Les prix des voitures neuves devraient enfin se calmer
Après deux ans cauchemardesques pour les Français désireux d’acheter une voiture neuve, le prix des autos devrait enfin se calmer maintenant que les pénuries en pièces sont terminées. La plupart des constructeurs ont largement profité des évènements de ces derniers temps.
La crise du covid et la pénurie en semi-conducteurs qui en a découlé, la guerre en Ukraine et l’inflation galopante qu’elle a entraînée notamment à cause de l’augmentation du prix des énergies. Voilà les principaux éléments de justification mis en avant par les constructeurs automobiles depuis l’année 2020 pour augmenter régulièrement leurs tarifs dans des proportions parfois impressionnantes.
En 2019, la Peugeot 208 démarrait à 15 500€ en prix de base. Alors qu’on attend toujours de connaître les prix de sa version restylée, elle s’affiche désormais à partir de 19 200€ (avec certes quelques équipements en plus). Sa rivale de toujours la Renault Clio s’affichait à 14 100€ en version de base en 2019. Aujourd’hui, elle demande au minimum 18 500€. Lancée en 2021 à 16 990€, la Dacia Spring électrique émarge désormais à 20 800€ au minimum. Chez les constructeurs premium, certains modèles coûtent parfois 10 000 ou 15 000€ plus cher aujourd’hui par rapport au début de l’année dernière. Même dans le très haut de gamme, la Porsche 911 GT3 RS a pris 20 000€ d’un coup !
Les constructeurs automobiles doivent effectivement répercuter cette hausse de l’inflation, mais ils en ont aussi largement profité pour augmenter leurs marges quitte à parfois changer de stratégie en visant davantage la rentabilité maximale que l’augmentation des ventes. Le groupe Stellantis, fort d’un dernier bilan économique remarquablement bon, ne se cache pas d’avoir priorisé l’augmentation de ses marges. Renault, qui se targue aussi d’excellents résultats récents, court aussi après ces marges et néglige désormais les volumes. Même remarque chez les marques premium et luxueuses où tout est fait pour gagner le plus d’argent possible par véhicule vendu.
La fin de la hausse des prix se profile
Mais alors que la récession se fait sentir, que les pénuries de semi-conducteur disparaissent enfin et que même le coût des énergies se rétracte, les marques n’auront plus de quoi justifier de nouvelles hausses de prix. Même si on constate toujours des augmentations de prix dans le catalogue des marques ces derniers jours, ils devraient se stabiliser enfin ou même possiblement redescendre. Heureusement car comme le rapporte une étude de l’Observatoire Cetelem, seulement 2% des ménages français ont acheté une voiture neuve en 2022 (avec une moyenne d’âge de 55 ans contre 44 ans en 1990). L’inflation du prix des voitures neuve, qui aurait augmenté deux fois plus vite que l’inflation dans l’Union Européenne entre 2020 et 2022 et quatre fois plus vite que le revenu médian des Français, commençait à refaire de l’automobile un produit de riche.
En contradiction totale avec cette tendance, Tesla a considérablement baissé le prix de ses modèles les plus populaires depuis le début de l’année en sacrifiant sa marge, au point de proposer des autos au rapport prix-prestations parfois difficile à battre et de forcer certaines autres marques à modifier leurs stratégies tarifaires. Ferdinand Dudenhöffer, le directeur du Center Automotive Research, estime que les constructeurs vont maintenant devoir multiplier les rabais et les baisses des prix et sacrifier leurs marges devenues parfois exceptionnelles. Reste à voir si ces constructeurs voudront sacrifier ces marges et proposer à nouveau des modèles plus accessibles.
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