000 €, elle débute maintenant à 34 000 € pour culminer à 44 000 €. Via le ticket d’entrée, vous disposer de la petite batterie (40 kWh) associé au moteur de base de 130 ch. Seulement, pour bénéficier d’un rayon d’action « confortable », il est préférable de choisir la batterie de 60 kWh. En revanche, elle n’est disponible qu’avec le moteur plus puissant de 220 ch. À cela, il faut ajouter la finition techno à l’équipement complet et l’option de recharge à 22 kW et vous obtenez une facture de 42 000 € (bonus de 5 000 € non déduit). Malgré une récente baisse des prix, la Volkswagen ID.3 en finition Pro S ID (204 ch et 77 kWh) est toujours plus chère : 44 310 €. Quant à la Peugeot e-308 GT, pourtant moins puissante et moins fournie en batterie (156 ch et 54 kWh), est nettement plus onéreuse : 46 250 €. Il reste enfin l’épouvantail du segment, la MG4. Pour seulement 39 490 €, elle dispose d’un équipement complet, d’une batterie de 77 kWh et d’un moteur de 245 ch. C’est imbattable, d'autant plus que la marque a annoncé offrir 4 000 € de réduction en compensation de la perte du bonus écologique.
Quels tarifs pour une Renault Mégane E-Tech d’occasion ?
Les sites de petites annonces ne sont pas avares de Mégane. À titre d’exemple, il existe près de 270 modèles à la vente sur le site La Centrale, à l’heure à laquelle nous écrivons ces lignes. Le ticket d’entrée est de 25 000 €, les exemplaires sont peu kilométrés (20 000 km environ), mais il s’agit des versions de base (petite batterie et petit moteur). Heureusement, la déclinaison EV60 et 220 ch est très bien représentée et l’effort financier n’est pas démesuré puisqu’il faut tabler sur 28 000 €. À ce prix, vous bénéficiez de la finition Techno et d’un faible kilométrage (30 000 km).
Le bilan
Cette Renault Mégane ne manque pas de qualité. Elle est tout d’abord très plaisante à conduire grâce à une mécanique qui a la santé et un châssis particulièrement bien mis au point. Ensuite, son système multimédia est au point, réactif, et concluant au quotidien. Pour ne rien gâcher, elle se révèle confortable, bien insonorisée et suffisamment habitable par rapport à son gabarit compact. Pour cocher toutes les cases, il ne lui manque qu’une capacité un peu plus grande de sa batterie et une recharge plus rapide afin de lui offrir une réelle polyvalence lors des longs trajets.
Chiffres clés *
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Janvier 2022
* A titre d'exemple pour la version .
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