Mercedes-Benz E63 AMG W212 (2009 – 2011), la dernière avec le V8 magique, dès 25 000 €
Formidablement performant et musical, le V8 M156 équipe une dernière fois la Mercedes Classe E en 2009, pour une durée limitée. Il la transforme en une incroyable familiale de course, encore abordable malgré sa grande rareté.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Mercedes-Benz E63 AMG W211 est-elle collectionnable ?
On ne le sait pas à sa sortie, mais la W212 sera la dernière Mercedes Classe E à utiliser le mythique V8 M156. Sur une courte période qui plus est : 2 ans. Après elle, fini les berlines AMG dotées d'un bloc atmo, ce qui rend d'autant plus attirantes aujourd'hui celles qui en bénéficient, comme la W212. Grâce à la mélodie de son V8, elle procure un grand agrément dès son démarrage, tandis que le fait qu'il délivre son couple progressivement facilite l'exploitation sportive du train arrière. Des Mercedes analogiques comme celle-ci, il n'y en aura plus, surtout que les dernières AMG sont lourdement électrifiées...
On a connu une période de flottement chez Mercedes durant la période 2000 – 2010. On sort une Classe E W211 très agréable à l’œil par sa ligne fluide à mais à la fiabilité calamiteuse. En 2009, on la remplace par une W212 au look anguleux, qui prend le contrepied total de celui de la 211. Il s’agit de bien faire comprendre à la clientèle que la nouvelle Classe E change tout et est redevenue solide. Une démarche rappelant celle d’Opel quand la calamiteuse Vectra B a, en 2002, été remplacée par la C, dessinée comme un blockhaus…
Autre étrangeté, glorieuse celle-ci, AMG, la division sport de Mercedes, conçoit un bloc incroyable, et à contre-courant d’une tendance qui s’amorce. En effet, très fort en cylindrée (6,2 l) et atmosphérique, le V8 M156, révélé en 2006, remplace le 5,4 l M113K à compresseur. Il est plus gros et moins fort en couple, alors que l'industrie s'apprête à verser dans le "downsizing", pour réduire le CO2. Conséquence, le nouveau bloc, très émetteur de CO2, durera moins de dix ans, ce qui est très peu, mais aura le temps d’équiper deux Classe E, la W211 et la W212. La seconde n’en profitera toutefois que de l’été 2009 à l’été 2011, soit deux petites années.
Dans la E63 AMG, le M156 est alors remplacé par le M157, un biturbo à injection directe qui n’a rien à voir. Fini la musique ! Car oui, la principale qualité du premier, c’est son agrément, qui passe d’abord par la mélodie qu’il produit, puis son caractère et sa puissance. Dans la Classe E W212, il s’attèle de surcroît à la boîte Speedshift MCT-7 inaugurée dans la SL63 AMG. Particularité de cette transmission à 7 rapports, elle troque son convertisseur hydraulique contre un double embrayage à bain d’huile, pour plus de réactivité.
Disposant de 4 lois (C - pour l’économie de carburant ! -, S, S + et M), cette transmission est tout à la fois capable de changer de pignon en 100 ms, et, à l'inverse, de commander une désactivation des cylindres si besoin. Ce, pour réduire de 12 % la consommation du V8 quand bien même celui-ci grimpe de 517 ch à 525 ch. De quoi permettre à la E63 de franchir les 100 km/h en 4,5 s. Par ailleurs, pour bien contenir les 1 840 kg de la Mercedes, le châssis bénéficie d’adaptations : direction à démultiplication réduite de 22 %, voie avant élargie de 56 mm, suspension avant désormais métallique (elle n’est plus pneumatique qu’à l’arrière) et affermie, carrossage avant nettement plus positif, barre antiroulis creuse…
On relève toutefois l’absence, en série du moins, d’un différentiel à glissement limité. En option également, on trouve les freins carbone-céramique (normal) et les porte-gobelets (mesquin). Car la Mercedes E63 AMG coûte la bagatelle de 124 000 €, soit 156 200 € actuels selon l’Insee.
Heureusement, elle profite d’un équipement de série riche : sellerie cuir, sièges chauffants et ventilés à réglages électriques, GPS avec DVD, projecteurs au xénon, clim multizones, démarrage sans clé, capteurs de pluie et de luminosité, toit ouvrant… Attention, les exemplaires vendus en Allemagne ne sont pas aussi généreusement dotés. En 2010, l’AMG se décline en break puis en 2011, elle change de moteur. Le cygne a fini de chanter…
Combien ça coûte ?
Un bel exemplaire dépassant les 200 000 km s’en tient à 25 000 €, ce qui représente une décote vertigineuse ! A 27 000 €, on trouve des autos entre 150 000 km et 200 000 km, alors qu’à 140 000 km on passe les 30 000 €. A 70 000 km, on grimpe à 35 000 €, les plus beaux exemplaires ne dépassant que rarement les 40 000 €.
Quelle version choisir ?
La plus belle pour votre budget, dotée de tout son historique et de preuves d’un entretien suivi. Ne cherchez pas les freins carbone-céramique, ils sont horriblement chers à renouveler.
Les versions collector
Potentiellement toutes, à condition de se trouver en parfait état. Le break, bien plus rare, sera plus recherché.
Que surveiller ?
Les premiers V8 M156 ont souffert de vis de culasses défectueuses, et il semble que le problème soit quasi-inexistant sur la W212. En revanche, on relève toujours des cas d’usure prématurée des lobes d’arbres à cames, souvent à cause de poussoirs bloqués. Un souci qui disparaît quand on vidange le moteur plus souvent que ce que préconise Mercedes. Les injecteurs sont parfois capricieux, mais s’il est soigné, le moteur dure très longtemps, à l’instar de la boîte, qui n’a pas de défauts particuliers.
En revanche, la suspension arrière est à surveiller de près : elle souffre parfois de fuites, pas graves mais chères à résoudre. Les freins sont également ruineux à changer, même les disques métalliques : 1 500 € au minimum pour l’avant. A inspecter également : les silentblocs, mis à mal par le poids du moteur, et chers comme tout ce qui est spécifique à AMG. Enfin, très bien fabriqué, l’habitacle ne souffre pas des années, même si les renforts gauches du siège conducteur se marquent parfois sérieusement.
Sur la route
Grâce à des réglages quasi infinis, le siège procure un confort parfait, mais on se trouve toujours assis un peu haut. Peccadille face au sourire qu’on arbore mécaniquement quand on réveille le V8. Ce son ! En ville, la suspension de la E63 se montre un peu sautillante, mais sur route, à la première occasion, on place la boîte en Sport +.
Le moteur, presque creux à bas régime, explose de rage dès qu’on passe les 4 000 tr/min, avant d’attaquer comme un forcené le rupteur, à 7 200 tr/min. La symphonie mécanique débute par un grondement inquiétant qui s’éclaircit puis se termine en apothéose métallique, le tout dans une poussée homérique ! Musique, caractère, puissance, il a tout pour lui ! De plus, la boîte MCT, bien plus réactive que celle de la W211, voit chacun de ses rétrogradages ponctués par un coup de gaz. Génial.
Les trains roulants, rigoureux et précis sont parfaitement à la hauteur, entre la direction informative et les freins progressifs. Si on veut encore plus s’amuser, on débranche (partiellement) l’ESP, et en sortie de virage, on fait dériver la poupe. Une auto sûre et efficace, même si pas aussi maniable qu’une Maserati Quattroporte. On peut aussi rouler tranquillement, en profitant du confort général. Mais, quoi qu’il arrive, on ne tombera que très difficilement sous les 14 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Mercedes 500 E (1990 – 1995)
Distancé sur le marché des berlines de sport par les BMW M5 et Lancia Thema 8.32, notamment, Mercedes remet les pendules à l’heure avec la 500 E, présentée en 1990. Conçue avec Porsche qui la fabrique également sur ses chaînes, elle concilie comme jamais performances (V8 5,0 l de 326 ch), efficacité (voies élargies, grandes roues), confort (sellerie cuir, boîte auto) et sécurité (ABS, antipatinage).
Extrêmement chère mais terriblement rapide pour son époque (250 km/h, 0 à 100 km/h en 6 s), la 500 E se vendra plutôt bien, même après le restylage de 1993 où elle est rebaptisée E 500. 10 429 exemplaires sortiront de l’usine Porsche jusqu’en 1995. A partir de 38 000 € en très bon état.
Mercedes-Benz E63 AMG 2009, la fiche technique
- Moteur : 8 cylindres en V, 6 208 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes McPherson, trois bras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis, amortisseurs pilotés (AV) essieu multibras, ressorts pneumatiques, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 7 automatique, propulsion
- Puissance : 525 ch à 6 800 tr/min
- Couple : 630 Nm à 5 200 tr/min
- Poids : 1 840 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,5 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Mercedes E63 AMG W212, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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