Les écologistes sauvent des vieilles autos de la casse
A la suite d'un vote cette nuit au Parlement, une partie des voitures récupérées dans le cadre de la prime à la conversion pourront être louées aux plus précaires.
Ah tiens, enfin une mesure de bon sens dans l’automobile! Et contre toute attente, c’est aux élus écologistes qu’on la doit. La nuit dernière, le Parlement a en effet adopté à l’unanimité une proposition de loi écolo permettant de récupérer des voitures reprises dans le cadre de la prime à la conversion et donc vouées à la casse, ceci afin qu’elles soient remises en état et louées à coût réduit aux plus précaires.
Saluant une « victoire pour le droit à la mobilité dans nos campagnes », la députée EELV de la Drôme Marie Pochon, rapporteuse du texte avait auparavant dénoncé la mise à la casse, chaque année « de milliers de véhicules, parfois peu polluants, parfois sans beaucoup de kilométrages et utilisables. » Et l’élue de rappeler que « le modèle économique des garages solidaires a été largement fragilisé par la mise en place de la prime à la conversion. » Selon elle, la possibilité de remettre ces modèles à la route représente donc « une mesure d’intérêt général. »
On ne peut que souscrire à ce point de vue à l’heure où l’électrification rebat les cartes du marché automobile et entraîne une hausse des prix, tant en neuf qu’en occasion. Cette tendance de fond rend nos chères voitures de moins en moins accessibles alors même qu’elles restent absolument indispensables au quotidien.
On relève d’ailleurs que le ministre délégué aux transports Patrice Vergriete a soutenu ce texte, soucieux d’« assurer l’accompagnement social qui est indispensable à la réussite » de la transition écologique, tout en tenant compte « des besoins et des contraintes particulières des Français les plus modestes. »
C’est ainsi que les collectivités territoriales pourront bientôt récupérer certaines voitures essence Crit’Air 3 destinées à la casse. Après une remise en état effectuée par des associations reconnues d’utilité public ou d’intérêt général, au premier rang desquelles les garages solidaires. Si l’on en croit le baromètre 2022 des mobilités du quotidien de Wimoov et la Fondation pour la nature et l’homme, près de 13,3 millions de Français se trouveraient en situation de « précarité mobilité. » Et Le Monde de rappeler, dans une récente enquête consacrée au sujet, que « près de 4,3 millions de citoyens ne disposent en outre d’aucun équipement individuel ou abonnement de transport collectif.» L’enjeu est de taille, et la mise en place d’un système pérenne de location de voitures à bas prix constitue une réelle avancée sociale, sans pour autant mettre la planète en danger. On applaudit donc plein pot!
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