Lykan, la marque au goût d'Orient
LES VOITURES LES PLUS RAPIDES DU MONDE - Bien sûr elle va vite (390 km/h). Évidemment, elle est puissante (700 ch). Mais son prix démentiel de 3,4 millions d'euros est surtout lié au luxe bling-bling de sa décoration, à coups de pierres précieuses et d'or fin.
Rêver de supercars est le commun de nombreux amateurs d’autos, mais fonder sa boîte à 22 ans pour créer l’une de ces voitures très exclusives est plus exceptionnel. C’est pourtant le cas de Ralph Debbas. Le Libanais est de cette trempe de businessman qui veut aller vite, en voiture et dans la vie.
Né à Beyrouth en 1987, il se dépêche d’étudier l’économie et le design automobile. Après un passage éclair comme stagiaire chez Land Rover et Aston Martin, il se lance en 2009 et crée Wolf Design and Innovation Group (WDI Group). Ce bureau d’études travaille sur des projets aussi variés que les bateaux et la déco d’intérieur. Mais Debbas a un rêve qu’il peaufine depuis qu’il a 19 ans. Un rêve qui s’appelle Lykan, c’est une supercar et elle est prête, du moins sur le papier. Tout y est. Il suffit de trouver les financements pour la fabriquer. Alors le jeune homme pressé va s’activer.
Un projet au point depuis l'âge de 19 ans
Il cherche des sous et va les trouver. L’Union européenne monte un programme de soutien pour aider l’économie libanaise et, avec cette garantie morale de Bruxelles, il va réunir autour de sa petite entreprise quelques grands de l’industrie auto. Il parvient à convaincre le préparateur allemand Ruf et l’autrichien Magna Steyr.
Tous sont séduits par le jeune entrepreneur et vont lui donner un coup de main. Les sous ? C’est une banque d’affaires libanaise qui va s’en charger et Debbas récolte 13 millions de dollars, la somme nécessaire pour lancer son projet. Il rebaptise son entreprise : adieu Wolf Design et bonjour W Motors. Adieu les bateaux, place à l’auto : la Lykan Hypersport.
Le jeune homme est malin. Il sait que ses clients vivent plutôt dans les émirats. D’ailleurs son banquier est aussi implanté à Dubaï. Pour cette clientèle particulière, il faut une auto certes performante, mais aussi très luxueuse. Alors il va en rajouter. Dans le design, plutôt éloigné de la sobriété, mais aussi dans la déco, son ancienne spécialité.
Dans ce domaine, Debbas met le paquet, au diable l’avarice. L’intérieur des feux est incrusté de diamants, mais les clients peuvent opter pour des saphirs ou des rubis. Dans l’habitacle, des feuilles d’or viennent délicatement égayer la planche de bord et des fils du même métal servent à coudre les pièces de cuir des sièges.
Heureusement, le libanais n’a pas oublié que son auto devait être sportive. Sous le capot en carbone, avec l’aide de Ruf, il glisse le flat six Porsche de 3,7 l augmenté de deux turbos pour atteindre 770 ch et 1 000 Nm de couple, histoire de revendiquer un 0 / 100 km / h en 2,8 s et une pointe à 390 km / h. Le prix de l’ensemble ? Un détail : 3,4 millions d’euros.
En 2012, la Lykan est prête. Elle s’expose au salon du Qatar. Dans la foulée, Debbas installe W Motors à Dubaï ou il réside toujours. Il va vendre 7 exemplaires de son hypercar avant de passer au modèle suivant : la Fenyr SuperSport qui verra le jour en 2019.
Un avenir électrique
Pour elle, le businessman libanais envisage une série plus large : il compte en fabriquer 25 et, logiquement en réduire le prix unitaire. La nouvelle auto, à l’architecture assez similaire à celle de la Lykan (même si elle dispose désormais de 810 ch) ne coûte effectivement que 1,85 million de dollars. Une paille.
En attendant de les vendre toutes, Debbas pense à l’avenir. Non pas le sien, mais celui de l’automobile, qu’il estime à 100 % électrique, avant la disparition de la voiture de masse. D’ailleurs il estime que son fils, né en 2016, ne passera même pas son permis de conduire lorsqu’il sera en âge de l’obtenir. On n’a pas les mêmes rêves d’une génération à l’autre.
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