Les Fous du Volant : du sport auto en prime time sur une chaîne gratuite !
Pour voir du sport auto à la télé, il faut payer. Sauf sur C8. Déjà, l’an dernier, Les Fous du Volant de la Lamera Cup avaient créé l’événement en étant diffusés en programme phare de la soirée sur une chaîne en clair. Cette année, ils récidivent avec un thème très spécial car c’est l’humoriste-pilote Arnaud Tsamere, qui tiendra la vedette de cet épisode de 70 minutes (diffusé sur C8, le 22 août à 21H10)... et les interventions remarquées d’Alain Prost lui-même ! Au-delà de ce programme, n’est-ce pas un nouveau genre de téléréalité qui est en train de naître ?
Mais ces Fous du Volant, qui sont-ils ? Héritiers du célèbre cartoon américain qui a bercé l’adolescence des plus anciens d’entre nous, ils sillonnent l’Europe à la recherche des plus beaux circuits pour s’affronter au volant de la maintenant célèbre Lamera Cup. Une formule monotype (tout le monde dispose de la même machine) qui depuis plus de dix ans s’affirme comme le phénomène des compétitions sur piste. Des courses d’endurance (jusqu’à 26 heures !), une auto ultraperformante (350 chevaux pour seulement 920 kg), des pilotes amateurs, des débutants, mais aussi des professionnels, des jeunes espoirs, anciens de la Formule 1 et vainqueurs des 24 Heures du Mans.
Parmi eux également, des stars, qui viennent grossir le peloton des 125 concurrents présents à chaque épreuve : le pilote Paul Belmondo, l’animateur Christophe Dechavanne, le philosophe Luc Ferry, le chanteur Claudio Capeo, la journaliste Margot Laffite, les handballeurs champions du monde Daniel Narcisse et Thierry Omeyer, l’influenceur Diego El Glaoui, le footballeur Franck Passi et bien d’autres. Mais il en est un qui appartient maintenant à deux catégories différentes. Si Arnaud Tsamere est un personnage majeur du monde du spectacle, peu de gens savent qu’il est devenu avec le temps et le talent, un pilote quasi-professionnel. Il nous transporte à l’occasion de ce programme tragicomique dans les coulisses de l’épreuve qu’il a disputée sur le circuit du Grand Prix de France de F1 au Castellet le mois dernier. La question que l’on se pose est, comment une chaîne grand public a-t-elle pu se laisser convaincre par une programmation aussi osée, car totalement inédite, face à ses concurrentes qui diffusent au même horaire des jeux, type Koh-Lanta, de la téléréalité, comme Top Chef, des films, tels que Les Visiteurs, Camping ou Avatar, et bien sûr les blockbusters des séries américaines ? C’est Thierry Soave, lui-même pilote et producteur des Fous du Volant, qui répond à cette question.
Interview : Thierry Soave, producteur des Fous du Volant
"Chez Caradisiac, vous le savez très bien, la dramaturgie des courses de voitures est parfaitement adaptée à des programmes de divertissement. Je pratique ce sport depuis plus de trente ans et je suis fasciné par les histoires absolument incroyables dont je suis témoin chaque week-end : il y a 10 films à écrire par course !"
Pour autant, les médias grand public n’ont jamais vraiment accroché, sauf depuis peu.
"En effet, c’est très récent. Les grands diffuseurs se sont enfin rendu compte de la magie et de la richesse scénaristique de ce monde des circuits. Il y a bien sûr la série sur la F1 de Netflix Drive to Survive, incroyable succès mondial, y compris dans des pays qui ne s’intéressaient pas ou peu à la F1 comme les Etats-Unis, mais aussi des films qui ont été d’immenses succès en salle comme Rush ou Le Mans 66, qui traitent pourtant de sujets hyper pointus. Et la prochaine superproduction dont tout le monde parle avec Brad Pitt dans le rôle principal, qui est carrément tournée durant les vrais grands prix de F1 cette année. Le point commun à toutes ces productions, est qu’elles mettent en avant les aspects humains, la compétition automobile n’étant qu’un prétexte. Drive to Survive est une série tournée sur les vraies courses, mais qui a trouvé son public dans une population de gens qui n’ont jamais regardé un grand prix de leur vie et qui sont devenus addicts à la Formule 1 du jour au lendemain."
D’accord, mais tous ces films ont aussi la particularité de parler de pilotes professionnels. La Lamera, ce sont essentiellement des amateurs ?
"Bien entendu, c’est très différent, mais le contexte reste le même, seuls les histoires et les ressorts émotionnels changent. Wilfried Mérafina, qui est l’inventeur du concept Lamera Cup a immédiatement compris le truc et a joué le jeu à fond pour que l’on mette en place ce projet. Aucune autre discipline du sport automobile, absolument aucune, pas même la F1, ne peut se prévaloir d’être diffusée en prime time et en clair. Car en télévision, il y a autant d’intérêt à s’intéresser à Lewis Hamilton qu’à s’attacher à un personnage de pilote amateur, pour peu qu’on le mette en scène. Et regardez bien Drive to Survive, les héros sont autant les pilotes stars que les seconds rôles, comme Gunther Steiner ou Christian Horner, dont personne n’avait jamais entendu parler avant."
D’une certaine façon, en installant le téléspectateur en immersion dans ce monde, il peut s’identifier à ces personnages ?
"Dans notre programme de l’an dernier, déjà sur la Lamera Cup, nous mettions en scène des gens ordinaires la semaine qui faisaient des choses extraordinaires le week-end, en se confrontant sur le circuit du Grand Prix de France de F1 à des pilotes professionnels. Et tout cela au volant d’une voiture de course effrayante de prime abord. Oui, je pense que beaucoup de téléspectateurs peuvent être curieux de cela ou même s’identifier à l’un de ces personnages qui deviennent rapidement attachants. J’oserais dire qu’il s’agit de la téléréalité qui a vraiment du sens. Et puis, les images sont hyper spectaculaires et personnellement, je trouve encore plus fort qu’il s’agisse de pilotes amateurs. Pour eux, les risques au volant sont totalement gratuits : ils ne courent ni pour l’argent, ni pour la gloire, mais ils risquent leur vie à chaque virage, juste par passion, et pour gagner une coupe de tournoi de pétanque s’ils finissent sur le podium. Ce qui, en plus est très compliqué, puisqu’il y a 35 voitures au départ, avec des pilotes qui ont un palmarès long comme le bras sur les premières lignes."
Et pourquoi Arnaud Tsamère cette année ?
"C’était tellement évident. Dans le monde des circuits, Arnaud est respecté parce qu’il s’est fait sa place à la force du travail et du talent. Il ne triche pas, il est complètement dingue de ce sport. On le voit bien dans le film d’ailleurs. Il roule tous les week-ends en karting, la semaine en simulateur, et quand il le peut, en course automobile. Pour vous donner une idée de son niveau, il est dans le top ten des 130 pilotes de Lamera Cup. Donc, pour un programme de divertissement, il n’y avait même pas besoin d’imaginer un scénario avec un humoriste déguisé en pilote : Arnaud est les deux !"
Si l’on comprend bien, le circuit automobile peut être un immense théâtre dans lequel on joue des pièces différentes ?
"C’est exactement ça. Avec un avantage pratique immense -et Netflix qui est aussi le roi du business ne s’y est pas trompé-, lorsque vous arrivez sur le lieu de tournage, contrairement à Koh Lanta ou à n’importe quelle autre émission de téléréalité, tout est déjà en place, absolument tout : le décor (le circuit), les acteurs (les pilotes), le mobilier (les camions), les studios (les stands), les maisons (les motor-homes), et même une grosse partie de l’équipe de tournage puisque les voitures sont toutes équipées de caméras ! Pour un producteur, c’est un rêve, il n’y a plus qu’à tourner. Et pour le téléspectateur, tout cela est forcément très crédible puisqu’on se contente de filmer la réalité."
Le film : Arnaud Tsamere : Le Fou du Volant
Entre séquences de course très sérieuses, dans lesquelles nous découvrons le monde si complexe du sport automobile de l’intérieur, et sketches tous plus drôles les uns que les autres, Arnaud nous accompagne dans les coulisses de ce spectacle permanent animé par lui-même et tous les acteurs qui composent ce grand cirque itinérant : pilotes, directeurs de course, mécaniciens, officiels, avec lesquels Arnaud improvise les situations les plus inattendues dans les conditions du direct.
Parmi les séquences les plus spectaculaires, on y voit Arnaud faire un énorme accident en course à plus de 200 km/h et s’en sortir miraculeusement presque indemne, mais aussi entreprendre avec ses coéquipiers une remontée d’anthologie dans la deuxième course, qui devrait les amener jusqu’au podium ; tous les faits filmés sont rigoureusement exacts et correspondent à la réalité du week-end de course tourné en live du 7 au 9 juillet 2023.
En avant-première, les moments déjà cultes des Fous du Volant n°2
Mais ce n’est pas tout, car apparaissent tout au long du programme : Jérémy Ferrari, humoriste et producteur d’Arnaud, qui le menace de détruire sa carrière s’il ne ramène un podium à la fin du week-end ; Alain Prost, coach d’Arnaud, quadruple champion du monde de Formule 1… qui termine torse nu !! Séquence totalement inouïe quand on connaît le caractère très professoral de la légende des circuits ; Julien Fébreau, commentateur des grands prix de Formule 1 sur Canal +, qui s’époumone devant l’accident d’Arnaud et se permet ensuite de lui prodiguer lui aussi quelques conseils pour la deuxième course.
Il est intéressant de noter que, si Arnaud joue parfaitement son rôle de déconneur professionnel dans la première partie du film, le masque tombe à la fin lorsqu’il entrevoit la possibilité de faire un podium et que tout semble s’écrouler à quelques minutes de la fin alors que son équipage occupe la deuxième position. Le stress est bien réel.
A la manière d’un Christophe Dechavanne, David Hallyday, Fabien Barthez ou Patrick Dempsey, Arnaud Tsamere a entrepris cette carrière parallèle de pilote de course, mais à la différence de ces illustres aînées, lui a pris le parti de nous faire rire dans le paddock, autant que dans ses spectacles. Objectif atteint plus que de raison !
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