La voiture électrique, une "chance" pour le réseau électrique français ?
Faut-il vraiment s'inquiéter d'un trop grand nombre de voitures électriques branchées au réseau en même temps en France dans le futur ? Selon le directeur du campus Arts et Métiers de Lille et du master mobilité et véhicules électriques, pas nécessairement. Elle pourra même soulager le réseau en l'alimentant.
La question revient souvent : que fera-t-on quand des millions de voitures électriques ou hybrides rechargeables circuleront et auront besoin de se recharger, notamment le soir, toutes en même temps ? Le fameux "pic" de consommation, déjà très présent en hiver le soir, pourrait s'aggraver avec la voiture à batteries, mais selon le directeur du campus Arts et Métiers de Lille et du master mobilité et véhicules électriques, ce n'est pas une fatalité.
"L’efficacité énergétique, la maîtrise de la consommation et la recharge ‘intelligente’ des voitures devraient compenser en moyenne les transferts d’usages", a commenté Philippe Degobert. Et à cela s'ajoute la possibilité de programmer la recharge grâce à des applications intelligentes, de plus en plus souvent proposées par les constructeurs. Le but est, comme avec un cumulus d'eau chaude, de programmer la recharge de son auto à certaines heures (notamment dans la nuit), pour limiter l'afflux de voitures électriques branchées au réseau en même temps en pleine période de charge du réseau.
Du point de vue de la demande, RTE et EDF ne semblent pas tout à fait sur la même longueur d'onde. Le premier prédit une hausse minime due au véhicule électrique, de l'ordre de 8 % par rapport à la consommation actuelle, quand le second montre plus de retenue : "il est prudent, notamment au regard des besoins de la mobilité électrique, de prévoir aussi une légère hausse de la consommation électrique".
L'équilibre et la maîtrise de la hausse viendront surtout des utilisateurs et de leur comportement. Programmer les recharges permettra d'étaler les charges sur le réseau, et le branchement de sa voiture au réseau dans le cadre du "vehicle to grid", soulagera la tension en envoyant du courant de la batterie du véhicule vers le réseau. Ce seront probablement toutes ces solutions qui feront que la voiture électrique s'intègrera sans (trop) d'encombres dans le paysage automobile. Selon le gouvernement, les voitures à batteries représenteront près de 17 % du parc automobile français en 2028. Il y a donc matière à réfléchir et à planifier.
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