Les tops/flops de la rédaction 2023 (4/11)
La fin d’année est l’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétro. Chaque jour pendant cette période des fêtes, les journalistes de la rédaction de Caradisiac vous font part de leurs enthousiasmes et de leurs coups de griffes. Aujourd’hui, Pierre-Olivier Marie, rédacteur en chef adjoint, vous donne son top/flop 2023.
Le top : la France automobile ré-accélère
Dans un pays toujours prompt à l’auto-dénigrement, ce « paradis peuplé de gens qui se croient en enfer », pour citer Sylvain Tesson, j’ai envie de souligner les nombreux signaux positifs envoyés par l’industrie automobile tricolore cette année.
Commençons par les lancements de nouveautés, déjà effectués ou à venir prochainement, avec notamment la Citroën ë-C3 et ses déjà plus de 10 000 pré-réservations, la Renault 5 qui s’annonce comme la "it-car" de l’année 2024, suivie de la R4 à l’automne.
A ces trois modèles, qui ont l’ambition de rendre la technologie électrique plus accessible (ou moins inaccessible, plutôt), s’ajouteront l’ambitieux Renault Scénic, le stylé Renault Rafale, le très attendu Peugeot 3008, ou la musclée Alpine A290.
On n'oubliera pas non plus le redoutable Duster, dans la mesure où Dacia appartient au groupe Renault, qui vendra d’ailleurs ce modèle sous son blason dans certains marchés.
Autre bonne nouvelle, cette énumération comprend de nombreux modèles assemblés dans l’Hexagone (R4, R5, A290, Scénic, 3008), accompagnant la volonté de réindustrialisation du pays souhaitée par les pouvoirs publics.
On pourrait bien sûr faire nettement mieux sur ce point, comme l’illustre le cas de la Toyota Yaris Cross, qui avait été en 2022 la voiture la plus produite en France et dont le succès européen ne se dément pas. Mais au moins un mouvement est-il lancé.
Celui-ci s’accompagne d’un réseau de charge toujours plus étoffé (115 000 bornes ouvertes au public au moment où nous publions ces lignes, chiffres en hausse de 48% sur 1 an), d’autoroutes parmi les meilleures au monde (à ce prix heureusement, nous direz-vous !) et d’un réseau secondaire globalement bien entretenu.
Alors certes, tout n’est pas parfait et l’herbe apparaîtra toujours un peu plus verte ailleurs, mais sachons aussi parfois apprécier notre propre situation : la France comporte de nombreux atouts pour demeurer un grand pays automobile, malgré les prix élevés de l’essence et malgré la concurrence (aussi bien asiatique qu’européenne).
Le flop : des mesures politiques hors-sol
Un grand pays automobile, mais aussi parfois un grand pays du non-sens automobile. J’en veux pour preuve la chaotique mise en place des ZFE-mobilités, décision dictée par l’écologie mais qui laisse de côté les automobilistes qui n’ont pas les moyens de s’offrir les services de modèles jugés suffisamment vertueux.
Rappelons en effet que l’âge moyen des véhicules en circulation est de 10,8 ans, et que 32% du parc automobile appartient aux catégories Crit’Air 3, 4 et 5 : si on interdit l’accès des grands centres-villes aux moins fortunés, c’est le principe-même du vivre ensemble qui est menacé. Il y a là tous les ingrédients d'une "bombe sociale", ce qui pousse nombre d'élus à temporiser la mise en place desdites ZFE (Bordeaux, Rouen, probablement Marseille).
Les autorités devraient plutôt se contenter de laisser au parc le temps de se renouveler de lui-même, plutôt que de s’évertuer à taper sur la tête des adeptes du diesel, technologie qu’ils ont pourtant soutenue durant des décennies.
Mais en matière de non-sens, la palme absolue revient à l’affligeante votation anti-SUV décidée par la mairie de Paris. Il est ainsi question de tripler les tarifs de stationnement « visiteurs » (statu quo pour le résidentiel, dans un premier temps) pour ces véhicules en raison de leur non-conformité aux exigences écologiques du temps. Seraient ainsi concernés les modèles les plus lourds, à partir de 1,6 tonne pour les véhicules thermiques et hybrides rechargeables, et 2 tonnes pour les électriques (ce qui fait du monde !).
Reste que l’argument du partage de l’espace public ne tient pas dans la mesure où ces véhicules n’ont pas une empreinte au sol supérieure à celle des berlines équivalentes. C’est en s’étirant en hauteur qu’ils augmentent l’espace à bord et séduisent les familles (la catégorie des SUV représente 47% des immatriculations depuis le début de l’année), lesquelles roulaient hier en monospace et à qui personne n’aurait eu l’idée de reprocher quoi que ce soit.
On constate encore une fois que l’écologie est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux mains des élus parisiens. Des élus parisiens qui ne nous disent d’ailleurs pas comment les SUV seront différenciés des autres véhicules. Faudra-t-il s’auto-dénoncer au moment de prendre un billet à l’horodateur ?
Mon souhait pour 2024
J’ai de nombreux souhaits concernant l’automobile, mais voici mon Top 3 du moment :
- des voitures plus légères, qui mettraient fin à la course à l’armement stérile que nous inflige - et facture lourdement - l’industrie automobile
- des automobilistes qui apprennent enfin à rouler à droite sur l’autoroute
- plus de savoir-vivre aux bornes publiques, avec une mention particulière aux possesseurs de voitures électriques qui souvent s'y garent sans recharger, comme s’il s’agissait de places de stationnement qui leur seraient réservées
Mais je préfère terminer sur une note éminemment positive en remerciant nos lecteurs qui sont toujours plus nombreux et grâce à qui Caradisiac demeure le site leader de l’information automobile francophone. Excellente année 2024 à chacun d’entre vous.
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