Maxi-fiche fiabilité - Suzuki Vitara IV : quand fiabilité ne rime pas avec qualité
Dates clés
- Mars 2015 : lancement
- Avril 2016 : commercialisation du moteur 1.4 Boosterjet
- Octobre 2018 : apparition de la version restylée et disparition du diesel
- Février 2020 : hybridation sur 1.4 Boosterjet
En bref
La carrière du Suzuki Vitara a débuté en 1988. À cette époque, il se voulait compact et basique tout en étant capable de s’aventurer sur les terrains accidentés sans arrière-pensée. Le fort développement des SUV a poussé Suzuki à faire évoluer son modèle afin de le rendre plus polyvalent et surtout plus confortable.
C’est en 2015 que l’opus actuel est présenté. Sans être d’une grande originalité, sa ligne est dans le coup et reprend parfaitement les codes stylistiques des SUV. Ses teintes plutôt vives et son pavillon dissocié apportent une touche de fraîcheur. Il est alors proposé avec deux moteurs 1,6 l essence et diesel de 120 ch et dispose toujours d’une transmission à quatre roues motrices Allgrip. Si le Vitara fait des efforts pour titiller la concurrence, il n’en oublie pas ces fondamentaux, une façon de se démarquer de la concurrence.
Trois finitions animent la gamme (Avantage, Privilège et Pack) avec un rapport prix/équipements bien placé. Le premier niveau dispose par exemple de la climatisation, des sièges chauffants, de la radio MP3 avec prise USB et Bluetooth…
En mai 2016, Suzuki équipe son Vitara d’une boîte de vitesses à double embrayage TCCS uniquement sur le moteur diesel. Un mois auparavant est apparue une finition haute simplement nommée S. Régulateur de vitesse adaptatif, sellerie cuir, pédalier en aluminium, l’équipement est riche. C’est aussi à ce moment que la marque lance un nouveau moteur turbocompressé, le 1.4 Boosterjet de 140 ch.
C’est à l’occasion du Mondial de Paris que Suzuki présente le restylage du son Vitara. Les différences ne sautent pas aux yeux, mais un œil attentif remarquera la calandre dotée de six barrettes chromées, l’abandon des éléments peints en gris clair et les décors chromés qui englobent les diodes. À l’arrière, les optiques adoptent la technologie à LED, uniquement pour les feux de position.
Le constructeur a fait des efforts à bord pour relever le niveau de finition. Le haut de la planche de bord reçoit un revêtement moussé ainsi que des inserts façon aluminium que l’on retrouve également sur les contre-portes et la console centrale. Une nouvelle sellerie fait également son apparition. Côté technologie, l’ordinateur de bord s’affiche sur un écran couleur de 4,2 pouces, la détection des piétons fait son entrée, de même que l’avertisseur d’angle mort et la lecture des panneaux et le régulateur adaptatif fonctionne jusqu’à l’arrêt dans les embouteillages.
Sous le capot, le diesel est abandonné et un nouveau bloc trois-cylindres 1.0 Boosterjet de 111 ch remplace l’ancien 1.6 VVT de 120 ch.
Face aux durcissements des rejets de CO2, une hybridation légère (48 volts) est ajoutée au moteur 1.4 Boosterjet en janvier 2020, qui perd à l’occasion un peu de puissance en se contentant de 129 ch. À cette même période, le 1.0 Boosterjet disparaît. Ce n’est qu’au début 2022 qu’une version hybride « plus lourde » apparaît. Il s’agit du 1.5 Dualjet de 115 ch qui peut compter sur un moteur électrique de 33 ch et 56 Nm de couple.
Depuis, le Vitara continue sa timide carrière avec deux moteurs : le 1.5 Dulajet et le 1.4 Boosterjet tous deux disponibles en 4x2 ou 4x4.
Caradisiac a aimé
- L'habitabilité
- La transmission 4x4
- La sobriété du diesel
- Les suspensions
Caradisiac n'a pas aimé
- La finition
- L'insonorisation
- La consommation
- Le multimédia
Nos versions préférées
- IV (2) 1.4 BOOSTERJET HYBRID PRIVILEGE
- IV 1.6 DDIS 120 PACK
Qualités et défauts
Ce qui peut vous tenter
- L’habitabilité : avec ses 4,17 m de longueur, le Vitara est plutôt du genre compact pour la catégorie. Pourtant, il se révèle suffisamment accueillant puisque les passagers profitent d’un espace convenable. Côté coffre, le volume donné (375 litres) paraît plus faible que l’impression qu’il donne visuellement.
- La transmission 4x4 : souvent peu utilisée, gourmande en énergie et alourdissant l’auto, la transmission intégrale est peu répandue. Le choix est donc maigre sur le segment, mais le Vitara en fait partie. Ceux qui évoluent sur des chemins accidentés ou à la montagne apprécieront.
- La sobriété en diesel : ce n’est pas le moteur le plus visible dans les annonces et le public le délaisse de plus en plus. Pourtant, ce bloc d’origine Fiat sait mesurer son appétit en descendant sous les 6 l/100 km.
- Les suspensions : tout en sachant crapahuter dans les chemins, le Suzuki préserve également le dos de ses occupants. Ce n’est peut-être pas le plus moelleux du segment, mais ses suspensions absorbent bien les irrégularités de la route.
Ce qui peut faire hésiter
- La finition : ce n’est clairement pas le point fort du Vitara. Les plastiques employés manquent de cachet et les ajustages pourraient être plus fins. L’ensemble s’améliore avec la version restylée, mais la concurrence fait mieux.
- L’insonorisation : voici un paramètre qu’il faut prendre en compte. Les longs trajets pourront être pénibles puisque les bruits d’air et de roulement sont trop présents dans l’habitacle. Dommage pour un véhicule qui ne se prédestine pas qu’au milieu urbain.
- La consommation : le japonais est loin d’être une référence. Si le diesel s’en sort bien, les autres motorisations pourtant pourvues pour certaines d’une hybridation légère ne sont guère convaincantes par rapport à la concurrence.
- Le multimédia : il bénéficie d’Android Auto et Apple CarPlay, seulement l’écran de seulement sept pouces et les graphismes font dater. Le Vitara est clairement dépassé sur ce point.
Budget
Achat / Cote :
Pour accéder à cette génération de Vitara, une enveloppe de près de 11 000 € est nécessaire. C’est essentiellement la version diesel qui y figure à ce prix, un exemplaire de 2016, finition Privilège, affichant 130 000 km environ. À noter par ailleurs que la quasi-totalité des diesels dépassent la barre symbolique des 100 000 km. En dessous de ce seuil, il faut basculer sur un modèle à essence, qui constitue la majorité de l’offre en seconde main. À partir de 13 000 €, un Vitara 1.6 VVT 120 ch Privilège de 2017 ayant parcouru environ 90 000 km s’offre à vous. Pour accéder aux moteurs Boosterjet de 111 ou 140 ch, il est nécessaire de gonfler l’enveloppe aux alentours des 14 000/15 000 € avec un kilométrage équivalent. Enfin, les versions à quatre roues motrices Allgrip représentent un peu moins d’un tiers des annonces, mais nécessitent une rallonge non négligeable atteignant 2 000 €.
Consommation :
Malgré son poids raisonnable, le Vitara n’est pas un champion de l’efficience. Hormis le diesel qui peut se contenter de moins de 6 l/100 km, les autres versions ne font pas référence. En essence, le 1.6 VVT de 120 ch monte à 6,8 /100 km de moyenne, le 1.4 Boosterjet Hybrid de 129 ch fait mieux avec 6,5 l/100 km. Quant au 1.5 Dualjet Hybrid, il ne se montre pas beaucoup plus frugal. À noter enfin que le duo boîte automatique et transmission intégrale à une incidence non négligeable sur la consommation.
Assurance :
Ce n’est pas le tarif de l’assurance qui vous fera hésiter pour l’acquisition de ce SUV. Que vous rouliez en Suzuki Vitara, Renault Captur, Peugeot 2008 ou Volkswagen T-Roc, cela vous coûtera globalement le même prix. Selon notre profil d’assuré, la différence est évaluée à une dizaine d’euros par an.
Prix des pièces :
Si le tarif de la main-d’œuvre pratiqué par Suzuki est dans la moyenne, ce n’est pas le cas des pièces détachées. Les éléments d’usure (plaquettes, disque, amortisseurs…) sont nettement plus onéreux, de l’ordre de 20 à 30 %. Voici une donnée qu’il faut prendre en compte pour éviter les mauvaises surprises.
Entretien :
Les marques japonaises sont souvent réputées pour être onéreuses en entretien. Pourtant, Suzuki s’en sort plutôt bien puisque le taux de main-d’œuvre moyen est légèrement inférieur à la moyenne des constructeurs. Les fréquences d’entretien sont prévues tous les 30 000 km ou un an. Cependant, suivant votre style de conduite et le type de trajet effectué, cette échéance peut diminuer. Une fois la période de garantie passée (trois ans ou 100 000 km), il est possible de réduire ce budget en évitant le réseau constructeur. Concernant la distribution, les moteurs à essence sont équipés d’une chaîne tandis que le diesel est commandé par une courroie dont le remplacement est prévu tous les 140 000 km ou cinq ans.
Fiabilité
Description :
Globalement, le Suzuki Vitara ne réserve pas de mauvaise surprise et se révèle être un bon élève à ce sujet. Il n’est pas exempt de défaut pour autant, mais les pannes lourdes sont peu courantes. C’est davantage l’électronique qui pose problème, au niveau des capteurs d’aides à la conduite et surtout du système multimédia. L’autre point qui ne concerne toutefois pas la fiabilité est la qualité générale. De nombreux utilisateurs se plaignent d’une finition légère avec des plastiques et une sellerie de qualité moyenne. Un nouvel exemple qui confirme que la fiabilité et la qualité sont deux paramètres parfaitement dissociables.
Pannes lourdes ou immobilisantes :
- Arbre de transmission : les cas sont rares mais il est possible que l'arbre de transmission (version 4x4) soit à remplacer à cause d'un roulement de palier défectueux.
Autres pannes ou faiblesses :
- Usure des pneumatiques : les pneus arrière ont tendance à s'user prématurément.
Aspect extérieur :
- Coffre : le hayon peut présenter des difficultés pour se fermer. Il faut alors s'y prendre à plusieurs reprises tout en le claquant. Le système de verrouillage doit être remplacé.
- Peinture : les clients sont relativement nombreux à se plaindre de la qualité de la peinture. Elle se révèle sensible et les petits éclats apparaissent rapidement.
Finition intérieure :
- Plastiques : le Vitara n'utilise pas des matériaux de grandes qualités et cela se voit. Les plastiques sont par ailleurs trop sensibles aux rayures.
- Moquette : celle du coffre notamment manque d'épaisseur et s'use donc assez rapidement.
Dysfonctionnements électroniques/fonctions à bord :
- Multimédia : ce système peu moderne rencontre différents bugs et lenteurs, plutôt agaçant à l'usage. La caméra de recul connaît également des lenteurs.
- Radar anti-collision : il se révèle beaucoup trop sensible et son fonctionnement est aléatoire, provoquant parfois des ralentissements intempestifs.
Rappel de rectification en concession :
- Avril 2023 : sur les modèles fabriqués entre 2015 et 2022, le clapet de la pompe à vide peut présenter un défaut, nécessitant son remplacement le cas échéant. Seul le moteur diesel est épargné par ce défaut.
- Novembre 2021 : sur la version diesel de type CE LY30, LY31 et LY32, les rejets d’oxyde d’azote peuvent être non conformes.
- Avril 2016 : les boulons de fixation du train arrière pourraient ne pas être conformes nécessitant leur remplacement sur les exemplaires fabriqués entre le 29 octobre et le 17 décembre 2015.
Meilleures versions
En : IV (2) 1.4 BOOSTERJET HYBRID PRIVILEGE
En : IV 1.6 DDIS 120 PACK
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération