Le bonjour du Mondial - Ces petits paradoxes du salon

Pendant toute la durée du Mondial, on commence la journée avec une humeur, une tendance, une analyse des festivités…

Il y a pour commencer un paradoxe dans les présences et programmes. Des constructeurs ont ainsi décidé de ne pas venir en donnant comme raison une absence de nouveauté majeure. C'est par exemple le cas d'Opel, qui n'était déjà pas allé à Genève en mars dernier. Et dans le même temps, à Paris, on a le groupe Jaguar/Land Rover, venu avec rien d'inédit. C'est le désert total côté première mondiale. On s'étonne presque de les voir, d'autant que le spécialiste des baroudeurs a décidé d'attendre le Salon de Los Angeles fin novembre pour montrer le prochain Evoque.

Il y a aussi un paradoxe sur les dépenses. En 2017, pour justifier son absence au show de Francfort, Peugeot avait évoqué, en plus de l'absence de nouveautés, une volonté de remettre en cause le rapport coûts/retombées des salons automobiles. PSA ne pouvait évidemment pas faire l'impasse sur le Mondial, son salon, d'autant que les trois grandes marques françaises ont une actualité (DS3 Crossback, 508 et C5 Aircross). Mais on s'étonne de le voir dépenser dans de si beaux décors, alors qu'on s'attendait à le voir réduire la voilure sur cela pour économiser. Dans le genre, on remarque aussi Seat, qui n'a pas hésité à construire un bâtiment spécifique et éphémère entre deux pavillons !

Il y a ensuite un paradoxe sur la place que l'on donne au conducteur, signe sûrement d'une amorce de transition entre deux époques de l'automobile, conduire ou se laisser conduire. Le concept DS X E-Tense en fait d'ailleurs la synthèse. Mais chez BMW, on est en pleine confusion. Un slogan associé à la nouvelle Série 3 a ainsi retenu notre attention : "Ne laissez pas la technologie dicter votre conduite". Et pendant ce temps, on entendait régulièrement sur le stand une démonstration de la dernière avancée de la marque, le "BMW Personnal Assistant", une intelligence artificielle qui n'hésite pas à vous suggérer des choix de conduite en ayant appris de vous ! Un clip promotionnel rappelle aussi que la nouvelle Série 3 a des fonctions de conduite autonome.

Et bien sûr il y a le paradoxe de l'organisation de ce Salon. On se retrouve à fêter dignement l'automobile, avec une affluence de passionnés qui rêvent encore devant les nouveautés et supercars, dans une ville et plus généralement un pays où l'on ne met plus à l'honneur la conduite et le plaisir qui va avec, et où l'achat d'une belle voiture peut vite susciter la jalousie. À la Porte de Versailles, ce serait presque un choc entre deux mondes.