Le pétrolier BP compte abandonner progressivement l'or noir
Les pétroliers ont fait face à d'énormes pertes au second trimestre 2020, la faute à une chute libre du prix de l'or noir. L'anglais BP, lui, discute désormais de l'abandon progressif de ses actifs à travers le monde pour se concentrer sur le renouvelable.
Que vont devenir Total, Shell, ExxonMobil ou BP lorsqu'il n'y aura plus de pétrole, ou plutôt, lorsque son exploitation ne sera plus assez rentable ? Nous avons déjà eu un avant-goût de ce scénario sur le premier semestre avec la crise mondiale, qui a eu la peau de nombreux exploitants, notamment aux Etats-Unis : le prix du baril d'or noir était trop bas, rendant les sites d'extraction compliqués impossibles à rentabiliser.
Sur le second trimestre, les plus grandes entreprises du secteur ont perdu près de 55 milliards d'euros en cumulé. Seuls Shell et Total ont limité la casse grâce au "trading" de brut : la négoce (achat et revente sur les marchés) est une activité qui a été un soutien essentiel à la production classique, qui a vu ses revenus s'effondrer.
Mais cela n'enlève pas le problème de fond : que faire face à la baisse de la demande ? La logique voudra dans un premier temps que les sites d'extraction les plus compliqués soient délaissés par les pétroliers, pour se concentrer sur les puits restants et rentables.
Fait inédit : BP profite justement de ce contexte un peu particulier pour discuter de l'après pétrole. Le géant anglais veut produire 50 GWh d'électricité verte d'ici 2030. Vingt fois plus qu'actuellement. BP a confirmé également vouloir réduire sa production d'un million de baril par jour, soit une baisse de 40 % par rapport à 2019. L'agence de presse Reuters a par ailleurs précisé que le pétrolier pourrait se retirer d'Azerbaïdjan, d'Oman, d'Irak et des Emirats Arabes Unis.
Le risque pour BP (et les autres) de se tourner massivement vers le renouvelable est la baisse des rentabilités, qui pourraient perdre jusqu'à 5 points par rapport à l'activité pétrole. Il faudra donc qu'un jour les investisseurs acceptent l'idée que les marges à 15 % sont à oublier.
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